Avec son baromètre sur les ventes de trottinettes électriques, la Fédération des professionnels pour la micro-mobilité a mis au jour une tendance des Français en 2022 à aller vers des modèles à plus de 300 euros. C’est le cas de Tanguy qui a acheté 549 euros sa Xiaomi Pro 2 en août dernier. Avantages, inconvénients, il fait le point après six mois d’utilisation.
En alternance pour se former à l’électronique par l’intermédiaire du CFA de Bordeaux, Tanguy logeait à Mérignac dans un studio. Son déplacement pour se rendre une semaine sur 2 dans la société qui l’avait accepté en apprentissage était devenu trop lourd à supporter.
« Avec les travaux qui généraient des bouchons, j’avais environ 90 minutes en tram puis bus le matin, sans compter les 5 minutes de marche pour rejoindre l’arrêt du tram depuis chez moi, puis 10 minutes à pied en descendant du bus pour arriver à l’entreprise », explique le breton de 22 ans.
Un effort particulièrement pesant qui frisait les 4 heures par jour. Au point d’imaginer utiliser un autre moyen pour se rendre au bureau : « J’avais d’abord pensé au vélo, électrique ou non. Mais c’était plus cher et je n’aurais pas pu le monter chez moi. Il m’aurait fallu le laisser dans un local avec un risque de vol. La trottinette électrique était bien plus adaptée à ma situation, puisque je pouvais la prendre dans mon studio ».
Tanguy avait déjà vécu une expérience éclairante : « Lors d’un déplacement à Paris avec des amis, j’avais eu l’occasion de louer une trottinette électrique chez Lime. J’avais été convaincu par ce mode de déplacement maniable et qui accélère bien. C’était une Segway, une bonne marque selon ma première expérience. Mais son modèle dans mon budget n’avait pas de frein mécanique ».
Pourquoi une Xiaomi ? « Parce que Segway-Ninebot fabrique aussi des trottinettes électriques de Xiaomi. Ca m’a donné une confiance dont j’ai reçu confirmation en lisant des essais sur Internet. La Pro 2 est un modèle polyvalent, pas trop grand et relativement léger. Son autonomie de 45 km était parfaite pour mon usage ».
Et dans la réalité ? « Avec la trottinette électrique, les 10 km qui me prenaient pas loin de 2 heures au total avec les transports en commun, étaient avalés en 30 minutes. L’été, en mode Sport, j’ai constaté une autonomie de 25-30 km. Ce qui était largement bon pour mes 20 km aller-retour ».
En hiver, ça devait être juste ? « Oui, et je me suis parfois retrouvé en mode escargot. Je savais que je n’aurais pas l’autonomie annoncée par Xiaomi, car dans la notice il est indiqué que les 45 km sont obtenus sur du plat, et avec le mode Standard qui limite la vitesse de pointe à 20 km/h, contre 25 km/h en mode Sport ».
Si Tanguy a pu diviser par presque 4 son temps de trajet pour se rendre sur son lieu d’apprentissage, ce n’est pas sa seule raison d’avoir cédé à l’appel de la mobilité individuelle : « Bordeaux est une grande ville, avec des transports en commun qui ne sont pas toujours disponibles, mais que j’ai continué à utiliser tout de même contre un abonnement de 35 euros mensuels. La trottinette électrique me permet en plus d’aller où je veux, et quand je veux ».
Même quand il pleut ? « Xiaomi et de nombreux articles d’essai déconseillent de prendre la trottinette sur route mouillée. J’ai surtout eu peur que ce soit à cause d’un problème d’étanchéité. Mais a priori, à ce niveau, ça va. J’ai roulé sur des flaques d’eau, sans conséquences apparentes sur l’engin. J’adapte ma conduite dans ces conditions, en accélérant plus doucement et en prenant mes virages plus prudemment et plus largement ».
L’apprenti en électronique n’a jamais eu l’occasion d’embarquer sa trottinette dans le bus ou le tram : « Si, en fait, juste une fois, lorsque je suis allé l’acheter à la Fnac dans le centre de Bordeaux. Dans son carton, elle était lourde et encombrante. Elle était livrée avec un cadenas antivol et un pneu de rechange ».
