Test NIU KQi 300P : confort et puissance pour une trottinette électrique ultra-compétitive

Essai NIU KQi 300P design

©Cleanrider/M. Lauraux

Avec la KQi 300P, NIU présente une succession intéressante à la KQi3, intégrant plusieurs améliorations, ce qui renforce sa compétitivité dans un marché saturé. Nous l’avons testé longuement et nous vous livrons ici toutes nos impressions.

Face à des géants comme Segway-Ninebot et Xiaomi, il est difficile de se faire une place dans l’univers des trottinettes électriques. Cependant, NIU avait réussi à se démarquer avec la KQi3, un modèle au design soigné et doté de quelques caractéristiques atypiques, lancé en 2021.

Trois ans plus tard, la KQi 300 fait son apparition, avec de nombreuses améliorations tout en maintenant un tarif stable. Comme la génération précédente, cette gamme propose plusieurs variantes, la 300P et la 300X, qui se distinguent principalement par leur puissance et leur autonomie.

Nous avons testé la version la plus accessible, la KQi 300P, pendant plusieurs semaines pour évaluer ses performances face à une concurrence féroce.

Confort et ergonomie : le deck plus ultra

Déjà reconnue pour son confort, la KQi3 voit son successeur, la KQi 300P, améliorer encore l’expérience utilisateur. Les roues passent de 9,5 à 10,5 pouces de diamètre, tout en conservant leur largeur de 2,5 pouces, offrant une meilleure absorption des chocs. En pratique, cette configuration se traduit par une conduite plus agréable, les vibrations étant nettement atténuées grâce au large deck.

Essai NIU KQi 300P roue avant
©Cleanrider/M. Lauraux

Cependant, la nouvelle suspension avant à ressorts, avec un débattement limité à 45 mm, apporte peu d’améliorations notables. Le principal défaut réside dans la faible garde au sol, rendant les bosses et les trous arrière moins bien absorbés. Une suspension arrière aurait été bienvenue, et on peut espérer que ce manque soit comblé dans une future version ou sur un modèle plus haut de gamme, tel que la KQi 300 Pro. Certaines concurrentes comme la Xiaomi 4 Ultra ou la Ninebot Max G2 E proposent déjà une double suspension.

Essai NIU KQi 300P deck
©Cleanrider/M. Lauraux

Malgré cela, la KQi 300P reste agréable à manier grâce à l’élargissement du guidon, qui améliore la stabilité, et à son grand deck, permettant une posture confortable quel que soit le gabarit de l’utilisateur. De quoi proposer une conduite plus sereine.

Une trottinette stylée et éclairée

Le guidon est équipé de poignées adhérentes, de deux leviers de freins et d’une poignée d’accélérateur tournante, facilitant la maîtrise de l’engin sur diverses surfaces. Cependant, l’emplacement des boutons sur la console, à droite de l’accélérateur, est peu ergonomique, surtout pour activer les clignotants, pourtant bienvenus sur ce modèle.

En revanche, la marque aurait pu faire un effort sur la sonnette. Un peu cheap et au déclencheur plastique, elle fait un peu tache sur cette trottinette électrique flatteuse. Par ailleurs, malgré un design inchangé, la KQi 300P se distingue par un éclairage performant. Le phare avant est puissant, complété par un feu diurne, tandis que l’arrière est très lumineux et dispose d’une fonction stop.

Le système de pliage est identique à celui de la KQi3, avec un levier à l’avant qui garantit une bonne sécurité une fois verrouillé. Toutefois, avec un poids de 20,5 kg, cette trottinette n’est pas la plus adaptée pour un usage multimodal ou les escaliers.

Performances : puissance rassurante mais limitée

 

La KQi 300P hérite du moteur de la KQi3 Max, offrant une puissance nominale de 450 W et un pic à 900 W. Cette motorisation permet de gravir des pentes prononcées sans trop de difficulté, bien que la trottinette peine à maintenir les 25 km/h dans les ascensions les plus raides, contrairement à des modèles comme la Navee S60 ou la Xiaomi 4 Ultra.

Un mode Dynamique, accessible via l’application, permet de personnaliser l’accélération. En théorie, la vitesse peut être paramétrée jusqu’à 38 km/h, mais notre modèle est limité à 25 km/h conformément à la législation française. Un mode Eco limite la vitesse à 15 km/h, et un mode piéton permet de marcher en accompagnant la trottinette.

Freinage : perfectible et bruyant

Les freins sont sans doute le seul composant principal n’ayant pas évolué. Équipé de disques mécaniques à l’avant et à l’arrière, ce système de freinage reste l’un des points faibles de cette trottinette. Pourtant, ils sont bons sur les premiers kilomètres, agréables à utiliser avec leur double commande, mordant ce qu’il faut, même si un peu brusques face la progressivité de freins à commandes hydrauliques.

