Pour désengorger les autoroutes, la métropole européenne de Lille (MEL) a voté la mise en place d’un « éco-bonus » qui consiste à reverser une prime aux automobilistes qui ne roulent plus pendant les heures de pointe.
Déjà annoncé pour 2018, mais bloqué pour des raisons juridiques, le « péage positif » (ou inversé) a été voté par la MEL vendredi 16 décembre. Le but : diminuer les embouteillages sur l’A1 et l’A23, deux axes particulièrement empruntés. Dès le printemps prochain, les automobilistes qui renoncent à prendre leur voiture sur ces autoroutes pendant les heures de pointe recevront 2 € par trajet, soit 4 € par jour, dans la limite d’un plafond mensuel de 80 €.
Défendu par le président de la MEL, Damien Castelain, le projet est inspiré de la ville de Rotterdam, aux Pays-Bas. Depuis 2010, le péage positif y est appliqué et aurait permis de réduire de 6 % le trafic aux heures de pointe.
« On cible les auto-solistes », a souligné Damien Castelain. Télétravail, covoiturage, transports en commun : pour 80 € par mois, cela peut valoir le coup de se réorganiser. Les automobilistes volontaires pourront s’inscrire sur internet entre mars et mai 2023, pour une mise en œuvre du dispositif en septembre. Celui-ci s’appuie sur un système de lecture automatisée des plaques d’immatriculation : si vous êtes inscrit et que votre plaque n’est pas détectée pendant les heures de pointe sur les axes en question, vous recevrez l’éco-bonus. La métropole lilloise espère une diminution de 720 véhicules entre 7 heures et 9 heures sur l’A1.
À lire aussiVélo : le port du casque obligatoire pour tous écarté par le SénatLa mesure concernera d’abord l’A1 dans le sens Paris-Lille et l’A23 dans le sens Valenciennes-Lille. Si les premiers tests de neuf mois sont concluants, l’expérimentation pourrait être étendue à l’A25, la RN41, l’A22 et l’A1 de Lille vers Paris.
L’idée du péage inversé est intéressante, si on part du principe que tous les automobilistes qui empruntent ces axes le font par choix. Or, les conseillers écologistes de la métropole ont contesté cette décision en proposant plutôt de concentrer les moyens sur une offre de transports collectifs plus étoffée. Au lendemain de l’augmentation des tarifs des transports en commun, la mesure peut paraître en effet dérisoire. Verdict en mai 2024.
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