Essai NIU NQi GTS 80 : que vaut le scooter électrique urbain « 125 » ?

Un peu d’évolution au sein de la gamme de scooters électriques équivalents 125 chez NIU. Le constructeur chinois vise des performances plus élevées, promettant un e-scooter plus pratique au quotidien. Notre essai du NIU NQi GTS 80.c

Après le NQi Sport, place au GTS 80 ! Reprendre la compacité des équivalents 50 de la marque, dans un modèle plus performant. Tel est le programme du nouveau NIU NQi GTS 80. De quoi retrouver un modèle familier, mais plus capable au quotidien grâce à une vitesse de pointe plus élevée. Alors, que vaut le scooter électrique sur la route ?

Le NIU NQi GTS 80 côté look : ambiance familière

C’est le moins qu’on puisse dire : le NIU NQi GTS 80 est en effet un scooter électrique particulièrement familier. Et pour cause. Cette nouvelle mouture reprend trait pour trait le design et la conception de son aîné, le Niu NQi Sport de 2020. Un choix à la fois économique et stratégique, ce dernier étant un best-seller de la marque. Nous sommes donc en présence d’un scooter au format compact, doté du phare circulaire caractéristique de NIU à l’avant. Feux LED à l’avant et à l’arrière, formes mi-cubiques mi-arrondies, petit saute-vent… Aucun doute, c’est un NIU.

Visuellement, le scooter bénéficie de finitions soignées comme on en a l’habitude avec la marque. Comme toujours, les plastiques et assemblages, bien qu’honorables, ne semblent pas des plus robustes en cas de choc. Ceci en raison de leur finesse et de leur résonance « palpable ».

Du reste, le NIU NQi GTS 80 présente bien, toujours avec ce petit look subtilement néo-rétro. Il dispose de poignées pour le passager, de repose-pieds escamotables, et d’un petit pare-boue supplémentaire pour la roue arrière. Béquille centrale et béquille latérale viennent compléter le tableau.

Ses dimensions : 1,89 m de long pour 1,22 m de haut, et 74 cm de large. La selle culmine à 815 mm, et le NQi GTS repose sur des roues de 14 pouces. Le tout pour un poids de 113 kg avec ses deux batteries.

Le scooter électrique gagne en maturité mais conserve l’ADN des premiers NIU NGT. Il s’en distingue d’ailleurs essentiellement par ses coloris et ses nouvelles jantes. Fidèle au reste de la gamme, le deux-roues se veut compact et agile pour la circulation urbaine au quotidien. Sur ce point et sans grande surprise, c’est une réussite.

Confort et ergonomie : petit format

Toujours sans surprise, le NIU NQi GTS 80 nous est très familier une fois en selle. Au guidon, on adopte une posture relativement détendue, le dos droit et les bras fléchis. Les pieds en revanche sont un peu plus hauts qu’à l’accoutumée, ce qui nous fait monter les genoux. Ceci en raison de la seconde batterie du scooter électrique, placée sous le plancher. Ce dernier est donc plus haut afin de ne pas nuire à la garde au sol. Avec mes 1,80 m, je me sens légèrement « recroquevillé » sur ce NQi GTS.

L’espace aux jambes reste tout de même correct, suffisant pour accueillir un sac ou un pack de bouteilles par exemple. Même constat au niveau des pieds, avec une bonne profondeur pour les chaussures. Comme vous pouvez le voir sur la vidéo (et avec une pointure 42), il y a largement assez d’espace pour le conducteur.

De son côté, la selle est généreuse et confortable, suffisamment large pour accueillir un passager dans de bonnes conditions. Poignées latérales et repose-pieds se chargent de compléter le confort et la sécurité de notre second de selle. Le poste de conduite, malgré son aspect « naked », est des plus complets. On y retrouve un très bel écran de bord, clair et lisible par tous temps.

Celui-ci affiche l’heure, la vitesse, l’autonomie restante, et le pourcentage de batterie. On peut également y consulter un petit graphique résumant la consommation moyenne lors d’un trajet. Le NIU NQi GTS 80 propose régulateur de vitesse, vide-poche avec prise USB, et crochet derrière le tablier. Pas de marche arrière en revanche, même si ce n’est pas indispensable ici. Enfin, seul l’espace de rangement est décevant, en raison de la batterie sous la selle. Ne comptez pas y mettre un casque.

Performances : urbain suffisant

Au chapitre de l’ergonomie, application mobile et télécommande (alarme, verrouillage) complètent la dotation. Côté performances, le NIU NQi GTS 80 s’équipe d’un moteur électrique Bosch placé dans la roue arrière. Celui-ci développe 3 kW et 42 Nm de couple.

