En environnement urbain, les speed-bikes sont plus rapides que les voitures. Une bonne raison de s’y mettre !
Nous l’avons vu il y a quelque temps, il n’y a pas un vélo électrique, mais des vélos électriques. Le marché et l’offre se sont en effet très rapidement et largement segmentés à la faveur de la demande afin de s’adapter aux besoins et aux usages, avec bien sûr en prime une petite couche de marketing pour enrober tout cela.
C’est ainsi que sont nés les vélo-cargos, eux-mêmes divisés en plusieurs tailles et capacités d’emport, les VAE pliants, les mini-VAE, les VAETT, et enfin les speed-bikes, autrement appelés « speedelecs » ou encore vélo à assistance électrique rapide (VAER).
Ces derniers font parfois débat, de par le comportement de certains de leurs propriétaires, qui tracent sans complexes sur des pistes cyclables qui pourtant leur sont interdites, mais aussi du fait de ceux – allergiques à toute forme signe extérieur de puissance et de vitesse – qui estiment qu’un vélo ne devrait jamais dépasser les 15 ou 20 km/h en pointe.
Une étude récente vient cependant bousculer un peu les préjugés sur le sujet, disant en substance que les fameux pedelecs seraient plus écologiques que les VAE « classiques ». Cela mérite quelques explications.
Tout d’abord, revenons en détail sur ce qu’est un speed-bike/pedelec.
Le speedelec est un vélo à assistance électrique qui peut atteindre une vitesse de 45 km/h grâce à un moteur plus puissant que le VAE classique. Ce vélo musclé offre un confort de conduite et un gain de temps appréciables, mais il est aussi soumis à une législation spécifique qui l’assimile au cyclomoteur. La puissance du moteur varie en moyenne de 350W à 1000W, contre 250W pour les VAE classiques. Sur certains modèles, vous pouvez même arrêter de pédaler et vous laisser porter en appuyant sur l’accélérateur, à la manière d’un scooter, mais attention, la législation est très claire sur le sujet : cela ne peut se faire que jusqu’à 6 km/h, soit le temps de lancer le vélo.
Il est également doté de batteries plus performantes, dont la capacité est souvent supérieure à 500 Wh. L’autonomie, quant à elle, est équivalente à celle d’un VAE classique, soit entre 50 à 100 km en moyenne, selon l’usage et le type de parcours.
Le speed bike est conçu pour rouler à des vitesses élevées, ce qui implique des exigences de sécurité et de confort accrues. Il est donc équipé de freins à disque, de suspension avant et parfois arrière, d’un cadre renforcé, de pneus larges, et d’un support de plaque d’immatriculation. Même si le port du casque est vivement recommandé à tous les utilisateurs de vélos, il n’est obligatoire que pour les moins de 12 ans sur un VAE. En revanche, un utilisateur de speed-bike doit impérativement porter un casque de vélo homologué ECE 22-05 ainsi que des gants homologués EN 13594:2015.
Concernant la plaque d’immatriculation, il semblerait que cette obligation soit étonnamment très peu respectée (donc, par déduction, très peu verbalisée). Je croise – ou je me fais dépasser par – des speed-bikes tous les jours, et je crois pouvoir dire que je n’en ai jamais vu un seul immatriculé. Bizarre…
L’autre grosse différence se situe dans la législation. Les speedelecs sont considérés comme des cyclomoteurs (catégorie L1e) au regard de la législation française. Ils sont donc soumis à des règles spécifiques qui diffèrent de celles des VAE classiques ou des vélos traditionnels. Voici les principales obligations à respecter pour utiliser un speedelec ou “speed bike” :
Il s’agit donc d’engins puissants, véloces, légèrement plus lourds que les VAE classiques. Comment dans ces conditions peut-on avancer qu’ils seraient plus écologiques ? Une étude récente du ZIV (Zweirad-Industrie-Verband), l’association allemande de l’industrie du deux-roues, apporte des éléments de réponse.
