Test Himiway Cruiser ST : un fat bike électrique à petit prix qui invite à la détente

Himiway Cruiser ST

Look mêlant style urbain et tout-terrain, équipement complet et promesse d’une conduite plaisir : c’est le crédo du Himiway Cruiser ST, un fat bike électrique vendu à petit prix. Avec ses gros pneus de 26″, ce vélo tient-il la route ? Nous l’avons testé et force est de constater qu’il ne démérite pas !

Himiway est un fabricant hongkongais spécialisé dans les fat bikes électriques. En France, son importateur ne propose qu’une poignée de modèles, mais la gamme est en réalité très large, avec de plus en plus de références qui adoptent des pneumatiques plus sages. Le fabricant tente par ailleurs une incursion sur le segment des VTT électriques haut de gamme et sur celui des vélos de ville tout-suspendus.

Pour ce qui représente notre première approche d’Himiway, nous avons jeté notre dévolu sur un modèle typique du catalogue de ce fabricant, le Cruiser ST – également appelé D3 ST dans certains pays. Ce modèle au cadre ouvert – ST étant pour « step-through », traverser – est également décliné dans une version à cadre fermé, le Cruiser « tout court ».

Himiway Cruiser ST

Vendu au tarif de 1 799 €, on trouve le Cruiser ST fréquemment en promotion à 1 599 €. Un tarif pas si élevé que ça pour ce vélo aux roues de 26″ et dont le poids est, pour sa part, assez conséquent, avec 32,5 kg relevés à la pesée.

Un vélo à monter soi-même

Une fois livré, ce vélo électrique n’est pas directement prêt à prendre la route. Comme souvent avec ces montures fabriquées en Asie, il est nécessaire de procéder à l’assemblage de bon nombre d’éléments. Par ailleurs, pour être transporté dans de bonnes conditions, le vélo d’Himiway est forcément bien protégé. Cela se fait avec des mousses présentes en nombre important, des rilsans et autres sachets plastiques. Cela représente autant de déchets très peu recyclables et nous regrettons l’absence de toute démarche écologique à ce niveau.

Une fois allégé de ses protections, le vélo doit donc être assemblé. Il faut compter une demi-heure pour fixer la roue avant, régler le frein en conséquence, mettre en place la guidon sur la potence et placer quelques accessoires comme le garde-boue avant, le système d’éclairage avant/arrière ou encore le porte-bagage. Il reste alors à visser les pédales sur les manivelles, gonfler les pneus à la bonne pression, affiner les réglages de la position de selle et du guidon et c’est parti !

Himiway Cruiser ST

Cela se fait bien excepté pour le câble d’éclairage arrière. Bien plus long que nécessaire, celui-ci est à fixer contre l’un des tubes du porte-bagage. Rien de bien compliqué, sauf que le fabricant ne fournit aucun rilsan pour cela ! Nous en avions dans notre atelier, certes, mais c’est un oubli qui fait un peu tache.

Technologie : un moteur arrière de 80 Nm

Pour électrifier son vélo, Himiway a opté pour un moteur logé dans la roue arrière. S’il ne porte aucune référence particulière, celui-ci nous semble être un Ananda M150SD, un modèle opérant ici sur une tension de 48 V et délivrant un couple de 80 Nm tout de même. Une puissance bienvenue lorsqu’il s’agira d’attaquer des montées avec ce poids lourd de plus de 32 kg, rappelons-le. Pas de capteur de couple ici, mais simplement un capteur de pédalage ; un point sur lequel nous reviendrons un peu plus loin.

La batterie est de type externe, fixée sur le tube diagonal du cadre. Ses cellules 48 V (Samsung ou LG selon les arrivages) offrent une charge de 17,5 Ah pour une capacité de 840 Wh. Une valeur particulièrement importante qui est censée donner lieu à une autonomie comprise entre 60 et 100 km en fonction du degré d’assistance électrique.

