©Cleanrider/M. Lauraux
Positionnée comme une trottinette électrique d’entrée de gamme, la Navee V25i Pro n’est toutefois clairement pas un modèle au rabais ! Bien au contraire, celle-ci est en réalité très agréable à utiliser au quotidien et rassurante à conduire.
Xiaomi et Navee, c’est un peu une histoire liée. Le premier fait ainsi fabriquer ses trottinettes électriques par le second. Et si Xiaomi a misé sur une stratégie d’extension de gamme assez lente, Navee a pris le chemin inverse. La firme chinoise n’a lancé officiellement son lancement en Europe qu’en 2023, mais propose déjà un nombre important de trottinettes électriques.
La gmme est ainsi assez complète avec le haut de gamme S65 que nous avons déjà testé, décliné dans une version édulcorée nommée S65cC. Le milieu de gamme contient les N65, N40 et N20, tandis que l’entrée de gamme consiste en la famille « V » dont fait partie la V25. Ce modèle est la plus abordable du catalogue.
En tant que produit d’accès de la gamme Navee, la V25i Pro se devait de garantir un prix bas. Elle ne descend pas autant qu’une Xiaomi 4 Go ou Ninebot E2 (299 €), mais affiche un tarif très abordable. À 349 €, c’est une offre alléchante, et qui est souvent inférieure chez certains revendeurs. La garantie de la Navee V25i Pro est classique, de 2 ans hors pièces d’usure.
Confort et ergonomie : douceur, pliage double et lourdeur
On se doute parfois que le confort est proportionnel au niveau de gamme d’une trottinette électrique. Cela ne vaut pas sur cette Navee V25i Pro, qui s’en tire de très belle manière. Équipée de roues 10 pouces, et surtout de pneus à air, ce modèle est très confortable. Il filtre ainsi si bien les vibrations que l’on a l’impression de circuler sur un tapis.
L’impression disparait toutefois sur pavés où l’ensemble a tendance à trembler. Reste que l’usage de pneus gonflés permet de réaliser des sauts de trottoirs et prendre quelques bosses sans trop de mal, bien que la raideur du châssis ait tendance à apporter du rebond. Le revers de ces roues pneumatiques sera toutefois une résistance moindre à la crevaison par rapport à des pneus pleins.
Un superbe pliage
L’esprit de douceur et de facilité continue à l’arrêt, lorsque l’on veut replier cette V25i Pro. Le système est assez original, il faut commencer par pivoter le guidon en déverrouillant un loquet, puis reverrouiller le loquet en question une fois le guidon mis en position verticale. Puis on procède comme une trottinette électrique classique en rabattant la colonne de direction qui ira se fixer sur le garde-boue arrière.
Bonne nouvelle, le loquet est facile à ouvrir, sans forcer, et la colonne de direction ne tombe pas par surprise. Après avoir rabattu la colonne sur l’arrière, il faut attraper l’accroche. Ce n’est pas un geste facile, on se loupe souvent, même lorsque l’on soulève la Navee. Mais on félicite ce pliage double, qui réduit l’espace de stockage.
Plutôt facile à plier, elle est cependant trop lourde pour la transporter au quotidien avec ses 17,2 kg. C’est un véritable fardeau pour un modèle à faible autonomie et taillé pour le multimodal. Dommage, car l’équipement est bien là avec ses garde-boues protégeant correctement des projections, un éclairage avant automatique et un feu stop.
De plus, les clignotants font partie de la panoplie, avec leur bip pour ne pas oublier leur activation. On regrette qu’ils n’aient pas de rappel sur le feu arrière ou encore l’agencement des boutons dédiés à leur usage qui ne facilitent pas l’utilisation. Résultat, on se trompe souvent de côté, même si l’on comprend l’intérêt d’être proches de la poignée.
