Shimano a déposé un brevet de système électronique basé sur l’intelligence artificielle (IA) pour adapter automatiquement les suspensions et la selle d’un vélo. Une innovation qui devrait améliorer le confort et la posture de conduite en fonction des situations.
En ces jours de CES 2024, l’intelligence artificielle semble prendre place partout. Le vélo électrique n’échappera visiblement pas à cette technologie avec des annonces ci et là qui commencent à fleurir. Récemment, l’Urtopia Carbon 1 faisait parler de lui avec son IA capable de répondre à des questions et autres requêtes vocales.
L’équipementier Shimano travaillerait par ailleurs lui aussi sur l’IA avec pour ambition de proposer une véritable plus-value sur la conduite, selon les révélations de CyclingWeekly. La marque japonaise a ainsi déposé un brevet sur le site officiel américain USPTO, document que nous avons également pu consulter.
Le système analyse de nombreuses données : vitesse, cadence, couple, angle, pneus, température, etc. Il envoie le tout dans un ordinateur de bord, fonctionnant avec un “programme d’apprentissage” qui s’apparente à une IA établissant des scénarios en fonction de l’environnement et de l’utilisation.
Tout ceci dans quel but ? Shimano veut tout d’abord pouvoir adapter la réponse des suspensions (type Live Valve chez Fox ou le RockShox Flight Attendant), mais aussi modifier automatiquement la hauteur des tiges de selle télescopiques et même de l’inclinaison de la selle.
Pour apprendre, le système envoie des notifications sur un écran sur le changement de paramètres. On peut lire sur une illustration des notifications espacées de 8 secondes : “La hauteur de selle va être rehaussée” et “la suspension avant est modifiée à 3”. Deux modes seraient prévus, un automatique et un « apprentissage ». Ce dernier demande l’avis du cycliste sur ces changements avec un « J’aime » ou « Je n’aime pas ».
La réponse pourra être apportée par le cycliste directement sur l’écran tactile mais on comprend aussi qu’un système de reconnaissance vocale pourrait aider l’IA de Shimano. Un vélo électrique ainsi équipé disposerait d’un micro, ainsi que d’un haut-parleur permettant de réaliser le retour sonore. En réponse de l’avis du cycliste, l’IA apprenant en permanence va recalculer ses scénarios et personnaliser davantage la conduite. En mode automatique, le vélo établit des modes personnalisés, ici nommés « course olympique » ou « descente ABC » selon le terrain.
Un vélo électrique capable d’apporter une telle efficacité ainsi qu’une réduction des vibrations vise d’abord les vélos de loisir. Le brevet de Shimano illustre un vélo électrique de type gravel, que l’on reconnait par son cintre route et sa géométrie particulière, doté d’une batterie sur cadre.
Mais il intègre une curieuse fourche suspendue, rare dans le monde du gravel préférant souvent des fourches rigides plus légères. Cette illustration laisse entendre que la technologie conviendrait aussi à une pratique tout-terrain, donc à destination des VTTAE.
Ce système très complexe en capteurs, électronique et passant par un écran semble coûteux, réservé initialement aux vélos très haut de gamme. Toutefois, on imagine très bien un tel système se démocratisant rapidement sur nos VTC électriques pour offrir un meilleur confort. Ces vélos avec IA resteront chers puisque seront équipés de suspensions avant spécifique, d’une tige télescopique et d’une selle spécifique, ce qui n’est évidemment pas donné.
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