Botch contre Bosch : le géant allemand voit rouge face à une petite entreprise toulousaine

C’est l’histoire improbable d’un petit fabricant toulousain de vélos-cargos sommé par l’équipementier automobile allemand Bosch de changer de nom. Pourtant, « Botch » signifie simplement « fou » en occitan. Qui l’emportera dans ce bras de fer linguistique ?

La petite entreprise Botch Cargo Bikes, installée dans le quartier toulousain des Minimes, ne s’attendait probablement pas à affronter le géant allemand Bosch, spécialisé dans les pièces automobiles, l’électroménager et… les moteurs de vélos électriques. Tout a commencé par un courrier « très sérieux » envoyé par les avocats de Bosch, demandant expressément à l’entreprise française de changer de nom. Selon France Bleu Occitanie, Bosch craint que la ressemblance phonétique crée une confusion auprès du public, même si les deux sociétés ne sont pas réellement dans le même secteur d’activité et n’ont aucunement la même taille.

Quand la langue occitane fait grincer des dents chez Bosch

Pourtant, « Botch » est loin d’être une provocation commerciale : c’est une expression purement occitane qui signifie « fou ». Comme l’explique Thomas Gras, l’un des cogérants de Botch, à France Bleu Occitanie : « On essaie de leur dire que Botch vient de l’occitan, et que ce n’est nullement une tentative de les parasiter. Mais c’est très difficile ». Le ton léger adopté par la jeune société face à ce conflit improbable peine à convaincre l’équipementier allemand.

Aujourd’hui, Botch Cargo Bikes attend une décision cruciale de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), prévue fin mars. Le moral n’est pourtant pas au beau fixe, comme l’admet Thomas Gras, cité par France Bleu Occitanie : « C’est assez étonnant et assez rigolo qu’on puisse faire réagir une telle entreprise. Mais je n’attends rien de bon de tout ça ».

En attendant, l’activité de Botch prospère tranquillement avec 48 vélos assemblés cette année à Toulouse, destinés aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. Un succès local, basé sur des vélos reconditionnés, qui n’avait certainement pas prévu de se retrouver sous les projecteurs pour une querelle sémantique aussi surprenante.

Source : France Bleu via Frandroid