L’étude du ZIV, réalisée en collaboration avec l’université de Kaiserslautern, a analysé les données de 80 utilisateurs de speed-bikes pendant six mois. Elle a montré que ces vélos électriques sont un moyen de transport efficace et écologique, qui permet de réduire les émissions de CO2 et de gagner du temps.
Selon l’étude, les utilisateurs de speed pedelecs parcourent en moyenne 23,6 km par trajet, soit plus du double que les utilisateurs de vélos électriques classiques (11,3 km). Ils utilisent également leur vélo plus souvent (3,7 fois par semaine) et pour des motifs plus variés (travail, loisirs, courses, etc.). Ils remplacent ainsi la voiture dans 82 % des cas, ce qui permet d’économiser 630 kg de CO2 par an et par utilisateur.
Les speed pedelecs offrent aussi un gain de temps appréciable. L’étude a comparé la vitesse moyenne des speed pedelecs (32,8 km/h) avec celle des voitures (24,3 km/h) et des transports en commun (19,9 km/h) sur des trajets urbains. Elle a conclu que les speed pedelecs sont le moyen de transport le plus rapide sur des distances comprises entre 10 et 20 km, et qu’ils sont compétitifs sur des distances allant jusqu’à 50 km.
C’est pour ces raisons que les auteurs de l’étude avancent le côté plus écologique du speedelec, du fait qu’il est plus apte à se substituer à l’usage de la voiture sur des trajets longs, ce que ne permet pas le VAE classique, et encore moins le vélo musculaire. Autrement dit, si j’ai 25 kilomètres à parcourir, a fortiori en trajet urbain ou péri-urbain, je prendrai le speedelec plutôt que la voiture, alors que si j’ai un VAE classique ou musculaire, je prendrai la voiture.
Comme l’explique le cabinet 6t suite à une autre étude plus ancienne sur le sujet à nos confrères des Échos, « Les speedelecs pourraient représenter une solution de substitution à la voiture pour des trajets sur lesquels les vélos classiques, voire même les VAE classiques sont trop lents. Ils pourraient également représenter une solution de décarbonation de la mobilité dans les espaces peu denses ».
Du côté des usages et de la réglementation, il faut également savoir que tous les pays européens ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, en Belgique, au Danemark, aux Pays-Bas et en Suisse, le speed-bike est beaucoup plus populaire qu’en France ou en Allemagne. Il est mieux intégré aux concepts de transport existants, et dans de nombreux cas il est autorisé à rouler sur les pistes cyclables. Par conséquent, les déplacements par ce moyen remplacent de plus en plus les déplacements qui étaient auparavant effectués en voiture. De plus, la part des pedelecs vendus sur le marché global des vélos électriques est plus élevée qu’en France ou en Allemagne. Clairement, les tarifs élevés de ces vélos et la réglementation pointilleuse limitent leur développement dans notre pays.
L’étude du ZIV a également évalué la sécurité et le confort des speed-bikes, révélant que ces vélos électriques ne présentent pas de risque accru d’accident par rapport aux vélos électriques classiques. En effet, le taux d’accident des utilisateurs de speed-bikes est de 0,038 par 1 000 km, soit le même que celui des utilisateurs de vélos électriques classiques. De plus, la plupart des accidents sont sans gravité et n’impliquent pas d’autres usagers de la route.
Les utilisateurs de ces véritables motos à pédales bénéficient aussi d’un confort de conduite élevé. Ils disposent en général de vélos de haute qualité, équipés de freins à disque, de suspensions, de pneus larges et de systèmes d’assistance performants. Ils portent également des équipements de protection adaptés, tels que des casques spéciaux, des gants et des lunettes. Ils se sentent ainsi en sécurité et à l’aise sur leur vélo.
Certes, l’on nous fera remarquer que ces vertus écologiques indéniables sont probablement quelque peu amoindries par le fait que les speedelecs nécessitent davantage de matériaux à la construction, sont plus lourds, et embarquent des batteries plus grosses. Mais le bilan resterait cependant positif, car la différence n’est pas si importante par rapport à un VAE classique, alors que l’usage qui en est fait s’avère plus fréquent, sur de plus longues distances, et en remplacement plus naturel de la voiture.
Source : eBike24
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