Nouveau venu sur le segment des vélos électriques, Lemmo propose avec le One un savant mélange de vélo gravel dynamique et de vélo urbain minimaliste connecté avec mode musculaire, le tout sous 2 000 €. On a testé cette recette unique, et on a apprécié !
Le monde de Lemmo, c’est celui d’une startup allemande née à Berlin, dans une ville aux avenues larges, propices à l’installation de pistes cyclables. Le vélo électrique One joue la carte de la légèreté et des lignes épurées, aux antipodes de mastodontes comme les Riese & Müller Charger ou d’un Moustache J.
L’ambition du fabricant avec son Lemmo One est de pouvoir proposer un vélo capable d’évoluer en mode électrique ou en mode musculaire à l’envi, grâce à sa batterie au format d’enceinte sonore, clipsable sur le cadre, et à l’étonnant système de débrayage du moteur.
Connecté, ce vélo électrique est proposé au prix de 1 990 €. Alors, y’a-t-il un hic ? C’est ce que l’on a voulu tester sur plusieurs semaines au guidon du Lemmo One à dérailleur et chaîne en région parisienne. Un test qui fait suite à notre prise en mains sur une version courroie.
Confort : moyen malgré les efforts
Le Lemmo One va à l’essentiel, avec un cadre monocoque en aluminium et une allure monolithique, sous une robe gris mat (ou blanc, au choix). Entièrement rigide, ce vélo électrique propose une selle typée route (voire gravel), une tige de selle couleur cadre et, si notre version affiche un cadre fermé, une déclinaison à cadre bas est également proposée.
La position est de type active avec un guidon droit, à hauteur de selle, mais à poignées ergonomiques. Le VAE allemand n’est par ailleurs pas adapté à toutes les morphologies, car uniquement proposé en taille L (170 à 185 cm) et XL (185 à 200 cm). Néanmoins, la version ST à cadre semi-ouvert se montrera plus pratique pour les personnes de 160 à 185 cm avec sa selle plus basse et son tube supérieur retombant vers l’arrière pour faciliter l’enjambement. En conduite, la position active permet de soulager un peu le fessier, mais n’espérez pas plus de 20 km sans noter les premières douleurs.
L’amortissement du vélo réside dans les pneus 27,5 pouces Innova IA-2562 à flancs renforcés, mais pas à épaisseur suffisante pour en faire des compagnons confortables. Les petites bosses ou les trous sont bien sensibles, et l’on ne viendra pas tenter de sauter des trottoirs avec. Mais avec une belle largeur (1,95 pouces ou 50 mm), l’adhérence est bonne même sous la pluie. Dommage que le frein arrière bloque trop facilement la roue, de quoi vite déraper surtout sur route humide.
Équipement : un Lemmo presque complet
Le Lemmo One est un vélo électrique dynamique, tout en restant un urbain paré pour les trajets en ville. Il reçoit donc à cet effet une béquille de série, tout comme des garde-boues. Ces derniers sont certes en plastique, mais bien fixés, tubulaires et suffisamment longs pour éviter au maximum les projections. L’éclairage est aussi de la partie, semi-intégré au vélo électrique et activé en permanence.
Le phare est unique en son genre, car peut s’extirper du vélo au moyen d’une petite clé, et sert de lampe torche ! Par contre, il n’est pas sécurisé, au contraire du moteur ou de la batterie, n’importe qui peut s’en emparer avec une clé similaire… Sa puissance est de 20 lux et son autonomie serait de 3 heures. Sachez qu’une batterie interne permet de l’alimenter, ainsi que sur le vélo lorsqu’il est en mode musculaire sans le Smartpac. Quant au feu arrière, situé en bout de porte-sacoches, il est fin et assez lumineux mais dénué de fonction stop. Dommage.
Autre détail fâcheux, en l’absence de sonnette physique, le One propose une sonnette à activation électronique via un bouton. S’il tombe bien sous le pouce, on note toutefois une certaine latence entre l’appui sur le bouton et l’émission de l’alerte sonore. Un détail qui n’en est pas un en situation d’urgence. Par ailleurs, le son est si atypique que l’on a du mal à nous identifier comme un vélo !
