Nous avons testé le Wayscral Everyway E200, un vélo électrique destiné aux trajets urbains et vendu à 899 € à peine. Qui dit petit prix, dit petite dotation technique, c’est évident. Pour autant, en a-t-on réellement pour notre argent sur ce modèle Norauto ?
Faut-il fuir les vélos électriques vendus sous les 1 000 € ? C’était clairement le cas il y a encore quelques années et, nous l’avouons, nous étions restés sur cette idée également. Pour autant, bon nombre de fabricants continuent de se positionner sur ce marché, à commencer par Decathlon et Intersport qui, toutes proportions gardées, proposent de très bonnes montures sous cette barre symbolique lors de leurs opérations commerciales.
Chez Norauto, on trouve notamment le Wayscral Everyway E200, un vélo électrique de ville initialement lancé à 999 € en 2019 et qui est désormais proposé au prix public de 899 €. Fabriqué en Italie, ce vélo est proposé en dimension T42 avec des roues de 24″ pour les personnes mesurant entre 1,50 et 1,70 m et en taille T47 aux roues de 28″ et au cadre adapté aux personnes mesurant entre 1,60 et 1,85 M. Seul le coloris de notre exemplaire de test est disponible. Le vélo pèse par ailleurs 24 ou 25 kg en fonction de la taille.
Technologie : moteur roue arrière et batterie porte-bagage
Comme souvent à ce niveau de prix, on trouve un moteur logé dans la roue arrière. Issu du catalogue du fabricant chinois Mxus, celui-ci délivre une puissance de 250 W et un couple de 34 Nm qui ne préfigure rien de sensationnel en montée, ni même au démarrage. En effet, ce moteur n’est associé qu’à un simple capteur de cadence situé dans le pédalier. Pas de capteur de couple donc, ce qui laisse suggérer que nous aurons droit à des démarrages un peu poussifs, ce qui est toujours dommageable en ville ou les arrêts et reprises sont fréquents.
La batterie est pour sa part bien visible sous le porte-bagage arrière. D’une capacité de 468 Wh seulement, elle pèse tout de même 3,2 kg. Elle serait néanmoins suffisante pour proposer une autonomie de 80 km avec le degré d’assistance le moins élevé.
L’ensemble sera piloté à l’aide d’une commande filaire déportée sur la gauche du guidon. Quatre boutons permettent de jongler entre les différentes informations renvoyées par le large afficheur positionné sur la potence. Celui-ci se présente sous la forme d’un écran à segments. Toutes les informations vitales pour un vélo électrique sont là : autonomie restante, batterie, vitesse, odomètre ou encore niveau d’assistance électrique. L’ensemble est un peu brouillon de prime abord, mais reste parfaitement lisible, y compris lorsque l’on roule. Aucune connectivité n’est proposée.
Confort : l’as de la piste cyclable
Vélo urbain par essence, le Wayscral Everyway E200 propose une conduite dos légèrement courbé vers l’avant avec un cintre typé moustache. La position peut être ajustée grâce à la potence qui peut être relevée au besoin. La selle propose un accueil moelleux assez agréable, mais se montre assez peu large. Les personnes ayant un fessier un peu large y trouveront sûrement à redire. Elle a en revanche la bonne idée d’intégrer une poignée, facilitant ainsi la manœuvre du vélo pour le ranger ou lui faire changer complètement de sens. Cette bonne prise compense alors très légèrement la mauvaise répartition des masses de ce type de vélo à batterie et moteur arrière.
Les petites irrégularités de la route seront gommées par la fourche suspendue dont la nature exacte n’est pas précisée. Nous estimons son débattement à 45 mm tout au plus et on trouvera vite les limites du système en prenant un peu trop vite un trottoir ou une crevasse. Sur les pavés, les tressautements sont atténués, mais pas gommés pour autant et ce ne sont malheureusement pas les poignées en similicuir qui augmenteront le confort sur ce type de revêtement. Ces poignées sont par ailleurs assez courtes, les grandes mains ou celles gantées en hiver peineront parfois à trouver une position idéale.
