AccueilVélo électriqueEssai du vélo cargo Moustache Lundi 20 : une refonte réussie et un tarif revu à la baisse

Essai du vélo cargo Moustache Lundi 20 : une refonte réussie et un tarif revu à la baisse

C’est lors d’un mardi 25 mars ensoleillé que nous, brochette de journalistes, avons pu découvrir et rouler avec le Lundi 20, le nouveau vélo cargo de type longtail du constructeur Moustache. Et ce fut une très bonne surprise.

Essayer un nouveau vélo Moustache est toujours l’occasion de découvrir une idée ingénieuse inédite. Le constructeur français aime apporter ses propres solutions techniques. Et forcément, le nouveau Lundi 20 en embarque une de premier ordre que nous verrons un peu plus loin, histoire de ménager le suspens et de poser quelques bases.

©Jérémy FDIDA

Retour dans le passé, un lundi 20 de 2021

Mais revenons un instant en 2021, le temps de quelques lignes. Car c’est à cette période que Moustache a lancé son premier vélo cargo de type longtail, le Lundi 20. Moustache, c’est ce constructeur vosgien qui, depuis 10 ans, s’est spécialisé dans le vélo à assistance électrique. Des modèles souvent haut de gamme, conçus pour enchaîner les kilomètres et les années, et qui sont, par conséquent, onéreux. Donc l’arrivée du Lundi 20 en 2021 était une incursion importante dans un univers en plein (baby ?) boom, celui du cargo. J’avais eu la possibilité de l’essayer pendant une bonne semaine et j’ai été plutôt déçu. Disons que les 7500 euros demandés à l’époque n’étaient pas justifiés, surtout face à la concurrence telle que Tern, moins chère, plus aboutie.

Quatre ans plus tard, tout a changé, et dans le bon sens. Le Lundi 20 n’a gardé que le nom et les roues de 20 pouces. Tout le reste est nouveau, avec beaucoup de choses en plus pour un prix qui chute d’un tiers, la nouvelle monture étant désormais proposée à 4 999 euros.

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Un vélo conçu pour le confort à 2 ou plus

Commençons par le design général. Le style moderne est léché, accentué par ce tube diagonal massif, large, unique (il y en avait 2 sur l’ancienne version) et intégrant les câbles. Le noir a laissé place à un blanc nacré que l’on retrouve un peu partout aujourd’hui. À cela s’ajoute une personnalisation du tube possible grâce à des stickers. Notez qu’il est possible de créer les vôtres ou de laisser vos enfants dessiner dessus (ce qui peut être chouette pour un cargo).

Toujours à propos du tube diagonal, vous pouvez remarquer que l’enjambement a été fortement réduit. Il est toujours associé à une selle à tige télescopique. Le vélo permet ainsi de poser les deux pieds au sol à un feu, puis de remonter suffisamment pour un meilleur confort de pédalage. Une autre nouveauté (bienvenue) est la présence d’une fourche suspendue hydraulique. Une Mobie 34 (pour 34 mm de diamètre de ressort). Elle est capable d’encaisser les contraintes imposées par les 200 kg de charge maximum que supporte le vélo qui lui pèse déjà 33 kg.

Deux porte-bidons ont été greffés sous le guidon. Pratique pour y loger des biberons. Il est également possible de les placer sur les barres de sécurité à l’arrière. Le phare a été placé sous le panier à l’avant. Au passage, le feu arrière est à intensité variable, selon la force de freinage. Ce n’est pas un feu de stop, mais ça délivre le même effet.

Le guidon est nouveau. Il reprend évidemment la forme de Moustache, mais se dote d’une barre supplémentaire pour accueillir d’autres supports. D’autres, oui, car l’écart entre les parties droite et gauche est désormais suffisant pour accueillir un smartphone via un système de fixation dédié.

