Avec son système d'échange de batteries, Gogoro est devenu une référence mondiale sur le marché du scooter électrique.
Fondateur et PDG de Gogoro, Horace Luke a annoncé sa démission. Une décision qui intervient alors que le constructeur, en proie à des difficultés financières, est accusé de fraude aux subventions.
Pionnier de l’échange de batteries pour scooters électriques, le taïwanais Gogoro connait une période difficile. Qualifiée de « coup de tonnerre » par la presse taïwanaise, la démission de son PDG et fondateur a pris de nombreux observateurs par surprise.
Horace Luke, qui a largement contribué à bâtir l’empire Gogoro, n’a pas donné de raisons précises à son départ. « Cette décision n’a pas été facile, mais je crois qu’il est temps pour moi de céder la place à une nouvelle direction, alors que nous entrons dans une nouvelle phase de croissance » a-t-il expliqué dans un communiqué. « Je resterai toujours le plus grand défenseur de Gogoro » a-t-il insisté.
Des problèmes financiers et une accusation de fraude à la subvention
Fondé en 2011, Gogoro est devenu une référence mondiale dans le domaine du scooter électrique grâce à son système d’échange de batteries qui a séduit des centaines de milliers d’utilisateurs. À ses débuts focalisé sur son marché domestique, le constructeur taïwanais a depuis quelques années entamé un large développement à l’international. Mais cette croissance rapide s’est accompagnée d’une augmentation des coûts, entraînant des pertes financières importantes.
En 2023, le constructeur a réalisé 349,8 millions de chiffres d’affaires (-8,6% par rapport à 2022), enregistrant un déficit de 76,9 millions de dollars sur la période. Cotée au NASDAQ, l’entreprise a vu la valeur de son action chuter fortement alors qu’elle peine à stabiliser ses finances.
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La société est également suspectée de fraude à la subvention. Elle est accusée d’avoir utilisé des subventions nationales destinées aux fabricants taïwanais pour acquérir des composants produits en Chine. L’entreprise a mené l’enquête en interne et reconnu des irrégularités dans sa chaîne d’approvisionnement, admettant avoir utilisé « involontairement » des composants importés.
Un modèle remis en question
Suite au départ du fondateur, le conseil d’administration a nommé Henry Chiang, jusqu’alors directeur général, en tant que nouveau PDG par intérim. Tamon Tseng a été désigné nouveau président du conseil d’administration, succédant à Horace Luke.
Si Gogoro reste bien ancrée dans le paysage de l’électromobilité avec un modèle qui a su séduire des centaines de milliers d’utilisateurs, l’entreprise entre dans une phase incertaine. Les nouveaux leaders auront la lourde tâche de redresser l’entreprise. L’enjeu est de taille, car il faut maintenir la position de la marque sur le marché taïwanais tout en poursuivant son expansion à l’international, le tout en faisant face à une concurrence de plus en plus féroce.
Jouant le jeu des alliances, les constructeurs japonais ont déjà lancé un concept d’échange batteries similaires avec Gachaco. Idem en Europe avec le français ZEWAY qui profite de l’absence du constructeur taïwanais pour reprendre le concept.
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