Les roues 28″ de notre Everyway E200 de test étaient montés de pneus typés urbains à la section assez fine (28 × 1,50″ – 40-622) et à la bande de roulement au relief assez léger. Parfait pour avoir peu de résistance au roulement, moins pour assurer du confort – aussi fin, ils ne contribuent pas à l’amortissement – et encore moins pour donner de la sérénité en dehors des pistes cyclables et autre revêtement bitumé.
Que ce soit sur revêtement sablonneux, terre ou encore sur piste humide, ces pneumatiques manquent assez vite d’adhérence, ce qui est d’autant plus gênant avec le déséquilibre induit par le groupe moteur / batterie situé à l’arrière du vélo. On note au passage que le flanc des pneumatiques est cerclé d’un bandeau réfléchissant, complétant ainsi les catadioptres orange assez classiques fixés aux rayons.
Équipement : du tout compris à petit prix
La peinture noir mat ne semble pas des plus résistantes aux éraflures et autres accrocs quotidiens. Elle se montre par ailleurs assez quelconque, comme l’intégration et la qualité de finition. Une grosse partie des différents câbles est ainsi apparente, avec une fixation au cadre faite à l’aide de rilsans. Ceux situés devant le guidon ont tout de même droit à une petite gaine torsadée qui permet de conserver un peu d’ordre, mais l’ensemble fait évidemment un peu négligé. Les différents éléments du cadre sont par ailleurs assemblés entre eux avec des soudures assez grossières. À ce niveau de prix, nous ne nous attendions de toute manière à pas beaucoup mieux.
En revanche, on apprécie que le vélo soit livré avec un équipement complet. On commence tout d’abord par un système d’éclairage assez basique, mais relié à la batterie – pas besoin de changer les piles, c’est un bon point. Cet éclairage est peu puissant, il permet d’être mieux vu, mais ne fera pas l’affaire dans des rues ou des chemins non éclairés.
On continue avec des garde-boue en plastique qui, s’ils n’ont pas de charme particulier, font leur office en situation classique. On n’ira pas rouler dans les flaques d’eau trop vite toutefois, car leur couverture est un peu limite sur les côtés. On continue avec un carter de chaîne en plastique translucide qui évite de se salir le bas du pantalon, toujours appréciable en ville, ainsi qu’une béquille réglable fixée près du pédalier. Enfin, un porte-bagage complète la dotation. Celui-ci peut supporter une charge maximale de 21 kg et dispose d’une fixation à ressort toujours pratique.
Conduite : un mode roue libre façon mobylette
Moteur arrière à petit couple, batterie logée sous le porte-bagage : nous partions avec d’énormes aprioris quant aux performances de ce petit vélo électrique de ville. Pourtant, le Wayscral Everyway E200 s’est montré bien plus joueur que nous ne le pensions. Le moteur Mxus peut tout d’abord être réglé sur trois modes d’assistance différents : Eco, Normal et Power. Chaque mode a ensuite droit à 6 degrés d’assistance, soit au final pas moins de 18 niveaux d’assistance électrique ! À s’y perdre donc et nous avons réalisé notre essai avec le niveau maximal (Power 6), ce qui est de toute manière préférable compte tenu de la puissance du moteur.
Le démarrage est, comme sur la plupart des moteurs dénués de capteurs de couple, un peu laborieux. Il faut réaliser un tour complet de pédale pour que le moteur se mette en route puis l’assistance est très progressive. Difficile alors de réaliser des départs rapides lorsqu’un feu passe au vert ou après un stop.
En revanche, une fois lancé, le moteur offre une belle assistance sur du plat, mais aussi dans les montées où nous n’avons pu conserver un rythme de 15 km/h sans trop forcer. Pas mal ! C’est notamment bien mieux que le moteur Mivice du Voltaire Legendre par exemple. En revanche, le moteur n’est pas des plus discrets, son bourdonnement étant clairement perceptible, y compris lors des moments où le vent nous empli les oreilles.
Le point le plus étonnant est à chercher du côté du mode roue libre proposé par ce moteur. Rien ne l’indique sur la documentation de Norauto, mais une fois les 25 km/h atteints, il est possible de passer en mode roue libre en pédalant à un rythme régulier assez lent. Là, le moteur agit alors comme sur une mobylette en fournissant tout l’effort nécessaire à faire avancer le vélo.