Essai NIU KQi 300P frein disque
©Cleanrider/M. Lauraux

Malheureusement, ils s’usent rapidement. L’étrier se grippe, faisant beaucoup de bruit au roulage, et ce, malgré un nettoyage poussé ainsi qu’un réalignement régulier des disques. Nous avons déjà observé cela sur les modèles KQi Air et KQi3, la marque se doit de corriger ce point au plus vite. En soi, le freinage reste opérant, mais très désagréable au quotidien.

Autonomie : des promesses non tenues

 

Le deck camoufle une batterie lithium-ion de 10 Ah, ou 486 Wh si vous préférez (tension 48 V). Cette capacité offre, en théorie selon la marque, 48 km d’autonomie. Comme pour nombre de trottinettes électriques, cette distance est calculée à une vitesse de 15 km/h constante dans des conditions idéales. Chez Cleanrider, nous testons à vitesse réelle (25 km/h maxi, 20 km/h de moyenne sur nos trajets), sur des parcours parisiens exigeants (pavés, quelques dénivelés, nombreuses accélérations). La NIU KQi 300P a également affronté des températures parfaites, entre 20 et 30°C.

Essai NIU KQi 300P trottinette électrique
©Cleanrider/M. Lauraux

Au terme de plusieurs charges complètes et différents tracés, nous avons relevé entre 25 et 27 km. Très loin des 48 km annoncés ! Avec une consommation de 19 Wh/km, la KQi 300P n’est pas la plus économe. La jauge de batterie chute ainsi rapidement sous les 20 %, seuil sous lequel la jauge fond comme neige au soleil, soit 2 à 3 km seulement sous ce niveau – en plus d’une dégradation progressive des performances.

Tout comme la présentation de la trottinette électrique, un soin est apporté à la recharge. La prise à trois broches, logeant désormais en hauteur près de la colonne de direction, est plus sûre que l’ancien emplacement latéral qui était soumis aux éclaboussures et aux chocs. La protection devient cependant en silicone souple – contre un clapet en plastique dur auparavant – sans doute plus fragile avec le temps.

Essai NIU KQi 300P recharge
©Cleanrider/M. Lauraux

L’imposant chargeur, de 2 A, permet une dispersion efficace de la chaleur. Il remplit un tiers en 1h30, la moitié en 2h40, deux tiers en 3h50 et demande 6h pour le plein. Le suivi est possible via la jauge à 5 voyants de l’écran, et en pourcentage sur l’application avec même une estimation du temps de charge.

Bon point, l’application gère la limite de charge à 80% ou 90%, afin d’augmenter la durée de vie de la batterie.

Technologie : un écran minimal, une appli complète

 

L’écran monochrome de la KQi 300P affiche l’essentiel : vitesse, batterie, éclairage et connexion Bluetooth. Si la lisibilité est excellente de nuit, elle est plus compliquée en plein soleil. Heureusement, l’éclairage diurne de NIU assure une bonne visibilité en journée.

Essai NIU KQi 300P écran
©Cleanrider/M. Lauraux

L’application NIU se révèle complète. Au-delà des trajets enregistrés, du compteur moderne augmentant les infos de conduite, la KQi 300P ajoute trois modes de régénération au freinage, le réglage de la vitesse de démarrage au pied (3 à 6 km/h), ainsi que le verrouillage avec alarme.

Sur cette dernière fonction, la trottinette électrique sonne bruyamment à la moindre tentative de mouvement, envoyant même une notification… mais seulement dans l’appli. L’application est ainsi complète, moderne, reste qu’il faut régulièrement la fermer et la rouvrir, car la connexion à la KQi 300P n’est pas automatique à l’allumage.

Essai Niu KQi 300P : le bilan de la rédaction

Note de la rédaction
4 / 5
Sous notes
Ergonomie & confort
Conduite
Autonomie

La NIU KQi 300P réussit à séduire avec son design soigné, son éclairage performant et l’ajout de fonctionnalités pratiques comme les clignotants et une poignée d’accélérateur plus intuitive, malgré un poids élevé. L’agrandissement des roues améliore nettement le confort et la stabilité, même si la suspension reste perfectible. L’application mobile enrichit l’expérience avec des options comme le verrouillage et la gestion de la charge, bien que l’ergonomie de la console puisse encore être optimisée. Pour ceux qui recherchent plus de puissance et d’autonomie, la version KQi 300X constitue une alternative intéressante, notamment face à une concurrence de plus en plus agressive.


Les points positifs

  • Le design toujours séduisant
  • Le confort excellent.
  • La puissance élevée en pic.
  • L’application en constante amélioration.
  • La facilité de pliage.
  • Le prix bien placé.

Les points négatifs

  • La fiabilité du freinage.
  • L’autonomie décevante.
  • L’apport de la suspension décevant.
  • Le poids important.
  • La sonnette cheap.

Matthieu Lauraux
Matthieu Lauraux

Journaliste, essayeur

Au guidon de vélos depuis son enfance, vélotaffeur de longue date et voulant promouvoir des déplacements plus propres, Matthieu est un éternel curieux, avide de tester les nouveaux produits de mobilité urbaine,

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