S’intéressant à 12 pays européens, le rapport de Shimano au sujet de l’usage des vélos à assistance électrique montre une perception différente de la part des Français. Ils sont plus nombreux à considérer que les infrastructures dédiées se sont bien améliorées en une année, à souhaiter une prime à l’acquisition et à estimer que l’utilisation des VAE est principalement consécutive à une démarche écologique.
Que de chemin parcouru depuis 15-20 ans au sujet des vélos à assistance électrique ! A l’époque, ils étaient considérés comme des engins pour personnes peu courageuses. A la limite, il était « acceptable » de pratiquer le VAE si l’on était cardiaque, en surpoids ou âgé.
Le rapport de Shimano témoigne encore que les plus de 55 ans voient toujours dans la pratique de cet engin un moyen de se maintenir en forme. Les personnes âgées restent d’ailleurs très fortement ciblées aux Pays-Bas (65%), au Danemark (55%) et en Autriche (52%) par les sondés.
Le vélo électrique s’est toutefois répandu un peu partout, servant de véhicule pour se rendre quotidiennement au bureau, livrer des colis, ou se dépasser dans les paysages les plus chaotiques. Derrière les guidons, on trouve des adultes, hommes et femmes, de tous les âges.
Même des constructeurs comme BMW, Porsche, Mercedes, Yamaha, Citroën et bien d’autres s’y essayent. C’est bien le signe que la bicyclette branchée est devenue désirable en finalement assez peu de temps. Shimano a raison de prendre le pouls de son développement, puisque ses systèmes de frein, transmission et motorisation équipent un très grand nombre de modèles.
Intitulé « Etat de la nation », le rapport annuel de l’équipementier japonais est le résultat d’un sondage mené auprès de 15 500 Européens, dont plus de 2 000 Français. Les autres répondants se répartissent dans des pays qui entourent l’Hexagone de façon plus ou moins éloignée : Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège, Danemark, Suède, Allemagne, Pologne, Suisse, Autriche et Italie.
De concert, ces européens considèrent que le vélo électrique est utilisé par les personnes qui ont une conscience environnementale (52 %), les navetteurs (48 %), les personnes âgées (38 %), ceux qui se soucient de leur budget (30 %), et les parents (22 %).
En France, le ciblage est encore plus marqué : 59 % pour ceux qui ont une conscience environnementale (nettement dépassés par les Italiens 65 %), 56 % pour les navetteurs (nettement dépassés par les Espagnols 70 %), et 34 % pour les personnes qui font attention à leur budget.
Les Espagnols et Britanniques n’ont pas de complexes vis-à-vis des VAE, affichant les taux les plus bas pour les personnes âgées, respectivement 22 et 24 %.
C’est d’abord pour des raisons financières que les sondés s’intéressent aux vélos à assistance électrique. Neuf pays ont mis en avant l’augmentation du coût de la vie, dont 3 à 55-56 % : Espagne, Royaume-Uni et Italie. Ce qui donne une moyenne de 47 %.
Trois autres ont fait un choix différent en indiquant que ce sont d’abord les aides à l’acquisition qui les motiveraient à passer au VAE, avec la France en maillot jaune (60 %), bien détachée de la Pologne (48 %) et de la Norvège (34 %). Ce qui donne une moyenne de 41 % à l’échelle des 12 pays retenus. Dans l’Hexagone, ce sont les plus de 55 ans (65 %) qui emportent le résultat, à l’opposé des 18-24 ans (46 %).
La moitié des pays représentés ont mis en place un tel système de subvention, dont le nôtre, ainsi que la Suède, la Norvège, l’Autriche, l’Allemagne et l’Ecosse. Expliquant sans doute la position française, le montant maximal du coup de pouce qui peut s’élever « jusque 4 000 euros ».
En 2021, 39 % des personnes interrogées avaient indiqué comme principale raison à l’utilisation des VAE le souhait d’éviter de prendre les transports en commun afin de se préserver de la Covid-19.
À lire aussi[Roue Libre] Pourquoi les pistes cyclables doivent être sanctuariséesUn an après, chutant à 18 % pour l’Europe et 17 % en France, la crainte de la pandémie mondiale semble être passée au second plan. Depuis, les tensions sur les prix de l’énergie sont devenues plus inquiétantes encore, causant l’augmentation des prix sur les carburants. Cette situation ne rend pas plus désirables pour autant les trains, bus, métros qui affichent en conséquence des grilles tarifaires à la hausse.
Avec 33 % au niveau européen, les préoccupations environnementales s’intercalent entre ces 2 raisons de passer au vélo électrique. Ce sont les habitants des pays les plus touchés cet été par la chaleur et la sécheresse qui ont poussé le curseur le plus loin : Italie (51 %), Espagne (46 %).
Les sondés français sont davantage dans la moyenne (35 %), avec une petite disparité entre les femmes (37 %) et les hommes (33 %), et une surreprésentation des 25-34 ans (37 %) face en particulier aux 35-44 ans (31 %). Les Européens qui apparaissent les moins concernés sont à rechercher en Norvège (19 %), Pays-Bas (24 %), Suède (25 %), moins touchés par ces événements.
Les problèmes de sécurité à l’usage constituent encore un frein puissant à la pratique du vélo électrique. Notamment la faiblesse des infrastructures dédiées qui n’arrivent pas à suivre l’augmentation du trafic dans de nombreux pays. La peur de l’accident est toujours là, maintenue par le partage de l’espace avec des modèles qui ne sont pas limités à 25 km/h et les cargos parfois assez volumineux.
Selon 45 % des répondants des 12 pays concernés par le sondage de Shimano, les infrastructures cyclables ne se sont pas améliorées depuis l’année dernière. Si 38 % pensent le contraire, les Français se distinguent encore en estimant à 49 % (contre 44 %) que dans l’Hexagone les infrastructures se sont bien développées en un an.
Les plus mécontents en la matière sont les Italiens (52 %), les Allemands (49 %), et les Britanniques (49 %).
À lire aussiPlan Vélo : que retenir des annonces du gouvernement ?A l’échelle des 12 pays, seulement 25 % des sondés pensent faire entretenir leur vélo à assistance électrique dans les 6 mois, contre 30 % qui ne le feront pas. Mais le plus gros pourcentage signale que 41 % n’ont tout simplement pas de VAE.
Principale raison (51 %) évoquée pour un entretien régulier : faire durer l’engin. Suivent dans un mouchoir de poche le besoin de sécurité à l’usage (39 %) et le recours en cas de problème constaté (38 %).
Le souhait de faire durer le deux-roues (44 %) et la sécurité (32 %) sont moins mis en avant par les Français qui préfèrent attendre un problème (36 %) ou une casse (16 %, contre une moyenne de 12 %). Le souci de la durabilité est plus important chez les Italiens (59 %) qui ne comptent pas attendre une casse (seulement 7 %). Sur ce dernier point, ils sont rejoints par les Norvégiens (8 %).
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