Cinq niveaux d’assistance sont justement proposés. Le choix se fait à l’aide d’une commande à la finition particulièrement basique, positionnée aux côtés de la poignée gauche. Elle est associée à un écran monochromatique assez grand, fixé juste au-dessus de la potence. Là encore, c’est très basique, avec un affichage à segments qui offre l’essentiel : niveau d’assistance, autonomie de la batterie sur 5 crans seulement, vitesse, odomètre et éclairage.

Si l’on apprécie l’affichage très clair des informations de cet afficheur, on regrette toutefois qu’il ne propose aucun rétroéclairage pour une lecture facilitée de nuit. D’entrée de gamme, il a par ailleurs eu le mauvais goût de dysfonctionner après une vingtaine de kilomètres seulement avec un segment de la zone de vitesse qui ne s’allumait plus. Problème isolé de notre exemplaire de test surement, mais c’est tout de même dommage.

Enfin, aucune connectivité n’est de la partie, le vélo ne peut être associé à une quelconque application mobile. L’écran propose en revanche un connecteur USB-A. Celui-ci peut être utilisé pour la recharge d’un smartphone, toujours pratique !

Confort : des pneus moelleux et une suspension sous-dimensionnée

 

Cadre en aluminium ouvert, cintre courbe monté sur une potence ajustable, selle confort : le Cruiser se la joue décontractée ! Le vélo autorise différentes positions de conduite, mais invite tout de même à s’installer dos droit, les mains reposant tranquillement sur les poignées ergonomiques – les repose-paumes est agréable – au revêtement en similicuir.

La selle, de type confort, procure une assise moelleuse à souhait. Celle-ci repose sur une tige de selle rigide et dispose de blocs antivibrations. Vendu comme un vélo tout-terrain, le Cruiser bénéficie d’une fourche suspendue, pensée pour amortir les chocs sur la roue avant. Dans la pratique, nous n’avons pas été convaincus par ce modèle dont la référence n’est pas communiquée.

Nous avons ainsi été surpris par la mollesse de cette fourche qui propose par ailleurs un débattement assez peu élevé. La dureté est réglable, mais cela ne suffit pas à obtenir quelque chose de satisfaisant. Un rebond un peu dur, un passage sur un nid de poule à allure modérée ou même une petite montée de trottoir suffisent trop souvent à taper le fond de course et avoir un retour pas franchement agréable sur les bras.

Les roues typées fat bike sont en revanche plus satisfaisantes. Équipées de pneus Kenda Juggernaut de 26″ sur une section de 4″, celles-ci participent grandement à la filtration des vibrations et à l’amortissement général du vélo – à condition toutefois de les gonfler correctement. Ces pneus disposent d’une bande interne anticrevaison et offrent une bande de roulement à crampons.

L’adhérence s’avère très bonne, y compris sur sol meuble. Comme toujours sur des pneumatiques de ce genre, la sensation de conduite est véritablement fun même si cela se fait au détriment des oreilles, le bruit de roulement étant très prononcé. Assez habituel pour un fat bike cela dit. Au passage, on appréciera la présence d’un cerclage réfléchissant sur les flancs des pneus.

Équipement : un vélo complet

Proposé dans une teinte blanche unique, ce vélo dispose d’une peinture brillante qui semble résistante. L’assemblage des différentes sections du cadre est correct, sans plus. Les soudures sont visibles, un peu grossières par endroits, mais nous apprécions qu’une partie des câbles soit intégrée aux tubes.

Certains détails rappellent toutefois que nous sommes en présence d’un vélo d’entrée de gamme. Le contrôleur électronique est ainsi déporté dans un boîtier vissé sous le tube diagonal. De ce boîtier, partent une multitude de câbles sans aucune forme de protection alors même qu’ils passent sous le pédalier. Les câbles dédiés à l’éclairage ne sont par ailleurs pas intégrés, mais fixés à l’aide de rilsans, tout comme l’un ou l’autre câble électrique.

L’équipement de série se montre complet avec, pour commencer, des garde-boue en plastique à la longueur un peu juste, notamment celui positionné à l’avant. Sur chemin détrempé, le conducteur ne sera que moyennement ménagé. Un porte-bagage est aussi là. Capable de soutenir une charge maximale de 27 kg, il affiche un certain charme avec sa belle planche de bois. Transporter un enfant est ainsi possible, d’autant plus qu’une poignée de maintien est située sous la selle.