Les pneus ne changent pas. Les Schwalbe Pick-Up, de type ballon, encaissent les contraintes et la montée d’un trottoir avec un vélo chargé au maximum. La longueur de 1,85 mètre est identique à celle d’un VAE aux roues de 29 pouces. Mais la largeur peut rendre le stockage problématique. Comme sur la première version, il est tout à fait possible de le placer à la verticale. Côté sécurité, le vélo est doté d’un antivol Axa avec système de fixation de chaine. La clé de la batterie et du système Axa est la même.

La roue arrière est toujours entièrement carénée. Un carénage dans le prolongement du carter de chaine d’ailleurs. Tout le système d’attache repose sur du MIK HD.

Un système de béquille qui mérite un paragraphe à lui seul

Voilà la grande innovation évoquée en début d’article. La béquille a été repensée. Le résultat est un régal.
Le système est porté sur l’arrière du vélo. Par un habile système de verrouillage à pédale, il est impossible de faire basculer le vélo par accident. Les enfants seront donc libres de monter dessus en faisant les… enfants, sans risquer de basculer et de prendre un vélo de 33 kilos sur le thorax. Le système est d’une efficacité redoutable : il n’a jamais raté. Le vélo est ainsi facile à basculer sur sa béquille. Ça. Se fait à une seule main et ne demande aucun effort. Le déblocage se fait du bout du pied, sur le vélo, en libérant le loquet. Et le tout, sans aucune saccade. C’est « smooth », tendre, doux, appelez cela comme vous le voulez.

Le système de béquille est un régal.

C’est vraiment chouette de voir ce genre d’innovation sur un point problématique des vélos cargos. Et quiconque en utilise régulièrement a forcément déjà pesté contre la béquille qui ne se bloque pas, glisse ou vient râcler le sol.
Une motorisation Bosch connectée et une nouvelle batterie plus compacte

Le Moustache Lundi 20 embarque une motorisation Bosch Performance Line CX Cargo, combinée à une transmission par chaine Shimano CUES à 9 vitesses ou une transmission par courroie à tension variable Enviolo. Cette dernière vous coûtera 1000 euros supplémentaires, mais permet de moduler la résistance au pédalage à l’arrêt (quand il est obligatoire de rétrograder avec la version Shimano).

Le pack batterie est nouveau. Plus compact, il a une capacité nominale de 545 Wh. Difficile de dire quelle sera l’autonomie réelle dans la situation, à savoir : par temps froid, chargé, avec du dénivelé positif. Une version 800 wh optionnelle existe moyennant 300 euros de plus tout de même. Le contrôleur est un Purion 200. Compact, il est conçu pour s’associer au smartphone et à l’application Flow que nous connaissons bien mais n’avons pas eu le temps de tester sur ce modèle.

Sur la route, dans Panam, le Lundi 20 fait son effet

Nous avons pu rouler presque 2 heures au milieu de la capitale française. Il est intéressant de voir comment la première ville à avoir muté pour s’adapter à l’automobile il y a un siècle tente de faire la même chose, avec plus ou moins de succès, pour le vélo depuis 6 ans maintenant.

Et le premier constat est sans appel : la fourche suspendue est salvatrice, tant pour le cycliste que pour la direction. C’est comme Léa, c’est doux. La selle Royal porte bien son nom, et son amortissement contribue au confort. Bon point, le guidonnage intense de la première version a totalement disparu sur celle-ci. La fourche y est clairement pour quelque chose, puisqu’il suffit de la verrouiller pour le voir réapparaître.

Les roues de 20 pouces sont définitivement idéales pour ce genre de vélo. Il est facile de tourner, démarrer et manier le vélo, malgré son volume.

Le moteur Bosch Cargo délivre cette petite impulsion nécessaire au démarrage pour se lancer sans encombre au milieu d’autres véhicules. Il est également ce qu’il se fait de mieux en matière de sensation de pédalage. Nous verrons lors d’un essai longue durée s’il s’en sort aussi bien que le Tern Quick Haul Long, doté du même moteur, dont la tenue en crête était agréablement surprenante.

