Test BCKL 2024 : un vélo électrique agréable et basique, pensé pour la ville

BCKL vélo électrique essai 2024

©M. Lauraux/Cleanrider

Nouveau venu sur le segment du vélo électrique, le français BCKL mise sur un premier modèle éponyme. Un modèle urbain abordable que Cleanrider a pu tester pendant une semaine complète.

Un vélo électrique milieu de gamme simple, bien équipé et taillé pour les trajets urbains. Tel est l’objectif de BCKL. avec son tout premier vélo à assistance électrique.  Ses deux cofondatrices, deux sœurs, sont françaises et ont sourcé leur premier modèle auprès de la manufacture Française du Cycle (MFC) pour un assemblage français. Une première étape pour se former avant du plus local.

Le BCKL est donc un vélo électrique standard, urbain, équipé, qui cible avant tout un premier achat, notamment après avoir délaissé sa voiture. Lancé en catimini en novembre dernier, nous avons pu le découvrir durant une semaine complète. Voici notre verdict !

Confort : bon pour un rigide

Rigide, le BCKL éprouve un cadre classique en aluminium, ouvert et unique (aussi en taille). Sans suspension et malgré cette géométrie, le BCKL cherche un peu de confort, permis par une assise rembourrée sur ressorts, sautillant certes un peu sur certaines routes. Conjugué aux larges pneus ballon, l’ensemble est plutôt confortable, sans aller jusqu’à rivaliser avec les modèles semi-rigides. Très profilés, les pneus Chaoyang ne sont toutefois pas très adhérents ce qui n’invite pas vraiment à rouler en dehors du bitume.

BCKL selle
Large, rembourrée et sur ressort, la selle apporte du confort au vélo rigide (©M. Lauraux/Cleanrider)

De toute façon, le centre de gravité bas et les roues 26 pouces du vélo électrique BCKL ne sont clairement pas faits pour cela. Au final, ce VAE se veut un modèle « sage », surtout par sa maîtrise au guidon. On est loin de l’univers VTT dont sont issues les sœurs fondatrices, avec un cintre courbé qui relève la position de conduite, et une grande selle. Manque peut-être des poignées ergonomiques pour parfaire le tout (justement venant du VTT, confortable mais pas sur long trajet) !

Équipement : un vélo électrique très fourni bien que basique

Le BCKL se veut accessible au plus grand nombre, en tous cas à ceux visant le vélotaf et le quotidien. Classé parmi les vélos de ville électriques, il adopte tout ce qu’on attend. Les garde-boues sont longs et larges, bien qu’en plastique. Malgré l’absence de bavette avant, ils protègent bien des projections en cas de pluie. La béquille et le porte-bagages font aussi partie du lot. Soudé à la structure, le second reprend la couleur cadre. Sympa même si on regrettera l’absence de standard de fixation.

Puisque l’on parle de couleur, notons que celle de notre monture est un peu salissante. Les bases auraient notamment mérité une protection contre la graisse de chaîne. Au moins, le carter supérieur évite de se salir le pantalon ou les chaussures, bien vu ! Les pieds propres, on les pose sur de larges pédales, devenues de plus en plus courantes sur les VAE urbains. Ici, ce sont deux anciennes adeptes du VTT qui ont sélectionné ce composant, à la fois plus confortable pour nos grands pieds et moins glissant.

BCKL guidon
Le cintre courbé favorise une position droite (©M. Lauraux/Cleanrider)

Bien équipé donc, le BCKL possède bien entendu des éclairages. S’ils sont directement alimentés par la batterie, ils ne sont pas automatiques, il faut les allumer via la commande au guidon. Leur luminosité est correcte, mais le phare ne suffit pas sur une route non éclairée. Pour plus de sûreté, notamment en cas d’usage en extra-urbain, il conviendra de prévoir un éclairage additionnel.

Côté sécurité, le bloqueur de roue arrière est de série. Tout l’équipement alourdit sensiblement le vélo, que l’on a mesuré à 24,3 kilos. Cela reste correct pour un VAE de ce type, mais ne comptez pas le soulever dans les escaliers tous les jours !

