Malgré la réduction de son endettement de près de 65 % le fabricant néerlandais des vélos électriques Lapierre, Winora, Babboe, Haibike, etc, n’a toujours pas retrouvé la confiance des agences de notation financière. Moody’s a de nouveau dégradé la note du groupe Accell, mais, surtout, évoque « une très forte probabilité de défaillance au cours des six prochains mois ».
Après la confirmation, début octobre, par Fitch Ratings de sa note de CCC-, attribuée en juillet, c’est désormais au tour de Moody’s (autre agence de notation) de dégrader sa cotation du risque financier associé à Accell Group (de Caa3 à Ca).
Accell face aux défis financiers : la confiance des agences de notation en question
Au-delà de la note elle-même, ce sont surtout les commentaires qui l’entourent qui témoignent de la frilosité de l’agence à l’égard du plan de redressement du groupe Accell. Ainsi, Moody’s considère que « pour l’instant, nous nous attendons à ce que la liquidité d’Accell reste faible, avec un solde de trésorerie de 40 millions d’euros en juin 2024 et des facilités de crédit externes entièrement utilisées… Cette décision de notation reflète nos attentes quant à la probabilité très élevée d’un défaut de paiement au cours des six prochains mois, ainsi qu’à un faible recouvrement pour les créanciers, compte tenu des termes de l’accord de soutien à la recapitalisation (RSA) proposé par la société ».
Du côté d’Accell, on estime que cette évaluation reflète la situation antérieure, mais ne prend pas en compte les nouveaux accords et notamment la restructuration de la dette. Outre le laps de temps nécessaire à sa mise en œuvre opérationnelle, le fabricant néerlandais reste très confiant quant aux bénéfices des réorganisations décidées cet été.
Les surstocks, problème récurrent qui pèse depuis quelques mois sur la trésorerie de l’entreprise, sont notamment en voie de résorption. Les pièces détachées sont déjà revenues à un niveau normal et du côté des vélos, comme le soulignait William Perrier (DG d’Accell Group France) « nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel et, à fin 2024, le niveau de stock sera revenu à la normale, tant en France que pour le groupe dans son ensemble ».
Rendez-vous est donné aux agences, en février 2025, étape charnière dans la mise en œuvre du plan de restructuration d’Accell, pour réévaluer la cotation financière de l’entreprise.
