Btwin R500E vs Nakamura Crossover : qui de Decathlon ou Intersport propose le meilleur longtail électrique ?

Decathlon et Intersport s’affrontent frontalement autour des longtails électriques : d’un côté, le Nakamura Crossover mise sur un moteur pédalier à double batterie ; de l’autre, on trouve le Btwin R500E avec des courbes plus fines et un poids mesuré. En attendant leur essai, voici un premier face à face basé sur les caractéristiques techniques de ces deux best-sellers français.

Les vélos cargos électriques ont le vent en poupe. Après un accroissement des ventes de 96 % en 2022 et avec une tendance similaire en 2023, cette catégorie de vélo intéresse de plus en plus les fabricants historiques de vélo, mais également les enseignes sportives comme Decathlon et Intersport.

Les deux concurrents ont d’ailleurs tour à tour fourbi leurs armes en sortant des longtails électriques, des vélos capables d’accueillir jusqu’à deux enfants ou de transporter de larges sacoches. Les Decathlon Btwin Velocargo R500E de seconde génération et Intersport Nakamura Crossover Longtail sont tous deux vendus au prix de 2 999 €, mais présentent une approche différente sous bien des aspects.

L’occasion pour Cleanrider de vous proposer un duel, fondé sur différents points techniques de ces vélos qui devraient se vendre en masse tant leur rapport qualité prix est intéressant.

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Encombrement et poids : le Btwin plus léger

On démarre avec l’encombrement. Les deux vélos sont assez proches : le Btwin Velocargo R500E mesure ainsi 2,2 m de long pour 68 cm de large. Le vélo pèse pour sa part 38 kg. Le Nakamura Crossover Longtail mesure également 2,2 m de long et pèse 44,3 kg. Ce vélo électrique Intersport a toutefois pour avantage de pouvoir être rangé à la verticale ! Franchement pratique pour stocker son vélo dans un box ou un garage qui n’est pas un palace.

Capacité de transport : du pareil au même

Les deux vélos peuvent transporter jusqu’à deux enfants à l’arrière. Ces deux longtails ont par ailleurs la même capacité de transport avec un maximum de 170 kg hors poids du vélo. Dans le détail, leur porte-bagage arrière supporte un maximum de 80 kg et leur panier avant est limité à 10 kg.

Moteur : avantage Nakamura pour la puissance

Decathlon a opté pour un moteur logé dans la roue arrière. Celui-ci délivre un couple de 58 Nm qui se montrera correct sur du plat. Dans les montées, avec deux enfants à l’arrière, il faudra appuyer un peu plus sur les jambes pour conserver une bonne dynamique. Point appréciable toutefois : ce moteur est associé à un capteur de couple. Cela permet de lancer l’assistance dès la première pression sur la pédale et ainsi faciliter les démarrages – en ville, avec un tel vélo, c’est un élément crucial.

Intersport a pour sa part privilégié le recours à un moteur pédalier comme il en utilise sur une grande partie de sa gamme. Le couple est ici plus important et grimpe à 100 Nm ! Une valeur assez importante qui permettra d’envisager avec sérénité n’importe quelle montée, chargé avec les bambins ou non. Là encore, un capteur de couple permet d’assister électriquement le vélo dès le démarrage.

Le recours à un moteur pédalier donne d’ailleurs souvent une sensation de pédalage beaucoup plus naturelle. Cela, d’autant plus que le Crossover Longtail dispose d’un mode d’assistance automatique (Naka Smart), ajustant le degré d’assistance en fonction de la pression exercée sur les pédales.

Au passage, le vélo allongé d’Intersport est connecté. Avec sa connectivité Bluetooth, il peut envoyer quelques données à l’application mobile Naka E-Power : gestion du parcours, état du vélo, vitesse en temps réel etc. Un compagnon de route qui vient en complément du petit afficheur LCD couleur central. Chez Decathlon, pas de connectivité mais uniquement un afficheur monochromatique assez basique. Il fournit toutefois l’essentiel avec l’autonomie restante, la vitesse et l’affichage du degré d’assistance enclenché.

Batterie et autonomie : l’originalité de Nakamura, la praticité de Btwin

Decathlon a opté pour une belle intégration de la batterie sur le haut du tube diagonal du cadre. D’une capacité de 672 Wh, elle donne lieu à une autonomie maximale de 90 km ; Decathlon parlant aussi de 50 km en mode Power avec un conducteur de 80 km évoluant sur du plat, sans chargement. Avec les enfants à l’arrière, on ne dépassera ainsi guère les 40 km.

Chez Intersport, l’approche est assez originale. On trouve tout d’abord une batterie principale, logée dans la partie inférieure du tube diagonal du cadre. D’une capacité de 520 Wh, elle est associée à une batterie additionnelle de 250 Wh au format gourde. Cette seconde batterie, nommée Naka Booster est positionnée à l’arrière du tube de selle, juste au-dessus des bases du cadre. On a ainsi 770 Wh à disposition pour une autonomie maximale de 100 km et sans doute plutôt entre 50 et 60 km dans la réalité.

Les deux moteurs n’ayant pas la même efficacité énergétique, il est difficile de statuer sur un vainqueur. S’il est original, le système d’Intersport nécessite toutefois de recharger deux batteries. Cela reste quand même moins pratique que d’avoir à traiter qu’une seule batterie comme c’est le cas sur le vélo de Decathlon. Dans les deux cas, il est possible de lancer la recharge directement sur le vélo également.

