Scooters et motos électriques : les ventes chutent dramatiquement au premier trimestre 2024

Selon les chiffres publiés par l’Observatoire Solly Azar et AAA Data, les ventes de motos et scooters électriques en France ont baissé de près de 30 % depuis le début de l’année. Une tendance inverse à celles des deux-roues thermiques, reparties à la hausse.  

L’année 2023 n’était déjà pas bonne pour le secteur du deux roues électrique en France, et cette tendance se confirme. Si le marché général, toutes technologies confondues, affiche une hausse de 1 % par rapport au premier trimestre 2023, celui de l’électrique s’est écroulé, avec une baisse de 29 % .

En intégrant neuf et occasion, 8 423 motos et scooters électriques ont été immatriculés dans l’Hexagone sur les trois premiers mois de l’année 2024,  contre 11 992 à la même période il y a un an. Cette chute suit l’inverse de la courbe des voitures électriques, qui se vendent de mieux en mieux. Le segment des motos électriques d’occasion est le seul dans le vert avec une hausse de 4 % par rapport à l’an dernier.

Défis technologiques, utilisateurs peu convaincus et politiques peu engagées

« L’électrique traverse une mauvaise passe, mais ce segment n’est porté que par un seul modèle, donc si celui-ci fonctionne moins bien, tout le marché de l’électrique se porte mal », tente de justifier Marie-Laure Nivot, Responsable Intelligence marché chez AAA DATA, sans toutefois parvenir à nous dire de quelle marque ou de quel modèle il s’agit*. Fait-on référence ici au BMW CE 04 ? Certes, l’offre de deux-roues électriques est moins étoffée que celle des cyclos thermiques, mais des acteurs comme Askoll, Easy-Watts, Super Soco, Pink Mobility, Piaggio ou encore Yamaha sont bien présents. On saurait donc gré aux experts de ne pas les évincer !

Parmi les explications plausibles à cette baisse des achats de deux-roues électriques (neufs comme d’occasion), Christophe Michal, Directeur technique produits IARD chez Solly Azar Assurances, évoque un point intéressant : « Une grosse part des utilisateurs de scooters 50 cm³ vit en zones rurales, donc les alternatives électriques n’affichent pas une autonomie suffisante pour les convaincre ». Reste bien sûr la problématique du prix, souvent plus élevé que pour les modèles à combustion. Côté motos, il semblerait que le gros moteur qui ronronne manque trop aux motards pour qu’ils envisagent de passer à l’électrique.

S’ils sont cohérents avec le bilan de l’année dernière, les chiffres du premier trimestre 2024 ne sont pas forcément révélateurs des tendances à venir, car les mois d’hiver sont souvent les moins vendeurs pour les deux-roues. En attendant les beaux jours, on aimerait surtout une prise de position politique forte pour donner un élan au secteur des deux-roues électriques, afin que les constructeurs s’emparent tous du sujet, comme l’ont fait les marques de voitures électriques.

* suite à la publication de notre article, l’agence de presse de Solly Azar nous a confirmé qu’il s’agissait bien du BMW CE 04