Pour son second modèle, la start-up berlinoise revient avec un scooter électrique plus mature et de grandes ambitions pour trouver sa place dans un marché de plus en plus encombré. Prise en mains sur le pavé parisien.
C’est dans un joli showroom branché ouvert à Paris pendant 6 mois* que nous avons découvert le nouveau scooter électrique signé Unu. Dans un premier temps il est vendu dans la capitale uniquement, porté judicieusement par l’annonce du stationnement devenant payant pour les scooters thermiques. Puis le bureau français compte en déployer la distribution au fur et à mesure d’accords avec des garages locaux pour l’entretien.
Basée à Berlin, la start-up existe depuis 2013 et son premier modèle, le Classic avec son look très rétro a connu un bon succès dans son pays d’origine jusqu’à devenir leader des équivalents 50 cm3, même s’il s’agissait d’un tout petit gabarit, très léger et limité dans son usage. Toujours est-il qu’il aura permis à cette DNVB (Digital Native Vertical Brand, marque verticale née digitale), commercialisée sur Internet, de se consolider et lancer cette année un tout nouveau modèle aux ambitions renforcées.
Développé en Allemagne et construit en Chine, le nouveau modèle s’appelle simplement Unu et son design moderne et ludique rappelle un peu les Gogoro utilisés par le service partagé Coup, aujourd’hui disparu. En tout cas, le scooter allemand attire les regards et vous ne passerez pas inaperçu à son guidon.
*14, rue de la Corderie dans le 3e, jusqu’au 12 novembre 2021.
Un scooter électrique décliné en deux versions
Caractérisé par son dessin simple et moderne souligné de couleurs pastels sympathiques et de feux LEDs, le unu est proposé en deux versions :
- Standard avec un moteur de 3 000 watts de puissance maximale (1 900 W nominale, la puissance utilisée pour le calcul du bonus)
- Plus, avec 4 000 watts (2 700 W nominale, mieux adapté au duo)
Dans les deux cas, le moteur est signé Bosch et logé dans la roue arrière. Sur le volet énergétique, le Unu peut accueillir une ou deux batterie(s) lithium-ion amovibles (33,78 Ah en 50 volts, soit 1,68 kWh) fournies par le chinois TWS. Chacune propose une cinquantaine de kilomètres d’autonomie et pèse 10,6 kg. Cela reste donc facilement manipulable, une confortable poignée facilitant le transport. La recharge se fait en 7 heures avec le chargeur fourni, sur une prise de courant classique, pour un tarif que la marque calcule à 0,50 € pour 100 km. Sur la batterie, un affichage LED indique la progression de la charge.
Contrairement à d’autres modèles du marché dont l’espace sous la selle est condamné par les batteries, unu trouve un bon compromis. Très généreux, l’espace de rangement totalise 33 litres et peut accueillir jusqu’à deux casques jets. Un grand avantage dans cette catégorie. Pour ce faire, le scooter est assez long et cela se voit au niveau de sa selle, confortable pour deux personnes et agrémentée d’une solide poignée de maintien. Cela se remarque aussi au niveau de l’empattement de l’engin, ce qui a permet une bonne stabilité, mais a pour inconvénient une maniabilité limitée, d’autant que le rayon de braquage autorisé par la direction est un peu trop réduit pour bien se faufiler en trafic très dense.
Une prise en mains évidente
Le démarrage se fait très simplement en présentant la carte RFID fournie sur l’écran de bord. Dans une future mise à jour, il sera également possible d’utiliser son smartphone pour activer l’engin. Connecté, le Unu proposera ainsi des mises à jour OTA (Over The Air, à distance).
Le poids du scooter électrique d’Unu est très raisonnable. Comptez 81,5 kg avec une batterie et 101 kg avec le second pack. L’engin est par ailleurs très équilibré. Résultat, la prise en mains se révèle très facile, avec une position de conduite agréable, les jambes à l’aise sur le grand espace plat derrière le tablier pourvu de picots anti-dérapants. La selle est basse et confortable. Les petits gabarits n’auront donc aucun mal à poser les deux pieds au sol au feu rouge. Les rétroviseurs placés assez loin sont efficaces pour la vision mais demandent un peu d’attention en remontant les files.