Au guidon : douceur et raideur
Tout comme le confort, la puissance délivrée par cette Navee V25i Pro est étonnante. Par contre, les 300 W nominaux du moteur peinent à s’exprimer au démarrage. Il faut tout d’abord une forte impulsion pour atteindre les 5 km/h et ainsi déclencher le moteur. Il nous a fallu parfois deux impulsions pour compenser l’accélération trop faiblarde sans quoi le moteur se recoupait directement.
Une fois ces premiers km/h passés, la trottinette électrique atteint jusqu’à 600 W en pic, de quoi offrir de bonnes relances. Ce comportement se retrouve chez des rivales, rien d’anormal. Les petites pentes ne lui font pas peur, mais on est loin d’un milieu de gamme à 750W. Mais le petit plus ce cette Navee, c’est le silence total et la douceur de conduite qui se dégage. Avec son bon confort, une courbe progressive de puissance, le sentiment de roulage apaisé domine.
Belle maniabilité et freinage rassurant
Même chose au guidon, très large, qui procure une excellente stabilité. Lors des manœuvres brusques, notamment en cas d’évitement, on ne note aucun guidonnage, franchement superbe ! Le seul bémol est une prise de virage modérée et un comportement dégradé sur gravier. Serait-ce, en raison du profil étroit des pneus CST (pourtant de section 2,125 pouces) ? Où alors le deck qui est assez étroit et qui nécessite de mettre les pieds en diagonale, l’un devant l’autre ? Allez savoir, sans doute s’agit-il un peu d’un mélange de tout ça.
Rien d’alarmant toutefois, surtout que le freinage est excellent en cas de perte de contrôle. Sur le papier, l’alliance modeste de l’électronique à l’avant et d’un tambour arrière n’a rien d’exceptionnel. Or, si l’on règle la récupération d’énergie sur faible, l’immobilisation est rapide, rassurante en urgence. Reste un très faible blocage de roue, mais on a vu pire. Le ressenti change beaucoup avec la récupération d’énergie en niveaux moyenne ou forte, par ailleurs peu différents. Dans ces cas-là, le freinage électronique est bien plus faible.
Autonomie : une Navee V25i Pro correcte, sans plus
Comme quasiment toutes les trottinettes électriques, la Navee V25i Pro embarque sa batterie sous le plateau. Avec seulement 183,6 Wh de capacité, l’autonomie ne peut être très élevée. Officiellement, la marque chinoise communique sur plusieurs chiffres : 25 km à 15 km/h, 22 km à 20 km/h ou encore 15 km à 25 km/h. Les vitesses sont celles maximales, et non moyennes. Nous avons réalisé des trajets par différentes météos, sur plat, avec le mode S, soit 25 km/h maxi et environ 20 km/h de moyenne.
La première expérience fut par temps venteux, environ 7°C, où la Navee n’a pu dépasser 10,5 km. Un autre exemple est par temps frais, à 15°C et peu d’arrêts, où la V25i Pro s’en tire avec 13,5 km. La meilleure autonomie que l’on ait pu atteindre est de 15,5 km, avec plus de 20°C dans l’air et avec des arrêts fréquents. On est encore loin de la valeur officielle, avec donc environ 13 km de moyenne. C’est très correct pour une trottinette électrique d’entrée de gamme, toutefois loin d’une référence telle que l’Inmotion Air (environ 20 km avec 208 Wh).
Une jauge de batterie variable… et une réserve !
La gestion de batterie n’est toutefois pas parfaite. Tout d’abord, nous n’avons jamais atteint les 100 % en recharge, la jauge ne dépassant jamais les 97 %. Ensuite, et chose courante, le pourcentage varie selon que l’on conduit ou que l’on soit à l’arrêt. L’écart varie de 5 à 10 % par moments. C’est un peu déstabilisant à basse charge, surtout quand on voit la jauge passer au rouge, puis revenir au blanc. Dans les derniers 10 %, la Navee V25i Pro dégrade la puissance.
