Publiée par le Conseil international pour un transport propre (ICCT) en partenariat avec la ville de Paris, cette étude pointe du doigt la responsabilité des deux-roues dans la pollution de l’air au sein de la capitale. De quoi encourager les politiques publiques à investir davantage dans le développement de la moto et du scooter électrique.
Si l’on a souvent tendance à se focaliser sur les véhicules particuliers et les poids-lourds lorsqu’on évoque le sujet de la pollution automobile, le constat est tout aussi alarmant dans le secteur du deux-roues. C’est ce que révèlent les résultats d’une étude publiée par ICCT, le Conseil international pour un transport propre.
Baptisée TRUE (The Real Urban Emissions Initiative), l’étude se base sur une série de mesure réalisée à l’été 2018 sur des dizaines de milliers de véhicules en circulation dans différents points de la capitale. Dans le domaine des deux et trois-roues motorisés, dits catégorie « L », les mesures de 3455 véhicules ont été recueillies et analysées.
Si l’arrivée de nouvelles normes en matière d’émission a permis de diminuer les émissions du secteur des deux-roues, leur mise en œuvre tardive par rapport aux véhicules particuliers crée un véritable décalage par rapport aux véhicules essence et diesel. Selon les mesures réalisées par ICCT, les émissions de NOx des véhicules de catégorie L sont en moyenne 6 fois plus élevées que celles d’une voiture essence et celles de monoxydes de carbone 11 fois supérieures.
« Bien qu’ils représentent un faible pourcentage du total des kilomètres parcourus par les véhicules, les deux-roues motorisés peuvent avoir un impact disproportionné sur les niveaux de polluants atmosphériques d’une zone urbaine » avertissent les auteurs du rapport.
« Les émissions de NOx et de CO des nouveaux véhicules de catégorie L (Euro 4) par unité de carburant consommé étaient plus semblables à celles des voitures à essence Euro 2 ou Euro 3 qu’à celles de voitures plus neuves comparativement (Euro 6) » souligne le rapport qui considèrent les émissions de NOx des deux-roues semblables à celles des voitures diesel, également pointées du doigt en raison du décalage constaté entre les mesures réalisées en conditions réelles d’utilisation et celles menées en laboratoire lors des tests d’homologation.
« En l’absence de nouvelles politiques visant à réduire les émissions de polluants à l’échappement ou à limiter la circulation, la part de la pollution atmosphérique provenant de ces véhicules (les deux-roues ndlr) risque d’augmenter dans la zone à faibles émissions de Paris, à mesure que les restrictions d’accès seront plus restrictives dans les années à venir » alerte le rapport d’ICCT.
De quoi motiver la municipalité de Paris à compléter ses plans de sortie du diesel par une politique plus forte dans le domaine du deux-roues en accélérant notamment l’électrification des motos et des scooters.
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