Le moteur de notre version d’essai (le plus puissant) ne fait pas preuve d’une grande énergie au démarrage. Il a toutefois l’avantage d’être très doux et facile à doser, ce qui compte finalement plus dans le trafic de centre-ville. Si le Unu récupère de l’énergie au freinage, cela reste presque imperceptible à la conduite : pas question ici d’une conduite en comptant sur la régénération pour les décélérations, sans toucher aux freins. Ces derniers offrent une belle puissance mais, si on ne peut compter sur un ABS sur un scooter équivalent 50 (ce serait trop cher), le constructeur aurait pu au moins intégrer une commande couplée, plus sûre. Il faudra donc bien doser le freinage avant/arrière, surtout sur le mouillé, ce qui demande un certain apprentissage et n’est pas nécessairement facile pour le type de clientèle visé.
Heureusement, les pneus ne sont pas des modèles chinois bas de gamme mais sont signés Heidenau, une marque allemande dont on peut espérer un comportement meilleur (notre essai s’est déroulé par temps sec). Une fois lancé, le scooter électrique d’Unu atteint 52 km/h au compteur au maximum. Malgré une fourche qui semble un peu légère, le comportement de l’ensemble est rassurant et le scooter, bien construit, donne confiance. Il distille aussi un bon niveau de confort. Son moteur reste parfaitement silencieux et il faut faire attention à ne pas surprendre les piétons en approchant trop discrètement. Dommage qu’il n’y ait pas un klaxon « soft » qui permette de prévenir sans effrayer avec un bruit trop agressif.
On apprécie certains équipements comme le phare automatique (avec un capteur de luminosité) ou les gros rappels visuels des clignotants au tableau de bord électronique. Mais nous déplorons aussi quelques lacunes d’équipement, comme l’absence de prise USB, de rangement dans le tablier et de béquille centrale. On regrette aussi que l’autonomie restante ne soit pas indiquée en kilomètres sur le tableau de bord. Seul le pourcentage de la batterie est présent.
Magasin virtuel
La commande se fait uniquement via le site internet de la marque. Le Unu sera livré à domicile dans un créneau de 2 heures fixé à l’avance après 4 à 5 semaines de délai, déjà immatriculé, chargé et prêt à rouler.
La version 3000 W est facturée 3 299 € ou 79 €/mois en Location Longue Durée (LLD) et bénéficie de 100 € de bonus écologique. Pour le Unu 4 000 W, compter 3 999 € auxquels retirer un bonus éco chiffré à 420 €. Pour Paris, la mairie ajoute une aide de 400 € dans les deux cas, ce qui abaisse le prix du 4 000 W à juste 3 179 € nets, ou 3 969 € avec deux batteries pour obtenir une autonomie meilleure. Des aides spécifiques sont également accordées aux professionnels.
Des tarifs élevés dans la catégorie mais justifiés par une qualité de conception et fabrication solides et, espérons-le, un suivi sérieux pour cette marque européenne désormais bien implantée. La garantie est de 2 ans et le constructeur facture 790 € la deuxième batterie et 169 € le chargeur supplémentaire.
Version | Prix hors bonus |
Unu 3000 W | 3 299 € |
Unu 4000 W | 3 999 € |
Seconde batterie | 790 € |
Chargeur supplémentaire | 169 € |
Scooter électrique Unu : bilan de l’essai
Les + | Les – |
Design sympa et coffre XL Comportement et freinage rassurants Confort et douceur de conduite Batterie facile à emmener pour la recharge |
Fourche un peu légère et rayon de braquage trop grand Pas de freinage couplé Tarif élevé, surtout avec 2 batteries Quelques lacunes d’équipement (prise USB, rangement avant, béquille centrale) |
Étrange, si une batterie fait 10kg, pourquoi le scooter prend 20kg et passe à 101 en insérant la 2e?