Conduite : une propulsion mitigée

En scrutant de près notre modèle d’essai, on remarque deux blocs, l’un dans chaque moyeu de roue. C’est rare, mais à l’avant, c’est bien le moteur qui opère. Un type de propulsion qui se perd mais que la marque assume en justifiant d’une meilleure réparabilité. Aussi et surtout : le recours à un moteur arrière n’aurait pas été compatible avec la transmission Shimano Nexus intégrée au moyeu !

BCKL moteur avant
Le moteur avant affiche une certaine latence malgré le capteur de couple (©M. Lauraux/Cleanrider)

Le moteur avant est donc complètement déconnecté de la transmission, toutefois associé ici à un capteur de couple. A l’usage, le niveau d’assistance est lié à la pression exercée sur la pédale.  Malheureusement, une grande latence existe entre la pression et le démarrage de l’assistance électrique, surtout lorsque le feu passe au vert. Après cela, la latence est moins présente lors des relances, et le capteur de couple joue bien son rôle.

Un bonheur de transmission Nexus

Comme de coutume sur les moteurs intégrés à l’avant, la roue peut parfois patiner si l’on sélectionne le niveau d’assistance maximal, notamment sur surfaces humides. Un désagrément que l’on a toutefois pas rencontré sur sol sec et en prenant garde à sélectionner les premiers niveaux d’assistance. Le BCKL utilise quatre niveaux au total. Baptisé « Boost », le plus vif permet de grimper des pentes assez soutenues, malgré le couple de 42 Nm qui parait assez faible sur le papier.

BCKL VAE urbain
Le comportement du BCKL est très sage, et notons que l’antivol orange ici présent n’est pas inclus (©M. Lauraux/Cleanrider)

Le mode Turbo est légèrement moins fort, le Tour suffisant pour du plat mais le plus faible Eco n’aime aucune pente et peine à atteindre 25 km/h. Une vitesse au-dessus de laquelle on ne grimpe pas souvent, le moteur ayant beaucoup de friction.

BCKL transmission Nexus
Le moyeu Nexus est un des gros points forts de ce vélo électrique (©M. Lauraux/Cleanrider)

La transmission Nexus permet toutefois de ne pas mouliner en descente, avec un bon développement. On utilise certes rarement la 6ème vitesse et encore moins la 7ème, or dans le sud-est, origine des fondatrices de BCKL, elles ne seront pas de trop. En tous cas, le Nexus est un superbe choix pour un vélo électrique en ville, plaisant aux passages de rapports.

BCKL freins
Des freins hydrauliques, bien joué, mais pas les plus fous en puissance (©M. Lauraux/Cleanrider)

De source Alhonga, les freins utilisés sont courants dans le vélo électrique. Pour un modèle accessible, il est rassurant d’avoir de l’hydraulique, pour un arrêt progressif. Ils restent toutefois en deçà d’équivalents Shimano en termes de mordant, surtout lors d’un freinage soutenu.

Autonomie : un rayon d’action assez large pour le quotidien

Sur le papier, la marque annonce jusqu’à 80 km. Une valeur qui correspond bien entendu au mode Eco que nous avons voulu vérifier cette fois en faisant appel au niveau d’assistance maximal. La batterie étant de 463 Wh (12,8 Ah), et la connaissant sur d’autres vélo électriques, nous espérions une cinquantaine de kilomètres par charge.

Bonne surprise, le moteur Ananda est plus sobre et a tenu plus de 62 km avant que la jauge ne disparaisse ! Notre parcours était typique d’une utilisation parisienne avec des conditions idéales et une température particulièrement douce pour un test hivernal (10-15 °C). Évidemment, nous aurions aimé tester davantage pour confirmer cela, car nous avons roulé ensuite en mode inférieur Turbo, où le BCKL affichait de façon plus pessimiste (environ) 40 % de batterie après 35 km parcourus.

BCKL arrière
Comptez 50 à 60 km sur le plus haut niveau d’assistance (©M. Lauraux/Cleanrider)

 

Une batterie imposante, mais à recharge rapide

Si l’autonomie réelle de ce premier vélo BCKL est pour nous une belle surprise, la recharge l’est tout autant. Avant d’entrer dans le vif du sujet, signalons que la batterie est amovible. Verrouillable sur le cadre à l’aide d’une clé, elle peut être directement chargée sur le vélo. Côté transport, son format long (50 cm) ne permet pas toujours de la loger facilement. On se contentera de la rapidité du plein d’énergie grâce au chargeur 4 A, proposé de série. BCKL limite ainsi l’exercice à 3 heures, sans pouvoir toutefois indiquer de progression lors de la charge.