Enfin, le Lemmo One se dote non pas d’un porte-bagages, mais d’un simple porte-sacoches arrière de série. On ignore toutefois sa capacité de charge, que la marque ne communique pas. Pour ceux voulant rouler en mode gravel ou équipé, des fixations de cadre pour porte-bidon et même sur la fourche permettent de s’équiper, tandis qu’un adaptateur pour remorque était disponible en option pour 30 € (ayant disparu du site début 2024).
On notera aussi le poids mesuré de 16,4 kg, donc au-delà des 15 kg promis (sans pédales ni béquille, et probablement en courroie), tandis que la batterie amène le tout à 19,4 kg contre 18 annoncés. Cela reste relativement léger pour un vélo électrique avec une batterie de cette capacité.
Conduite : le Lemmo est vif et typé fitness !
Sur le papier, ce vélo à assistance électrique ne promet pas un comportement spectaculaire. Le Lemmo One utilise un moteur arrière à 40 Nm de couple associé à un capteur de rotation. Dans la réalité, ce bloc est étonnamment vif en l’absence de capteur de couple, envoyant l’assistance en moins d’un demi-tour de pédale. C’est surprenant de répondant, presque naturel et proche d’un capteur de couple, même en relances
Par contre, on remarque de petits à-coups donnant une oscillation par moments, lançant jusqu’à 28,5 km/h pour retomber à 26 et ainsi de suite, visible sur l’écran, mais peu dérangeant sur le vélo. On en profite pour dire que le vélo électrique allemand atteint même parfois 29 km/h par ses propres moyens, au-delà de la limite de 25 km/h avec tolérance de 10 %.
Cependant, ce moteur généreux ne transforme pas le Lemmo en vélo d’assisté, car on peut facilement pointer à 30 km/h grâce à la polyvalence de la transmission Shimano Deore 10 vitesses. C’est une des deux versions possibles, puisque la marque propose en parallèle une déclinaison à courroie à vitesse unique, déjà vue lors de notre prise en mains.
On vous parle ici des capacités en mode d’assistance électrique 3, car le mode intermédiaire 2 est bien plus limité, tandis que le 1ᵉʳ sert uniquement à aider au démarrage, et ne peut dépasser 20 km/h. Vif sur plat, le Lemmo One l’est aussi en montée, avalant nos « murs » de portes de Bagnolet et de Versailles à 25 km/h sans peiner, en mode 3.
Un mode musculaire inédit
Parlons du mode musculaire, car c’est le quatrième mode « caché » de ce vélo. On peut bien sûr rouler en mode 0 sans assistance, mais le Lemmo One permet surtout de débrayer le moteur du moyeu, afin de limiter les frottements. Une option assez innovante qui se fait en un tourneman : il faut tirer et tourner la protection de moyeu arrière et le tour est joué. La différence est notable, car nous avons testé à l’arrêt quand la roue arrière s’immobilise, soit trois fois plus lentement qu’en mode musculaire.
Et en enlevant la batterie Smartpac, on se retrouve avec un vélo musculaire léger, que l’on prend plaisir à manœuvrer. Il devient précis et incisif, encore plus qu’en mode électrique. Dommage que la transmission Shimano Deore laisse quelques latences de passages de rapports, spécialement sur les grands plateaux (8-10ᵉ vitesses).
Le freinage du Lemmo est à l’image du reste, vif en employant des étriers à 4 pistons, venant mordre rapidement les disques 160 mm. Mais avec des pneus typés gravel, la distance s’allonge et l’on termine avec une distance d’immobilisation moyenne.
Autonomie : une batterie astucieuse et à belle endurance !
Le Lemmo One ne fait pas comme tout le monde pour sa batterie. Elle n’est pas dans le cadre, ni déportée à l’arrière, mais positionnée dans l’angle avant du cadre. Elle se présente dans un format original, une sorte de trapèze avec deux caches plastiques à revêtement en tissu. Si son but premier est évidemment d’alimenter le moteur, cet accumulateur peut également alimenter divers objets électroniques. Avec ses deux prises USB-C et USB-A, on peut donc recharger son téléphone ou son ordinateur, et pour longtemps puisque la capacité du « Smartpac » est de 531 Wh. Avec cette énergie, le vélo électrique annonce 100 km théorique en mode 1 sans vent ni dénivelé.