Très silencieux, il nous permet d’atteindre 88 km/h au compteur en mode Sport. En ville, on se contente du mode Dynamic (65 km/h) avec des accélérations et relances dans la moyenne. Le scooter électrique est loin d’être un foudre de guerre, mais suffit amplement aux déplacements urbains du quotidien. Le mode E-Save se limite à 45 km/h, avec des accélérations encore plus douces pour un contrôle optimal. Le scooter est en tout cas parfaitement exploitable sur le périphérique parisien, mais on évitera les départementales par précaution. Quant à la nationale et à l’autoroute, il ne vaut mieux pas s’y essayer.

Pas d’à-coups à signaler, le NIU NQi GTS 80 démarre et accélère avec fluidité. On regrette en revanche la sensibilité des contacteurs aux leviers de frein. La moindre sollicitation coupe la commande d’accélérateur. Concrètement, si vous êtes habitués à conserver un filet de « gaz » lors des petites manœuvres à très faible allure tout en jouant sur les freins pour gérer vos mouvements, c’est la surprise : l’accélération coupe. Le scooter électrique de Niu n’est pas forcément le seul à être conçu ainsi, mais c’est un aspect qui se révèle être gênant même en roulant normalement.

Notamment lorsque l’on garde les leviers de frein sous les doigts. Passé ce détail, le scooter électrique offre des prestations très correctes en matière de suspensions et de freinage. Un peu sec sur les pavés parisiens et autre chaussée dégradée, il reste correct et précis. Côté freinage, pas d’ABS par contre.

Autonomie et recharge : jusqu’à 67 km

Cela n’empêche pas de freiner fort et droit, mais on évitera les gros freinages d’urgence sous la pluie. Les roues se bloquent -très- facilement, surtout à l’arrière. L’alimentation du scooter s’appuie sur deux batteries : une sous la selle, l’autre sous le plancher.

Deux configurations sont disponibles. Batteries 60 V / 26 Ah pour la version 100 km, 60 V / 35 Ah pour la version 130 km. En conduite mixte (essentiellement Dynamic, et de l’E-Save en ville), notre version « 100 km » autorise jusqu’à 67 km d’autonomie. Un score qui grimpe à 85 km en usant essentiellement de l’e-save. Ceci avec un conducteur de 74 kg.

Corrects dans l’absolu, ces chiffres restent tout de même inférieurs à la promesse faite par le constructeur. À vitesse maximale constante en environnement péri-urbain, compter sur un maximum de 50 à 55 km d’autonomie.

Pour recharger, deux possibilités : brancher le scooter directement (pratique si  stationnement avec prise à proximité), ou sortir les deux batteries. Dans notre cas, il faut débrancher et retirer chaque batterie, sans oublier qu’elles pèsent 11 kg chacune. Sans compter que deux batteries + le chargeur… Ça prend quand même de la place dans la pièce.

Avantage du chargeur double : il recharge simultanément les deux batteries. Inconvénient : il est relativement bruyant. Pour un cycle complet, il faudra compter 5 à 6 heures, ce qui est là aussi assez correct. Ce n’est pas forcément « rapide », mais il y a pire sur le marché. Dommage que l’application ne permette que de consulter l’état de charge, et non de programmer horaire et puissance de charge. Une fonction bien pratique, que propose par exemple le scooter électrique Ray 7.7.

NIU NQi GTS 80 : à partir de 4 599€

En résumé, le NIU NQi GTS 80 est une bonne petite évolution au sein de la gamme. Toujours orienté urbain, il gagne en polyvalence grâce à sa vitesse de pointe plus élevée. Ses performances sont en hausse, tout en restant parfaitement accessibles et sécurisantes au quotidien. Le scooter électrique ne fait pas dans l’originalité, mais s’équipe convenablement de série, notamment du côté de l’écran de bord. Il ne lui manque plus qu’une connectivité plus poussée pour une ergonomie optimale.

La coupure d’accélération au contacteur de frein me dérange, mais c’est subjectif. Cela conviendra certainement à de nombreux utilisateurs. Reste à parfaire l’autonomie, inférieures aux promesses faites par la marque. Enfin, malgré l’absence d’ABS, le prix est correct pour la version 26 Ah à partir de 4 599 €. En revanche, le surcoût de 1 100 € pour la version 35 Ah « 130 km », ça pique un peu trop…

Niu NQi GTS : bilan de l’essai