Garmin lance aujourd’hui son nouveau compteur vélo GPS haut de gamme, l’Edge 1050. Avec un écran plus lumineux, une interface remaniée et un guidage vocal, il se veut plus abouti que jamais. Nous avons pris la route pour l’essayer.
En plein boom depuis les années Covid, l’univers du cyclisme continue à attirer de nouveaux pratiquants qui désirent souvent s’équiper pour mieux profiter de leurs sorties à vélo et progresser. Présent sur ce marché depuis de longues années, mais concurrencé de toutes parts, Garmin a tout intérêt à ne pas ralentir la cadence. C’est justement pour garder son leadership qu’il introduit la nouvelle version de son compteur GPS haut de gamme, l’Edge 1050.
Nous avons eu le privilège de l’essayer en avant-première avec les équipes de Garmin et de Groupama-FDJ, durant un parcours de 170 km constitué de portions de routes qu’emprunteront les coureurs lors de l’épreuve cycliste des jeux de Paris le mois prochain. À une tout autre allure cependant, pour mieux prendre le temps d’observer ce nouvel Edge 1050 — et aussi parce qu’on est loin d’avoir les jambes pour suivre l’allure des pros, avouons-le.
Comme souvent chez le fabricant américain, ce nouveau compteur vélo GPS ne remplace pas le précédent. L’Edge 1040 reste donc au catalogue en conservant plusieurs avantages, notamment sur le front de l’autonomie.
Le nouveau Garmin Edge 1050, pour sa part, joue la carte de la séduction. Au niveau de son affichage tout d’abord. Il embarque en effet un écran LCD bien plus lumineux que l’écran MiP transflectif des précédents compteurs de la marque. Pas d’Oled nous direz-vous ? Eh bien non, contrairement aux dernières montres connectées du fabricant et à la majorité des smartphones désormais, c’est bien de LCD dont il s’agit ici. Un choix qui se comprend toutefois aisément, puisqu’il s’agit de proposer une interface lumineuse avec un thème clair, pour qu’elle soit la plus lisible possible en plein jour. L’Oled garde l’avantage sur le plan du contraste et de la profondeur des noirs, ce qui s’avère sans doute moins utile pour un usage diurne sur un vélo.
Plus lumineux dans toutes les conditions
C’est donc bien un écran LCD de 3,5” que nous propose ici Garmin. S’il n’est pas plus grand que l’écran MiP de l’Edge 1040, il est en revanche plus défini, passant à 480 x 800 pixels, contre 262 x 470 px. Bien plus lumineux aussi, puisqu’il peut atteindre les 1000 nits, ce qui assure une excellente visibilité dans toutes les conditions. L’écran transflectif MiP du 1040 et des autres GPS de la gamme Garmin garde l’avantage d’être parfaitement lisible en plein soleil, mais par temps plus nuageux, l’écran du 1050 montre sa supériorité.
Le verre 2,5D à bords incurvés qui protège l’écran est par ailleurs du plus bel effet. Bien qu’il soit sujet aux reflets, la luminosité de l’écran s’avère suffisante pour que les informations restent lisibles.
Une interface remaniée, plus proche d’un smartphone
Souvent critiqué pour l’ergonomie particulière de ses produits, Garmin a revu sa copie pour son Edge 1050. Bien qu’inspirée de celle du 1040, l’interface du 1050 s’utilise désormais plus comme celle d’un smartphone, avec des volets qui apparaissent lorsqu’on fait glisser notre doigt vers le haut ou vers le bas.
Il est toujours possible d’utiliser les boutons de tranches, mais tout est bien plus naturel avec le tactile, d’autant que la fluidité a été améliorée. Le Garmin Edge 1050 intègre en effet une puce double-cœur plus performante. Celle-ci permet aussi de rendre les défilements de la cartographie plus fluide, lorsqu’on cherche un lieu ou une route, ou que l’on crée un itinéraire directement depuis le 1050, par exemple. De même, les saccades sont moins présentes, les fonctions telles que ClimbPro sont plus réactives et les recalculs d’itinéraires plus rapides.
Une autonomie plus faible, mais toujours de bon niveau
Cette puissance de calcul et surtout l’écran plus lumineux ont hélas un impact sur l’autonomie. Malgré sa batterie de 3000 mAh, le Garmin Edge 1050 n’offre plus que 20h d’autonomie en usage intensif (connectivité avec téléphone et capteurs externes + navigation GPS) et jusqu’à 60h en mode éco. Largement suffisant pour de longues courses, nous direz-vous.