Nous avons vérifié cela sur le terrain parisien avec 80 kg à bord, en mode 3 et par environ 10 °C. Après deux boucles de 40 km autour de Paris et moins de 50 % utilisés pour chaque trajet, nous pouvons affirmer que l’autonomie du Lemmo One est très élevée. Comptez donc environ 80 km entre deux charges. Pour refaire le plein, cela reste classique, avec un chargeur rapide 4 A pour passer de 5 à 100 % en environ 4 heures.
Cette recharge rapide est entachée d’un souci : la décharge rapide. Si vous laissez votre Smartpac sur le vélo, même éteint, la batterie fond comme neige au soleil. Quelques jours d’immobilisation suffisent pour passer de 100 à 0 % ! Il est donc nécessaire d’enlever le Smartpac du vélo à chaque fois. Même dans ce cas, on observe une lente décharge, mais d’une poignée de % par jour. La raison selon Lemmo est l’envoi constant de données et de la position GPS aux serveurs de Lemmo pour assurer ses fonctions connectées. D’autres fabricants proposent pareilles fonctionnalités, mais ne sont pas affectés par pareille décharge. Un problème que l’on espère voir corrigé à l’avenir.
Technologie : un petit écran et une application bien faite
Berçant un peu dans le monde du gravel, le Lemmo One a privilégié une console typique du monde sportif. Le vélo électrique berlinois intègre un petit affichage en tête de tube supérieur, monochrome et bien lisible de jour comme de nuit avec son rétroéclairage. Les informations sont toutefois imbriquées au chausse-pied, avec l’obligation d’afficher les deux jauges, celle de la batterie et celle de l’éclairage avant, en plus de la vitesse avec décimale et du mode engagé (L0 à L3).
Non tactile, l’écran n’a besoin que de deux boutons de part et d’autre du guidon, celui de droite pour changer de mode, et celui de gauche pour la sonnette électronique. Mais, en appuyant simultanément sur les deux boutons, ces derniers ont aussi pour rôle de verrouiller et de déverrouiller le vélo électrique.
À l’allumage, on entend deux bruits, celui du moteur puis celui de la batterie, signe de leur bon déverrouillage. Éteint, il est impossible de rouler avec le vélo, là où d’autres ne font que bloquer l’assistance. Un blocage électronique des roues qui est assez intéressant. Impossible aussi de retirer la batterie et une alarme s’enclenche en cas de tentative de vol. Un gage de sécurité indéniable pour ce Lemmo One.
Une appli simple, efficace et à nombreuses fonctionnalités
Malgré son petit écran, le Lemmo cache de nombreuses fonctionnalités via son application. Déjà, il est possible de se servir de son smartphone comme clé, allumant le vélo à l’approche via Bluetooth ou le verrouillant en s’éloignant. On peut aussi déverrouiller manuellement le vélo au besoin, ainsi que la batterie Smartpac. Ce que l’on regrette cependant, c’est l’accessibilité des phares uniquement via appli.
On apprécie par ailleurs la fonction de localisation de son vélo via GPS intégré et la connexion au Smartpac même déconnecté du vélo. Cette dernière ne dispose toutefois pas de la navigation, renvoyant vers Google Maps, Waze ou encore Citymapper. Reste une dernière fonction anecdotique, faire biper son vélo si l’on venait à ne plus le retrouver entre mille.
Tout ceci tient dans une seule page de l’application mobile qui ne propose ni menu ni fenêtres parallèles, à l’exception des mises à jour. L’ensemble fonctionne par ailleurs plutôt bien.