Nous avions déjà rencontré ce type de fonctionnement lors de notre essai de cargo professionnel Kleuster Freegônes. C’est un peu moins bien intégré ici, car il faut véritablement trouver le rythme de pédalage qui permet d’en bénéficier. Une fois actif, on pédale donc dans le vide et le moteur se charge du reste. Au moindre changement de rythme ou d’arrêt de pédalage, le mode roue libre se coupe et le moteur repasse en mode assistance. On reste donc dans le cadre légal.
Le dérailleur à 7 vitesses Shimano Altus M310 est commandé par une manette rotative RevoShift. Bon, autant le dire, c’est de l’entrée de gamme et cela se ressent à l’usage avec des passages de vitesses qui sont souvent sources de craquements, d’approximation et d’un manque flagrant de réactivité. Passer deux ou trois vitesses rapidement avant un arrêt ou une montée est alors assez fastidieux.
Surtout, l’amplitude donnée par la cassette arrière ne permet pas réellement de dépasser fortement les 26 km/h à la seule puissance des jambes, pas plus qu’elle ne permet de gravir de palier le faible couple du moteur dans les longues montées. Dans ce dernier cas de figure, selon la longueur de la montée, on tombera alors à 15 puis 10 km/h si le dénivelé est important – en partant du principe que l’on cherche un pédalage sans trop de résistance.
Le freinage est pour sa part le véritable point faible de ce vélo. Wayscral a joué ici l’économie avec un système à patins (V-Brake) des plus basiques. Qu’importe le réglage opéré sur la tension et le positionnement, serrer les leviers de freins se fait avec une importante mollesse, donnant l’impression d’utiliser des freins chewing-gum ! Les patins sont par ailleurs peu mordants, donnant ainsi lieu à une distance de freinage très importante.
En ville, cela nécessite d’être encore plus à l’affut qu’à l’accoutumée, car les freinages d’urgence se feront sur plusieurs mètres, les freins étant d’ailleurs peu aidés par les pneumatiques. Le constat est d’ailleurs encore plus grinçant en conditions humides ou il vaut mieux bien anticiper son arrêt une fois lancé à 25 km/h.
Autonomie : de 50 à 70 km sans aucun problème
La batterie de 468 Wh au format rack se loge sous le porte-bagage. Avec ses 3,2 kg, elle ne fait pas figure de poids plume, mais a le bon goût d’arborer un indicateur de charge sous forme de cinq pastilles lumineuses. De quoi se donner une idée de la charge restante lorsqu’on la déloge de son emplacement qui peut par ailleurs être verrouillé à clé.
Le fabricant indique que l’autonomie peut aller chatouiller les 80 km. Dans la pratique, nous avons réussi à réaliser une cinquantaine de kilomètres par temps froid (7 °C) et humide, avec quelques belles montées – et donc des descentes aussi – au programme. C’est plutôt correct, d’autant que l’exercice a été réalisé avec l’assistance électrique à son maximum. Il est alors clairement envisageable de parcourir entre 50 et 70 km en fonction de la topologie du terrain, du temps et du poids du cycliste.
La recharge est en revanche assez lente, comptez 5 à 6 heures pour réaliser un plein complet. Action qui pourra être faite à même le vélo ou ailleurs, la batterie étant délogeable comme nous l’avons souligné.
L’avis de Cleanrider
NOTE GLOBALE | |
Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
À 899 €, le Wayscral Everyway E200 se limite à l’essentiel. Ce vélo électrique de ville bénéficie d’un moteur peu puissant, certes, mais assez joueur pour franchir des ponts et autres espaces vallonnés. Il manque néanmoins de réactivité, surtout au démarrage, ce qui est quand même dommage pour une monture destinée à multiplier les arrêts et reprises. Et si on fait assez vite abstraction de la finition assez sommaire de ce vélo ou encore de la faible qualité de son système d’entraînement, on reste plutôt perplexes sur l’aspect sécuritaire du système de freinage, pas assez vif, et des pneumatiques, pas très adhérents. Dommage, car l’autonomie est pour sa part assez bonne, surtout à ce niveau de prix.
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