Les amateurs d’endurance se tourneront plus volontiers vers l’Edge 1040 Solar, qui avec son écran MiP à capteur solaire peut atteindre jusqu’à 100h d’autonomie (45h en intensif). Raison principale pour laquelle Garmin conserve ce modèle au catalogue.
L’intégration d’une grosse batterie a par ailleurs un impact sur le gabarit de l’appareil. L’Edge 1050 est plus épais et surtout plus lourd, atteignant 161 g, soit 28 g de plus que le 1040 Solar. Les cyclistes qui font la chasse au gramme auront plus de mal à se tourner vers ce nouveau modèle, presque deux fois plus lourd que l’Edge 840 (84,8 g).
Un guidage vocal fort confortable
Autre grosse nouveauté apportée par le Garmin Edge 1050, le guidage vocal durant la navigation GPS et les instructions vocales d’entraînement, grâce à un haut-parleur de 1 W intégré au dos de l’appareil. Le GPS nous parle, ce qui s’avère bien plus agréable que les séries de bips émises par les autres modèles. Il n’est plus forcément nécessaire de baisser le regard pour savoir quelle route prendre à une intersection, la voix nous indique clairement où aller. Le son est assez fort pour ne pas être couvert par le bruit du vent. Dans les environnements urbains très bruyants en revanche, il peut arriver que l’on ne comprenne pas tout. L’usage d’écouteurs étant interdit à vélo (conduction osseuse comprise), il faut s’en accommoder.
À l’usage, on apprécie ce guidage vocal qui permet de garder en permanence les yeux sur la route. Une fonction qui prend tout son sens lorsque les changements de direction sont fréquents. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elle se montre indispensable, d’autant que l’on a de toute façon tendance à consulter d’autres informations en permanence sur l’écran du compteur, mais une fois que l’on y a goûté, il est sans doute plus difficile de revenir à un simple système de bips.
Pour ce qui est de la géolocalisation, nous n’avons rien trouvé à redire durant ce premier essai, la puce GNSS multibande à double fréquence (GPS L1+L5) offrant visiblement une bonne précision, même en ville dans les rues bordées d’immeubles où les signaux sont plus difficiles à capter.
Des alertes communautaires face aux dangers de la route
Autre nouveauté sur la partie navigation, un système d’alerte communautaire sur les dangers de la route. Chaque utilisateur de 1050 peut ainsi indiquer la présence de travaux, de nids de poule ou autres dangers qu’il rencontre, afin d’avertir les autres cyclistes. Une fonctionnalité qui aura bien sûr besoin de temps pour être vraiment pertinente, car il faudra beaucoup d’utilisateurs pour identifier les nombreux dangers qui nous guettent. Heureusement, Garmin a prévu de l’ajouter par mise à jour à ses Edge 540, 840 et 1040.
Dans le même esprit communautaire, le Garmin Edge 1050 intègre une messagerie que peuvent utiliser les cyclistes durant les sessions GroupRide.
Précisons que ces fonctions connectées ont besoin d’accéder à un réseau via la connexion Bluetooth avec un smartphone, les Garmin Edge n’intégrant pas de carte Sim.
Le Garmin Edge 1050 n’a en revanche pas besoin de connexion pour utiliser sa puce NFC permettant le paiement sans contact avec Garmin Pay.
Toujours plus pointu
Garmin profite aussi de ce nouveau modèle pour améliorer plusieurs fonctionnalités sportives. Le vent et l’endurance sont pris en compte dans la fonction Power Guide qui nous recommande une certaine puissance de pédalage, la fonction Stamina utilise l’acclimatation à l’altitude et l’endurance actuelle pour mieux nous conseiller dans nos dépenses d’énergie, tandis que l’affichage des segments Strava a été amélioré.
Un tarif résolument premium
Sans surprise pour un modèle venant chapeauter la gamme, le Garmin Edge 1050 sort au prix fort de 749,99 €, soit 150 € de plus que l’Edge 1040 et le même prix que le 1040 Solar. Un bundle ajoutant des capteurs de vitesse et cadence V2 ainsi qu’une ceinture cardio pectorale HRM Pro est aussi proposé pour 100 € de plus.
Avec ce positionnement, Garmin s’adresse aux cyclistes qui souhaitent les fonctions les plus avancées, notamment en matière de navigation. Les modèles inférieurs restent dans le coup et Garmin continue à les mettre à jour, mais leur interface n’est pas aussi plaisante que celle de ce 1050. L’autonomie plus limitée et le poids de ce nouveau modèle risquent toutefois de décourager ceux qui ne jurent que par la performance. En attendant peut-être des Garmin Edge 550 et 850 qui pourraient reprendre quelques nouveautés du 1050 et les intégrer dans un boîtier plus compact et léger.