Partie cycle : plus d’amplitude chez Intersport, capteur de freinage chez Decathlon

On commence avec la transmission Tektro T350 du Crossover Longtail. Proposant 9 vitesses, elle repose sur une cassette 11-46T à l’amplitude suffisante pour évoluer sereinement en ville. Decathlon propose lui aussi une transmission à chaîne, mais le système Microshift utilisé ne dispose que de 8 vitesses sur une cassette 11-28T de bien faible amplitude. Clairement, avantage chez Intersport ici.

Pour le freinage, Intersport a choisi des disques de 203 mm à l’avant et 180 mm à l’arrière. Le système Shimano MT420 utilisé (un modèle qu’on apprécie particulièrement chez Cleanrider) repose sur des commandes hydrauliques et des étriers à 4 pistons. De quoi garantir un freinage assez puissant une fois lancé à trois personnes à 25 km/h.

Chez Decathlon, les freins à commandes hydrauliques sont signés Tektro. Leur nature exacte n’est pas communiquée, on devine par ailleurs qu’ils sont dotés d’étriers 2 pistons. Ils sont dans tous les cas associés à des disques de 180 mm à l’avant comme à l’arrière, mais, par expérience, ils offriront moins de mordant que les Shimano du Nakamura. Avantage Intersport sur cette partie freinage selon nous.

Pour le pilotage, les deux vélos offrent évidemment une position de conduite dos pratiquement droit. Les deux embarquent également un cintre courbé débouchant sur des poignées ergonomiques. Les deux vélos ont également une selle typée confort, avec insert en gel. En revanche, c’est une fois de plus Intersport qui se démarque en ayant eu la bonne idée de proposer une tige de selle télescopique sur son longtail. Un détail assez pratique qui apporte un certain confort à l’arrêt ou il n’est alors pas obligatoire de descendre de la selle.

Toujours sur le côté confort, les deux protagonistes embarquent une fourche avant suspendue. Chez Decathlon, le R500E bénéficie d’un modèle au débattement de 63 mm. Chez Intersport, c’est un peu plus costaud avec un beau débattement de 120 mm. De quoi mieux absorber les chocs.

Les deux vélos sont également en montage mulet, avec une roue plus grande à l’avant qu’à l’arrière – c’est assez classique sur les longtails. Le R500E propose une roue avant de 26 x 2,15″ et une arrière de 20 x 2,15″, les deux étant montées de pneus CST Brooklyn Pro typés cargo et équipés d’une bande anticrevaison. Le Crossover est pour sa part sur un couple de Schwalbe 27,5 x 2,8″ à l’avant et 24 x 2,50″ à l’arrière. Là encore, une bande anticrevaison est présente et la plus grande section donne lieu à un volume d’air plus important, ce qui occasionnera un meilleur confort global.

On termine cette partie cycle avec le cadre, qui est de type semi-ouvert chez Decathlon. Le vélo est prévu pour des personnes mesurant entre 1,55 m et 1,96 m, mais il apparait évident qu’il restera moins pratique que l’Intersport pour les utilisateurs les plus petits. En effet, le cadre du Nakamura est nettement plus ouvert – en plus de bénéficier d’une tige de selle télescopique comme nous l’avons indiqué – ce qui le rend plus facile à enjamber et apporte du confort à l’arrêt lorsqu’on descend de la selle.

Accessoires : bien dotés !

S’ils sont vendus au même prix, ces deux vélos ne sont pas livrés avec la même quantité d’accessoires. Chez Decathlon, on trouve des garde-boue, une béquille centrale, un carter de protection de la chaîne, d’un antivol de roue et un système d’éclairage. Le feu arrière est par ailleurs réactif au freinage, le serrage des leviers de frein se traduisant par un éclairage arrière accentué. Le vélo de Decathlon est par ailleurs pourvu de repose-pieds à l’arrière, d’une barre de maintien et d’un panier avant capable de transporter 10 kg. Il faudra toutefois repasser à la caisse pour ajouter un ou deux coussins (29 € l’unité).

On retrouve chez Intersport une dotation assez proche avec garde-boue, béquille centrale, carter de protection de chaîne et système d’éclairage – basique cette fois-ci. Les repose-pieds sont de série, tout comme la barre de maintien et le panier avant qui supporte lui aussi un maximum de 10 kg. Les deux coussins arrière sont néanmoins de série ici. À noter que le porte-bagage arrière est également compatible MIK HD, le rendant compatible avec des accessoires spécifiques comme des porte-bébé, des paniers ou des sacoches.

L’avis de Cleanrider

Sur le papier, le longtail électrique Nakamura Crossover Longtail l’emporte sur le Btwin Velocargo R500E. Le porteur d’Intersport bénéficie d’un moteur pédalier bien plus musclé que le moteur roue qui équipe celui de Decathlon. Il se montrera également plus confortable avec sa fourche avant de meilleur calibre, sa tige de selle télescopique et ses pneus de large section. Il dispose en outre d’un système de freinage bien plus costaud et est livré avec des assises en mousse de série. Le Decathlon ne démérite toutefois pas pour autant avec une batterie plus simple à recharger et un feu arrière qui s’illumine plus fortement lors des freinages.

Enfin, rappelons qu’il s’agit là d’une comparaison sur base de caractéristiques techniques. En l’absence de test de notre part, nous ne pouvons que vous encourager à essayer ces vélos. Cela tombe bien, Decathlon propose un retour sous 365 jours et Intersport sous 100 jours. De quoi se faire une belle idée en conditions réelles. Dans les deux cas, il est nécessaire d’avoir la carte de fidélité du magasin.

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