Connectivité, systèmes antivol, localisation et navigation GPS et même alerte à un tiers en cas de chute… Les vélos à assistance électrique de dernière génération sont souvent très bien équipés en matière de technologies intelligentes d’aides à l’utilisation.
Mais, dans cette course à l’innovation, est-ce qu’ils n’oublient pas l’essentiel ? Sans tomber dans un excès de techno-solutionnisme, il y a certainement d’autre fonctionnalités au demeurant assez basiques qui pourraient venir compléter la panoplie de l’usager du vélo sans pour autant alourdir excessivement la note. Il suffirait par exemple de s’inspirer de ce qui se fait dans l’automobile. Une idée née suite à la présentation de ce phare adaptatif qui démontre qu’il est possible que c’est possible. Voici technologies issues ou inspirées de fonctionnalités courantes de l’automobile que l’on pourrait, voire que l’on devrait appliquer et généraliser rapidement au monde du vélo à assistance électrique en utilisant une infime partie de l’énergie fournie par la batterie.
Suppression des zones d’ombre en virage, anti-éblouissement lors du croisement d’un autre deux-roues… les automatismes réglables via une application smartphone offrent un vrai gain de sécurité en conduite nocturne. Les phares intelligents et adaptatifs de type matrix LED, déjà présents sur de nombreuses voitures haut de gamme, pourraient considérablement améliorer la visibilité des cyclistes. Ces systèmes intelligents ajustent automatiquement l’éclairage en fonction des conditions de route et du trafic, offrant une meilleure visibilité sans éblouir les autres usagers. Imaginez un vélo électrique équipé de tels phares, capables d’éclairer les virages et de s’adapter à l’obscurité tout en préservant la batterie. L’idée fait son chemin puisque Busch & Müller, un équipementier allemand spécialisé dans les éclairages pour vélo électrique vient d’annoncer justement le Briq-XL, un phare qui adapte sa puissance et sa zone d’éclairage en fonction de la trajectoire du cycliste.
Une fonction simple mais efficace, qui existe depuis que l’automobile existe. Les appels de phares permettent aux automobilistes de signaler leur présence ou un danger. Adaptée aux vélos électriques, cette technologie pourrait améliorer la communication entre cyclistes et autres usagers de la route, renforçant ainsi la sécurité de tous, et de façon certainement plus efficace que la bonne vieille sonnette, qui ne fonctionne et n’est perceptible que dans un périmètre très restreint de quelques mètres autour du vélo. Les appels de phare sont quant à eux visibles de jour comme de nuit à plusieurs dizaines de mètres. Alors bien sûr, à vélo il est conseillé de garder ses feux allumés même de jour, ce qui n’empêcherait nullement d’ajouter un système « boost » envoyant un flash plus puissant sur une simple impulsion.
Les feux stop sont essentiels pour prévenir les collisions par l’arrière. L’adaptation de cette technologie aux vélos électriques pourrait considérablement réduire les risques d’accident, surtout dans les zones urbaines à forte densité de trafic, et même entre cyclistes sur les pistes et voies cyclables, où les freinages inconsidérés sont malheureusement encore trop fréquents. Adapter également le dispositif désormais présent sur les voitures qui consiste à faire clignoter les feux stops en cas de gros freinage d’urgence constituerait certainement un plus appréciable en matière de sécurité et d’amélioration du « rouler ensemble ».
Pour celles et ceux qui sont réfractaires à l’idée d’encombrer leur guidon d’un rétroviseur, mais qui souhaitent quand même surveiller leurs arrières, une version de la caméra arrière adaptée aux vélos électriques pourrait offrir aux cyclistes une meilleure conscience de leur environnement, particulièrement utile dans les angles morts ou lors de manœuvres délicates. La vision en direct de la caméra pourrait s’afficher sur l’écran du smartphone fixé au guidon et connecté en Bluetooth ou WiFi, ou sur un petit moniteur dédié. Délirant ? Pas tant que ça, puisque cela existe déjà, qui plus est à des prix assez abordables. Tant qu’à faire, choisissez un modèle qui enregistre, cela peut toujours servir en cas d’embrouille. Sinon, plus simple, si vous avez déjà une caméra d’action de type GoPro ou Insta360, il vous suffit de la fixer sur la tige de votre selle ou du porte-bagages et d’envoyer le stream sur votre smartphone. Autre avantage, l’image est plus large qu’avec un rétroviseur, permet de voir plus précisément ce qui se passe pile derrière vous sans angle mort, et ce dispositif évite d’avoir à déporter sans cesse son regard pour regarder derrière. Dans le même esprit, il existe également des systèmes de radars vous prévenant en cas d’approche d’un danger imminent. Certains fabricants comme Garmin proposent d’ailleurs un appareil deux en un, incluant la caméra et le radar.
L’ABS, qui empêche le blocage des roues lors d’un freinage intense, pourrait être adapté aux vélos électriques. Cela permettrait d’éviter les dérapages et les chutes, particulièrement sur des surfaces glissantes ou lors de freinages d’urgence. Il faut en effet savoir que la plus grande partie des chutes à vélo arrivent sans implication d’un tiers, et sont souvent le résultat d’une fausse manœuvre et d’un freinage mal dosé. Un ABS permettrait certainement d’éviter une partie de ces chutes, même si on comprend aisément qu’il est certainement très compliqué de mettre au point un système vraiment adapté au contexte du vélo. Cependant, comme pour les radars et les caméras arrière, les ABS pour vélo existent déjà et semblent plutôt performants.
Terminons avec un équipement dont la pertinence sur un vélo peut être sujet à débat, mais qui aurait quand même probablement sa place quand tous les autres se seront généralisés. Les rétroviseurs électrochromes, qui s’assombrissent automatiquement pour réduire l’éblouissement, pourraient être miniaturisés pour s’adapter aux vélos électriques. Cela permettrait aux cyclistes de mieux surveiller leur environnement arrière sans être aveuglés par les phares des véhicules qui les suivent. Encore faudrait-il que le rétroviseur devienne un équipement de série, voire obligatoire, et que les cyclistes l’utilisent. Mais c’est une autre histoire…
Le monde du vélo électrique est en constante évolution, mais il reste encore du chemin à parcourir en termes de sécurité. Alors que l’industrie automobile a développé de nombreuses technologies de pointe pour protéger ses usagers, le secteur du vélo électrique pourrait s’en inspirer. L’adaptation de ces technologies automobiles aux vélos électriques pourrait considérablement améliorer la sécurité des cyclistes, mais aussi son confort. Bien que certaines de ces innovations puissent sembler futuristes pour le monde du vélo, elles représentent une évolution naturelle dans un contexte où la mobilité urbaine se tourne de plus en plus vers les deux-roues électriques.
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