À l’approche des prochaines élections au Parlement européen, Decathlon a produit une série de recommandations à destination des futurs dirigeants politiques de l’UE. Outre l’accent mis sur la nécessité de mieux soutenir la pratique sportive, notamment à deux-roues, la firme de Villeneuve-d’Ascq appelle les députés européens à rapidement mettre en œuvre la «Déclaration européenne sur le cyclisme».
«Le cyclisme n’est pas seulement une question d’activité physique, mais un mode de transport à part entière avec de nombreuses externalités positives… Nous saluons donc vivement les initiatives nationales et européennes concrètes qui s’appuient sur les acquis du cyclisme en Europe. Cependant, l’action doit désormais suivre l’ambition…». Derrière cette déclaration d’Anna Turell (directrice du développement durable de Decathlon), un reproche, à peine voilé, de la lenteur de l’action des députés européens.
Au-delà d’un aiguillon à l’adresse des politiques de tous bords et de tous pays de l’UE, par sa prise de position, Decathlon souhaite réaffirmer ses convictions quant aux mesures à prendre, au regard des enjeux de la crise climatique, pour que le vélo prenne toute sa place dans la transition écologique.
D’abord dans ses modes de production avec la réaffirmation de la nécessaire relocalisation massive d’une véritable industrie du cycle sur le Vieux-Continent ; mais aussi en prenant en compte les nécessités de l’économie circulaire et du réemploi, en développant une véritable dynamique d’éco-conception. Une proposition frappée du sceau du bon sens !
Actuellement les deux tiers des composants utilisés dans la production de vélos sont importés de pays tiers. En relocalisant l’industrie, les chaînes de valeur sont considérablement raccourcies, ce qui se traduit par une réduction des émissions de carbone, une diminution des coûts et une augmentation des emplois dans l’UE. De la même façon, des exigences d’écoconception des vélos portant sur les matériaux, la réparabilité et le démontage des vélos auront des effets positifs immédiats. La standardisation de l’indice de réparabilité contribuera à réduire l’impact environnemental de la surconsommation liée à la «jetabilité» de nombreux produits.
Plus globalement, c’est même le rapport au vélo électrique ou musculaire qu’il faut changer. Que ce soit comme comme support d’amélioration de la santé des citoyens européens, mais aussi, et surtout, comme moyen de locomotion quotidien (l’un et l’autre s’autoentraînant). Les vélotafeurs ne doivent pas rester minoritaires et l’usage du deux-roues ne se limite pas qu’aux trajets pour le travail : en règle générale, en secteur urbain, les distances à vélo vers des destinations clés telles que les écoles, les supermarchés et les gares prennent entre 5 et 20 minutes.
Ce d’autant qu’avec les vélos électriques permettant aux gens de parcourir de plus longues distances, dans les zones vallonnées et par temps chaud, ainsi que de transporter des marchandises lourdes ; l’applicabilité des vélos s’est encore élargie ces dernières années.
Mais pour cela, il faut mettre les cyclistes en confiance. D’abord par des infrastructures protectrices, et donc l’investissement dans les pistes cyclables, voies réservées et autres équipements indispensables. Mais lever le frein de la sécurité routière ne suffit pas.
En effet, le second obstacle à une pratique régulière du vélo, régulièrement évoqué dans les enquêtes d’opinion, c’est la crainte du vol. Une solution prometteuse pour y parvenir est la mise en œuvre d’un système harmonisé de marquage des vélos. D’ailleurs, sur ce sujet, conformément à la législation française obligatoire, Decathlon, en collaboration avec d’autres fabricants de vélos, a mis en place un tel dispositif… et avec un impact évident, puisque grâce à cette obligation récente, le taux de restitution des vélos volés est passé de 2 % à 10,56 %.
Tous points (relocalisation de la production, éco-conception, soutien à la pratique quotidienne, développement des infrastructures, lutte contre le vol…) qui sont contenus dans la «Déclaration européenne sur le cyclisme». S’il a fallu plus de six mois pour parvenir à son adoption, malgré une quasi-unanimité sur son contenu, Decathlon craint que sa mise en œuvre ne soit trop lente, pas à la hauteur des enjeux recensés et considère «qu’il est désormais temps d’agir».
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