L’éclairage est pour sa part relativement basique. Le feu avant, bien qu’imposant, donne lieu à un faisceau étriqué et peu puissant. Celui à l’arrière est tout aussi basique, se contentant d’une illumination rouge fixe à l’intensité correcte tout au plus. On apprécie toutefois que ces deux feux soient directement alimentés par la batterie.

Enfin, une béquille latérale siège aux côtés de la roue arrière. Celle-ci est très classique et permet d’obtenir un bon maintien du vélo.

Conduite : un moteur qui en redemande

 

Himiway Cruiser ST

Assez lourd, à la bande de roulement très large et dépourvu de capteur de couple, nous avions quelques appréhensions quant à la capacité de vélo à réaliser des démarrages vifs, un indispensable en ville. Et effectivement, il faut un bon tour de pédalier pour que le moteur daigne s’enclencher, et ainsi assister le pédalage. C’est fastidieux, surtout que l’effort nécessaire est plus important que sur un vélo classique.

C’était toutefois sans compter sur l’arme secrète d’Himiway qui a intégré une poignée tournante (quart de tour) sur la droite du guidon. De façon tout à fait réglementaire, cette poignée permet de rouler sans pédaler jusqu’à 6 km/h, après quoi il faudra pédaler pour continuer à bénéficier de l’apport électrique. Si cela permet de lancer le vélo sans effort, cela se fait de manière très progressive. Il ne faut donc pas être pressé, mais cela a pour avantage de procurer une belle stabilité, propice à une conduite précise.

Une fois lancé, on se trouve face à un moteur à l’assistance bien trop prononcée à notre goût. Comme souvent sur les vélos en provenance d’Asie, nous trouvons qu’il ne s’agit pas d’une véritable assistance électrique, mais d’une véritable motorisation électrique, comme sur une mobylette.

Entendons-nous, il faut pédaler, sans quoi le moteur se coupe comme le veut la législation européenne. Mais on pédale bien souvent dans le vide, l’intégralité de l’effort étant fourni par le moteur. Le bloc montre par ailleurs une latence assez élevée, la faute à l’absence de capteur de couple. Il faudra toujours compter sur quelques secondes pour percevoir l’effet d’un changement de rythme ou l’arrêt du pédalage (voire sa reprise).

Himiway Cruiser ST

Pour obtenir un pédalage plus naturel, on est alors très vite tenté de diminuer le niveau d’assistance électrique. Mais là encore, le fonctionnement diffère de ce que l’on a l’habitude de rencontrer. Sur un VAE classique, baisser d’un cran l’assistance électrique revient à diminuer le taux d’assistance. Dans le cas présent, on réduira simplement la vitesse. Au niveau maximal (5), le vélo se calera à 25 km/h. Passer au niveau 4 « bridera » le vélo à 20 km/h, le niveau 3 à 15 km/h et ainsi de suite. Il reste possible d’aller plus vite, mais ce sera à 100 % à la force des muscles. Bref, on reste à 5.

Pour nous, l’expérience est finalement très éloignée d’un vélo conventionnel, qu’il soit musculaire ou à assistance électrique. Ce n’est ni bien, ni mal. C’est simplement une expérience à part, différente. Et cette expérience, il faut bien l’avouer, peut se montrer plaisante. On se déplace en mode détente, à la cool, avec cette sensation moelleuse propre aux fat bikes. De la plaisance pure et dure.

Himiway Cruiser ST

Le moteur est par ailleurs assez puissant, suffisant pour gravir des montées au fort dénivelé, qui s’étirent sur plusieurs centaines de mètres – nous avons pu tester le vélo aux abords des montagnes du massif vosgien, le long de la Route des Vins en Alsace. Une puissance bienvenue qui vient contrebalancer la très faible amplitude offerte par la cassette arrière dont l’étagement est extrêmement resserré. En montée, on regrettera très vite l’absence de plateaux au diamètre plus important, mais, au risque de se répéter, le moteur saura palier cela assez vite.