Ensuite, on atteint une curieuse « réserve », comme sur une voiture. L’écran ne bouge pas avec la jauge à barre rouge, mais l’application a beau indiquer 0 %, on peut toujours rouler ! En revanche, n’espérez pas atteindre 25 km/h, la limite fond comme neige au soleil, histoire de couvrir le dernier kilomètre jusqu’à la maison.
Une recharge lente, mais à suivre sur appli
Pour la recharge, il faut être patient. Déjà, on attend quelques minutes après la fin de trajet, où la trottinette électrique refuse de charger. Une fois lancée, on reprend 33 % en 1 h 20, puis 50 % en 2 h 10, ou 70 % en 2 h 55. Une charge complète demande environ 4 h 20, confirmant la valeur officielle de 4,5 heures. C’est donc assez lent vu le peu de capacité, en raison du chargeur de 53,3 W.
Le suivi est possible sur l’écran via les 5 barres, ou sur l’application demandant de laisser la trottinette allumée. Éteinte, compliqué de comprendre quand la charge est terminée, car bridée à 97 % et au voyant de chargeur restant rouge.
Technologie : un bel écran… invisible au soleil
En format panoramique comme sur les Ninebot de dernière génération, l’écran de la V25i Pro est sympathique. Sa lecture est plus proche du champ de vision, bien que l’affichage ne diffère pas d’une trottinette classique.
Pas de révolution, la Navee indique en grand sa vitesse, son mode choisi, les icônes de Bluetooth et d’éclairage. La jauge de batterie est un peu décevante, avec 5 barres fixes, n’indiquant pas la recharge ni la décharge complète. Le pire est la surface « miroir » reflétant l’environnement. On ne voit rien au soleil et à peine par temps couvert. Il suffirait de changer l’angle de l’écran vers le conducteur, étant ici à plat.
Et impossible de mettre l’éclairage, forçant une baisse de luminosité. En revanche, rien à redire de nuit côté lisibilité, tandis que l’on aime le bouton sur la gâchette. On peut ainsi activer l’éclairage ou changer de mode en conduisant. Bien vu !
Une application secondaire
Comme toutes les trottinettes de la marque, la Navee V25i Pro est connectée. Oui, mais elle ne présente que des fonctions limitées. La plus intéressante est de consulter l’autonomie restante estimée ou le pourcentage de batterie. On peut aussi y verrouiller le moteur (seulement avec trottinette allumée…), désactiver l’éclairage automatique, ou changer le niveau de récupération d’énergie.
C’est à peu près tout, ce modèle ne permet pas de géolocalisation, ni de statistiques de trajet. Seul un histogramme indique ses derniers trajets avec distance et durée, sans autre précision.
L’avis de Cleanrider
NOTE GLOBALE | |
Confort & ergonomie | |
Conduite | |
Autonomie |
Conçue pour être basique, la Navee V25i Pro n’est absolument pas une sous trottinette électrique. Si les accélérations sont un peu molles, la puissance de 600 W est très convenable, tandis que la conduite est stable grâce au grand guidon et aux roues de 10 pouces. Ces dernières confèrent un bon confort, un pilotage doux, et le freinage est excellent (en mode récupération faible). On aime moins le deck peu large, qui altère un peu les prises de virages et la position de conduite, mais ce modèle est fait pour les courts trajets.
Car oui, avec 13 km de moyenne mesurée, la V25i sert pour le “trottitaf” ou les liaisons avec son bus ou train. Une ambition nourrie par le guidon rotatif sauvant de la place, mais que le poids ternit, dépassant 17 kg. On la recharge aussi trop lentement au vu de du peu d’énergie embarquée, et on espère une évolution de la position de l’écran, illisible par temps ensoleillé.
Globalement, les qualités sont bien plus nombreuses que ses défauts. La Navee V25i Pro justifie très largement son tarif et a de quoi tailler des croupières aux Xiaomi 4 Lite et Ninebot E2 Plus.
On a aimé | On a moins aimé |
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