« Sur les portions où les pistes cyclables sont suffisamment larges, la pratique de la trottinette électrique pourrait être assez sûre. Dans la métropole de Bordeaux, il y a quasiment des autoroutes cyclables. C’est déjà l’indiscipline qui pose problème, avec des personnes qui empruntent les pistes à contresens et d’autres qui roulent dessus à plus de 50 km/h avec des modèles à grosses roues je pense non homologués », témoigne Tanguy.
Il craint plus particulièrement certaines configurations : « Sur les boulevards, la voie de bus est commune avec la piste cyclable. Je trouve ça dangereux. Tout comme certains carrefours avec des feux spécifiques pour les cyclistes. Là, je ne suis pas très serein. Il m’arrive de plutôt emprunter à pied les passages pour piétons ».
Dans la métropole de Bordeaux, il y a des croisements avec des voies rapides : « Là, il faut vraiment faire attention. Plusieurs fois j’ai failli me faire renverser par des automobilistes devant lesquels j’étais et qui semblaient ne pas m’avoir vu ».
Jamais sur les trottoirs ? « Si, ça peut m’arriver quand je ressens un risque important, notamment sur les portions où la piste cyclable se fond avec la route. J’ai déjà été renversé une fois à un carrefour, mais, heureusement, sans gravité ni dégâts. Quand je monte sur le trottoir, je m’assure qu’il n’y a personne dessus ».
Est-ce parfois à cause de l’état de la chaussée ? « Oui, notamment à la suite de travaux, des trous peuvent se former et il peut y avoir des pierres. Ce n’est cependant pas le cas sur les pistes cyclables qui sont plutôt bien entretenues. Là, c’est un autre problème, moins important heureusement : la piste est composée de dalles en béton dont certaines se soulèvent un peu à cause des racines des arbres qui ont poussé. Dans ce cas, les roues de la trottinette claquent un peu en passant d’une dalle à l’autre ».
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Il a cependant déjà identifié quelques problèmes : « Au bout de plusieurs semaines, j’ai commencé à entendre des craquements qui semblent provenir de la potence. C’est pas très rassurant, mais, en consultant Internet, j’avais eu connaissance de ce problème a priori sans conséquence ».
L’engin fait parfois preuve de petits caprices : « La trottinette ne détecte pas toujours qu’on la lance. Ca peut être assez dangereux dans les carrefours. C’est plus fréquent quand on arrive au mode tortue. Déjà que, dans ces conditions, c’est extrêmement lent. On ne se sent alors pas trop en sécurité ».
Le mode « tortue », notre jeune lecteur cherche désormais à l’éviter : « Je recharge la trottinette chez moi. Mais quand il a fait froid, je me suis assuré de ne pas tomber en panne de batterie en la branchant à l’entreprise ».
Un équipement manque à la Xiaomi Pro 2, selon Tanguy : « Par sécurité, j’aurais bien aimé qu’il y ait des clignotants au niveau des poignées. L’éclairage à l’avant et le feu arrière sont satisfaisants. Ils permettent de bien voir et d’être vu, notamment de nuit, sur les pistes cyclables non éclairées. En rase campagne, ça pourrait cependant être un peu juste ».
L’afficheur numérique convient à notre jeune lecteur : « Il donne les informations essentielles, comme la vitesse instantanée, le mode de conduite sélectionné et l’allumage des feux. Il y a aussi 5 barrettes pour indiquer le niveau d’énergie restant dans la batterie. Je trouve assez fiable cette jauge ».
On évitera sans doute de faire ses courses avec cette trottinette électrique : « J’ai essayé une fois. Ce n’est vraiment pas ma meilleure expérience. Ce n’est pas simple de transporter des sacs avec cet engin ».
Connectée via Bluetooth, la Xiaomi Pro 2 bénéficie d’une application smartphone : « Elle permet de verrouiller et géolocaliser la trottinette, mais aussi de la mettre en route. Mais j’ai préféré supprimer le fonctionnement avec l’application ».
Cleanrider et moi-même remercions beaucoup Tanguy pour sa réactivité, sa disponibilité, et son témoignage.
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Libre-service10 septembre 2024
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