Le système Shimano Altus M310 employé ici est ainsi un système d’entrée de gamme. Les 7 vitesses se changent à l’aide d’une manette Shimano Tourney SiS (SL-TX50-7R). Une manette également typique des fat bikes, qui offre un changement particulièrement aisé des rapports. Les vitesses sont toutefois parfois capricieuses, c’est là l’un des points faibles de ce dérailleur Altus d’entrée de gamme.

On continue par le freinage, qui se base sur un kit Tektro Aries, là encore d’entrée de gamme. Les disques de 180 mm sont mordus par des étriers aux commandes mécaniques. La progressivité du freinage est assez relative, comme toujours sur les freins à disques mécaniques, mais surtout, celui-ci manque de mordant. Alors, oui, il est parfois nécessaire de roder les plaquettes, ce que nous avons entrepris lors de longues descentes, mais cela ne changera pas fondamentalement la donne. C’est un peu léger pour réaliser un arrêt rapide d’un engin de plus de 30 kg, monté d’un cycliste de 75 kg et lancé à 25 km/h, voire plus en descente.

On terminera avec un détail assez intrigant : les leviers de frein Tektro E555-RT utilisés disposent d’un câble destiné à communiquer avec un capteur de freinage. L’idée est ici sans doute de pouvoir indiquer au contrôleur électronique que le conducteur freine et ainsi permettre un arrêt du moteur plus rapide.

Autonomie : la douche froide

 

Himiway assure que son Cruiser ST est capable de tenir entre 60 et 100 km d’autonomie. Dans la pratique, il faut croire que le moteur Ananda est assez énergivore, car la batterie de 840 Wh tout de même ne nous aura permis de parcourir que 45 km ! Il sera toutefois possible d’aller plus loin, à condition de réduire le niveau du moteur, et donc sa vitesse.

Attention également à l’afficheur d’autonomie, qui se contente de 5 segments, ce qui n’est pas très précis. Ainsi, sur les 5 derniers kilomètres avant la panne sèche, le moteur rentre dans ce que l’on pourrait qualifier de mode éco. Dans cet état, il fournit un minimum de puissance, on ne dépassera alors guère les 15 à 20 km/h sans forcer énormément sur les jambes. Ensuite, une fois à plat, le vélo demande un effort considérable pour être entraîné.

La recharge peut se faire directement sur le vélo ou à même la batterie une fois celle-ci délogée. Manœuvre qui soit dit en passant est extrêmement aisée. Il faudra ensuite compter 7 h 52 pour faire le plein de la batterie… interminable !

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Le Himiway Cruiser ST est un fat bike électrique d’entrée de gamme qui offre une prestation en rapport avec son prix de vente. Très fun à rouler avec ses gros pneus de 26″, il tire parfaitement parti de son puissant moteur arrière qui offre toutefois une sensation de pilotage particulière, assez éloignée de celle d’un vélo classique. Si l’effet relax et le déplacement sans effort sont des points que vous recherchez, vous y trouverez votre compte, à condition toutefois de se satisfaire de la prestation globalement entrée de gamme du reste de l’équipement (freins, dérailleur, éclairage…).

On a aimé On a moins aimé
  • Puissance moteur.
  • Batterie facilement amovible.
  • Bien équipé.
  • Pneus et selle qui apportent du confort.
  • Le fun du pilotage.
  • Freinage.
  • Dérailleur qui manque d’amplitude.
  • Débattement de la fourche.
  • Autonomie.

 

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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1 Commentaire
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Louis
9 mois il y a

/// il faut pédaler, sans quoi le moteur se coupe comme le veut la législation européenne. Mais on pédale bien souvent dans le vide \\\ Comme dit le proverbe : « toute loi contient le moyen de la contourner » 😉 De plus, cette « sur-assistance » est rendu assez inutile par la poignée d’accélérateur jusqu’à 6 kmh.. En tous cas, selon moi la réglementation sur les VAE devrait prévoir un niveau minimum d’effort sur les pédales pour empêcher des escroqueries comme ça..