La batterie ne possède en effet aucune jauge, seul le voyant passant au bleu sous 10 % (vert sinon). Même la jauge est peu précise sur l’écran, se coupant une fois la batterie branchée. Il faut donc débrancher et rebrancher pour viser une recharge partielle et augmenter la durée de vie de la pile. Vraiment pas pratique !

 

Technologie : un écran petit mais joli

Sans connectivité aucune, le BCKL ne repose que sur un tout petit écran à gauche du guidon. D’origine Ananda et commun à nombre de vélos sortant des chaines d’assemblage de MFC, il est en couleur, moderne et bien rétroéclairé. La vitesse en grand caractère est clairement lisible en conduite. Pour le reste des informations, ce n’est pas la même histoire !

Dommage, car elles sont nombreuses : vitesse moyenne/maximale, kilométrage total/en cours, puissance humaine/moteur ou encore la consommation. Les boutons latéraux sont aussi trop petits, que ce soit celui pour faire défiler les infos ou celui d’allumage. Seuls ceux sous l’écran, servant à changer de niveau d’assistance, sont pratiques même avec des gants.

 

Un tarif abordable, mais un choix unique

Optant pour une stratégie sage à ses débuts, BCKL a composé un vélo électrique pré-existant dans le catalogue de MFC, l’assembleur français basé à Machecoul (Loire-Atlantique). Semblable à plusieurs modèles (Dune Tanami, Larrun Beaumont), il dispose tout de même de certains composants propres et sa couleur vive permet de facilement le différencier. Si vous n’êtes pas fan des couleurs flashy, vous pourrez également opter pour un noir mat.

Côté tarif, le BCKL est affiché à 1799 euros. Hormis le choix entre les deux coloris, le modèle est unique. Pour en faire l’acquisition, il faudra passer par le site officiel du fabricant, le réseau de distribution étant encore en cours de construction.

En matière de financement, l’approche est originale. Outre l’achat comptant, une location longue durée (LLD) est proposée avec trois formules selon l’envie d’adopter une assistance ou non, soit à partir de 60 €/mois. En achat comptant, les petites réparations sont l’affaire du partenaire Cyclofix, présent dans grandes villes. Classique, la garantie est de 2 ans sur l’ensemble des composants. Le cadre et la fourche sont quant à eux garantis « à vie ».

BCKL style
Le BCKL maîtrise son tarif, malgré les freins hydrauliques et un moyeu Nexus (©M. Lauraux/Cleanrider)

 

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Malgré son coloris flashy, le BCKL manque de peps en raison d’un moteur avant au capteur de couple un peu paresseux qui n’invite pas vraiment à la performance.

Le vélo électrique de BCKL reste toutefois sage et agréable à la conduite et se montre plaisant en ville et sur le plat, notamment grâce à l’excellent moyeu Nexus 7 vitesses. L’autonomie du vélo est assez bonne. Si vous ne faites pas partie des gros rouleurs, vous n’aurez à recharger qu’une fois par semaine, et rapidement puisque le chargeur rapide fait partie du lot ! Celui-ci chapeaute un équipement complet comprenant porte-bagages, bloqueur de roue et freins hydrauliques efficaces.

A moins de 1800 €, le prix reste abordable avec une offre LLD additionnelle appréciable.

Hélas, le choix est réduit à un cadre (ouvert), une taille et deux coloris. Le réseau est aussi inexistant, repoussant l’achat uniquement en ligne, en attendant des revendeurs que la marque compense par son partenariat avec Cyclofix pour gérer les réparations.

On a aimé On a moins aimé
  • Confort très correct
  • Moyeu Nexus pratique
  • Bonne autonomie
  • Équipements : bonne dotation de série
  • Chargeur rapide
  • Tarif abordable
  • Moteur avant patinant parfois
  • Latence du capteur de couple
  • Absence de poignées ergonomiques
  • Pneus peu performants
  • Écran et ses boutons trop petits

 

Matthieu Lauraux
Matthieu Lauraux

Journaliste, essayeur

Au guidon de vélos depuis son enfance, vélotaffeur de longue date et voulant promouvoir des déplacements plus propres, Matthieu est un éternel curieux, avide de tester les nouveaux produits de mobilité urbaine,


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