Un prix canon pour le Lemmo One
Une fourche carbone, une grande batterie moderne, une transmission Deore, une application, des solutions de verrouillage, et un dessin minimaliste dans le sillage de Vanmoof et Cowboy, on pouvait s’inquiéter sur un tarif proche de ces derniers. Que nenni, le Lemmo One applique un tarif de départ 1 090 € ! Blague à part, c’est la version sans batterie qui est proposée à ce tarif et même s’il faut compter 1 990 € pour la version électrique, on reste épatés du rapport prix/prestations.
Uniquement vendu en ligne, le Lemmo est livré semi-assemblé. Il reste un petit montage à réaliser soi-même à la réception : roue avant, selle et pédales à monter et réglage du guidon. Rien de sorcier et assez classique pour les vélos livrés à domicile. La garantie du vélo est de 2 ans, Lemmo indiquant une durée de vie de 3 à 5 ans de son Smartpac et de plus de 10 ans pour son vélo. Ce n’est pas un peu faible ? Quant au SAV, la marque annonce des partenaires à “Paris, Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Lille, Nantes, Toulouse”, pouvant intervenir sur le vélo électrique.
En amont, un outil de discussion est disponible sur l’application et permet d’interagir avec un technicien. Les réponses sont hélas aléatoires, parfois en quelques heures, quand notre dernier message (sur la décharge) est restée lettre morte… Autre intervention possible proche de ce que proposent certains services de location : Lemmo va proposer son service de réparation à domicile “progressivement dans les grandes villes d’Allemagne et de l’UE”.
L’avis de Cleanrider
NOTE GLOBALE |
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Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
Le Lemmo One nous a épaté par plusieurs aspects. Le sérieux de fabrication et la maturité qui se dégage du produit, qui est le premier de la jeune marque allemande. Le vélo électrique est beau, bien fini, léger, sympa à manœuvrer. Il est en plus équipé de trois originalités : la batterie amovible servant de powerbank, le débrayage du moteur pour rouler en musculaire et l’éclairage avant pouvant se transformer en lampe de poche. L’autre surprise est bien évidemment le rapport qualité prix de l’ensemble. Si le confort est moyen sur ce VAE rigide, le moteur est vif et assez coupleux, la transmission Shimano Deore opère bien et la batterie propose une grande autonomie. Une première qui a tout d’une réussite pour Lemmo.
On a aimé | On a moins aimé |
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Bonjour
J’ai le LEMMO One en version XL et vous confirme qu’il y a bien le feu arrière qui clignote lorsqu’on freine si vous mettez à jour votre vélo.
En cliquant sur le bouton gauche vous pouvez allumer et éteindre la lumière sans utiliser l’application.
Il y a aussi une fonction boost lorsqu’on reste appuyer sur le bouton de vitesse
Ils ont aussi rajouté une fonction navigation récemment
La localisation via le tracker est dans la batterie Smartpac et non dans le cadre
Le SAV via le chat est hyper performant puisque je les ai contacté de nombreuses fois et ai eu de retours sous 2/3 minutes en moyenne (même le week-end dimanche inclus)
Je vous confirme que c’est un super vélo léger avec la possibilité de l’utiliser sans la batterie en mode sportif et c’est très agréable.
Un système d’amortisseur au niveau de la scelle arrive bientôt et le système d’accroche pour remorque est toujours en vente malgré vos dires ( je regarde leur site tous les jours depuis plusieurs semaines attendant l’arrivée de la nouvelle scelle et n’ai jamais vu le site dans le système d’accroche…)
Concernant les 3 vitesses, vous devez vous doutez qu’en mettant vitesse 1 que le vélo ne monte pas à 25 via le moteur ce qui est normal puisque c’est une accélération progressive agréable et je confirme que même en vitesse 1 et 2 le moteur permet d’atteindre facilement les 20km/h progressivement (dans tous les cas la batterie suit mon mouvement de pédalage quand j’accélère)
LEMMO met à jour le système interne du vélo et de la batterie très régulièrement en y apportant des améliorations.
Je suis plus que satisfait du vélo qui est vraiment un très bon rapport qualité prix.
Je ne perçois pas un confort de conduite si désagréable que cela étant passé d’un vélo Btwin de chez D à 350 euros à ce type de modèle et c’est le jour et la nuit biensur…