On peut vouloir rouler avec un vélo électrique en équipant un modèle classique d’un kit adapté. C’est ce qu’a fait Fanny, passionnée de vintage, et qui milite pour cette solution. Elle nous donne son avis après plus de 2 200 km parcourus depuis mai 2022.
Sur son site Internet, A Fond Gaston indique clairement sa philosophie : « Proposer un véritable moyen de transport du quotidien, abordable et écologiquement responsable ». Pour cela, l’entreprise a développé une solution compatible avec 90 % des vélos classiques, et portable si vous changez de modèle. Deux ensembles sont proposés, avec un contenu globalement similaire, mais des performances différentes.
Avec l’envie de pouvoir utiliser son vélo électrifié aussi pour quelques balades, Fanny, 49 ans, a opté pour le kit Pro+ de l’enseigne. Celui-ci associe une batterie de 481 Wh à un moteur électrique de 50 Nm, qu’il est possible de faire grimper à 65 Nm, et demandé le montage en atelier : « J’ai payé la prestation un plus cher, 200 euros, car je souhaitais qu’une révision soit effectuée et avoir des pneus anti-crevaison ».
Entre notre lectrice francilienne et les deux-roues, il y a une véritable histoire passionnelle : « A 13 ans, je roulais avec un Solex que j’ai conservé. A 14, j’avais ma mobylette, et depuis l’âge de 18 ans j’enchaîne les Vespa 125 cm3. J’en ai eu 6, dont le Granturismo moderne rouge que j’utilise encore aujourd’hui ».
Des vélos, dans la famille, il y en a aussi une belle petite collection : « Avec mes 4 enfants, on en a une douzaine, dont des BMX et des VTT ». Et puis il y a ce modèle Arcade Orange : « J’en ai hérité il y a une dizaine d’années au décès de mon père qui l’utilisait régulièrement depuis au moins 5 ans. Il est un peu lourd. Je ne l’aurais pas utilisé aussi régulièrement à cause de cela si je ne l’avais pas fait électrifier ».
Avec Fanny, tout devient une histoire passionnante. Même la transformation du vélo de son père : « Je travaille à environ 10 km de chez moi, avec des déplacements dans Paris. En 2022, le stationnement est devenu payant pour les deux-roues motorisés. En même temps, je voulais me mettre à faire de l’exercice ».
Avec 20 km à parcourir au minimum par jour, un vélo à assistance électrique s’imposait quasiment : « J’avais prévu un budget de l’ordre de 1 000 euros. Pour un vélo à assistance électrique d’occasion, c’était bien, mais quel serait le niveau d’usure de la batterie ? Un modèle neuf à ce prix ne m’aurait pas permis d’effectuer des balades plus lointaines ».
Bref, notre lectrice tournait alors un peu en rond dans sa réflexion : « C’est ma mère de 90 ans qui m’a apporté la solution, en me demandant s’il n’existait pas un moyen d’électrifier un vélo classique ».
À lire aussiMotos et scooters électriques : comment bénéficier du stationnement gratuit à Paris ?En consultant le Web, Fanny s’arrête sur le kit A Fond Gaston. La solution qu’elle recherche est sans doute là. Mais pas à n’importe quelle condition pour elle : « Sur leur site, on voyait pas mal de photos de vélos sur lesquels la batterie avait été positionnée au niveau du cadre. Je ne voulais pas dénaturer celui très stylé du vélo Arcade de mon père. J’ai donc opté pour l’achat d’un porte-bagages sur lequel fixer le pack lithium ».
Notre lectrice dispose ainsi, depuis mai 2022, d’un vélo électrifié qui entre dans le cadre de la législation sur les VAE : « J’ai déjà parcouru plus de 2 200 km depuis sa transformation. Je n’ai toutefois pas les 100 km d’autonomie que j’espérais, sans doute parce que le vélo est lourd d’origine, et que j’embarque 2 antivols qui ne sont pas légers : un U, et une chaîne avec un cadenas. Par prudence, je le recharge tous les 3 jours, après avoir parcouru une soixantaine de kilomètres ».
A l’occasion, le vélo électrifié tire une petite carriole : « C’était celle de mon père. Il l’attelait déjà à ce vélo. Je m’en suis servi encore tout récemment pour emmener mon chat chez le vétérinaire ».