La transmission Shimano Cues (CS-LG300) à 9 vitesses (en 11-41) fait le job et couvre une plage assez large pour dépasser les 25 km/h pour qui souhaite envoyer un peu plus d’énergie ou se défouler au retour du bureau. Le passage est fluide et l’étagement est cohérent. Les shifters répondent correctement et rapidement. RAS sur ce point.

Les freins hydrauliques Magura combinent des étriers à double piston et des disques de diamètre énorme. Ils ont évidemment répondu présents, bien que notre session ne les ait pas mis à l’épreuve. Mais côté progressivité et mordant, il n’y avait rien à redire.

Une gamme d’accessoires énorme et des prix serrés

La gamme du Lundi 20 est divisée en deux. Le prix d’appel est celui de l’ancien modèle qui dispose de la nouvelle motorisation connectée, de la transmission Shimano CUES 9 et du nouveau pack de batterie. Il arbore le nouveau coloris. Nommé Cargo 1, il est vendu équipé à 3999 euros.

Vient ensuite le nouveau modèle de Lundi 20. Il débute à 4 699 euros sans équipement et 4999 euros avec. Pour ces 300 euros de plus vous gagnez de quoi y placer en sécurité des enfants. La version avec batterie 800 Wh s’échange pour 5299 euros. Nommé Cargo 3, il est doté de la transmission par chaine Shimano CUES à 9 vitesses (celle de notre petit essai).

Enfin, le nouveau modèle de Lundi 20 doté de la transmission par courroie Enviolo débute à 5 599 euros en version non équipée. L’équipement ajoute 300 euros pour grimper à 5 899 euros. Le pack 800 Wh fait grimper à 6 199 euros. Autrement dit, le haut de gamme du Lundi 20 de 2025 coûte 1300 euros de moins que le milieu de gamme d’il y a 5 ans.

Qui dit vélo cargo dit accessoires. Moustache en a une panoplie. Les prix peuvent rapidement faire grimper la facture. Ils sont tous compatibles MIK HD dès lors qu’il y a une fixation. Le côté positif étant de pouvoir concevoir son propre vélo personnalisé.

Un premier avis

Il a l’air vraiment bon, ce nouveau Lundi 20. Une bonne surprise. Le tarif peut effrayer pour un vélo à vocation utilitaire (donc pas taillé pour la performance). D’ailleurs, je suis le premier à souligner certains prix qui frôlent l’indécence (remis en contexte face à des motos, par exemple).

Mais pour l’avoir examiné sous toutes les coutures, le travail de conception, la finition et les composants utilisés sont tous de haut niveau. La moindre vis est qualitative. Il va pouvoir enchaîner les kilomètres sous toutes les conditions sans sourciller et durer des années avec, concrètement, un entretien minimum.
Sur la selle, tout fonctionne de façon fluide et silencieuse.
Dès lors, ajouter 2 k€ à des modèles d’entrée de gamme n’est pas incohérent. L’aide de la région peut également faire baisser la note.

Enfin, avec un PTAC de 200 kg de charge maximum (les tests ont été effectués selon la norme Européenne cargo) soit 167 kg de charge utile restante si on soustrait le poids du vélo) il est capable de transporter deux adultes (le porte bagages arrière est homologué pour 70kg), ce qui le rend réellement polyvalent et permet de soulager sa voiture dans des trajets courts, par exemple.

Reste un dernier élément non anodin : le stockage. Il faudra pouvoir le ranger dans un endroit sécurisé, sachant qu’il se positionne à la verticale.

De mon côté, j’ai vraiment été séduit. Le vélo est agréable à rouler, bien conçu, joli, il devient un vélo cargo visuellement désirable, avec toutefois une personnalité moins marquée que celle d’un Gaya. L’année 2025 s’annonce bénéfique pour les futurs acheteurs de vélos cargo , dont le choix est pléthorique et qualitatif.

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