Pour elle, mais aussi de façon plus globale, Fanny estime que « le vélo à assistance électrique est devenu un véritable concurrent au scooter à Paris, en particulier du fait du stationnement payant ».
Pour cela, et pour les vertus écologiques du rétrofit, elle milite pour qu’une « prime permettant d’alléger le coût de la transformation soit mise en place, alors qu’elle n’est proposée que dans un nombre très réduit de ville, y compris en région parisienne. On ne parle pas assez de cette possibilité » (Fanny est exaucée avec la mise en place d’une prime régionale pour les kits électriques à compter du mois de septembre 2023).
Notre lectrice a toutefois déjà connu les limites de l’emploi d’un vélo électrique par rapport à un scooter : « Je tiens beaucoup à mon vélo. Je n’ai pas envie qu’on me le vole. C’est pourquoi je l’utilise quand je sais que je vais pouvoir le laisser dans un endroit sûr, comme mon bureau ou chez moi. Quand je roule, je dois emporter mes 2 antivols ».
Ce n’est pas tout : « Pour la sécurité, j’ai un bon casque de chez Kask. Dans le Vespa, je rangeais celui que j’avais dans un top-case. Là, ce n’est pas possible. Si j’utilisais mon vélo pour tous les usages, je passerais ma vie à me trimbaler avec mon casque et la batterie ».
Fanny ne regrette absolument pas d’avoir fait électrifier son vélo : « Quand je dois acheter quelque chose, je regarde auparavant si je ne trouve pas d’occasion sur Le Bon Coin ce que je veux. Si ce sont des habits, je cherche sur Vinted. Avec cette transformation, je suis contente d’avoir évité la fabrication d’un vélo neuf en remettant en service un ancien modèle ».
Elle trouve beaucoup de qualité à son deux-roues électrifié, tout en reconnaissant qu’une partie vient « des qualités du modèle Arcade d’origine, ultra-confortable et très solide. Le système A Fond Gaston est fiable, assez simple d’utilisation et très réactif. Aucune corrosion n’est apparue sur les pièces qui composent le kit ».
Elle cite toutefois une situation délicate, les démarrages en côte : « Il faut anticiper le changement des vitesses afin de ne pas dérailler. C’est un coup à prendre au début ». Elle a noté que la roue arrière qui porte en son moyeu le moteur électrique « a tendance à se desserrer, provoquant un frottement du pneu sur le cadre ». C’est pourquoi elle conserve sous la main une clé de 17. Et s’il fallait déposer cette roue, « il y a une clé spécifique fournie à utiliser et des serre-câble à prévoir pour le remontage ».
Si elle est très contente d’utiliser son vélo modifié dans Paris, Fanny avoue : « Mon expérience de 30 ans de deux-roues dans ces conditions me permet de bien le vivre. Quand j’avais ma mobylette, à 14 ans, j’allais de Pereire à République ». Même si son vélo est aujourd’hui électrifié, elle ne va pas l’utiliser pour des déplacements très lointains : « Ma limite, c’est 14-15 km de chez moi ».
Consciente de l’empreinte environnementale de ses déplacements, elle fait le maximum pour ne plus utiliser sa voiture : « Je ne peux pas encore m’en passer définitivement, notamment pour emmener mes enfants à leurs activités. Toutefois, je prends mon vélo électrique même pour rentrer tard, de nuit ». Elle se sert parfois de modèles sans assistance : « J’ai par exemple un vélo pliant dans ma cave avec lequel je vais faire mes petites courses rapides ».
Notre lectrice utilise l’application Geovelo : « J’apprécie la sélection de parcours pour rejoindre une destination, avec le plus sécurisé, le plus équilibré et le plus direct. Il y a aussi la possibilité de choisir un itinéraire touristique, mais là, on fait le tour des monuments de Paris ».
Un petit regret tout de même : « Tout le monde trouve que ma conversion est une bonne idée, mais personne autour de moi ne l’a adoptée ».
Cleanrider et moi-même remercions beaucoup Fanny pour sa réactivité, sa disponibilité, son témoignage et les photos prises spécialement pour illustrer cet article.
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