Que vaut la Tromox Ukko S au quotidien ? La petite moto électrique, rafraîchissante sur son segment, devrait avoir de quoi séduire les utilisateurs urbains qui souhaitent se démarquer. C’est parti pour l’essai !
Vous êtes lassé des scooters presque identiquement épurés et des éternelles motos néo-rétro ? On a quelque chose à vous proposer. À la fois originale et efficace au quotidien, c’est peut-être la Tromox Ukko S qu’il vous faut. Au programme, une moto électrique facile et intuitive, avec quelques bonnes petites surprises. Notre essai complet après une semaine passée au guidon du mini-roadster électrifié !
La Tromox Ukko S côté look : mini-roadster électrique
Mini-roadster sportif même ! La Tromox Ukko S est une petite moto électrique à l’allure plutôt originale. Un design « naked » taillé à la serpe, dans un format compact parfaitement adapté à la circulation urbaine. Ce gros insecte survolté affiche une silhouette étroite et tout en finesse de bout en bout. De la face avant pointue façon KTM à la boucle arrière flottante, elle fait tourner les têtes sur son passage. On y retrouve un guidon proéminent, des jantes à caractère sportif, et un éclairage tout LED. Mention spéciale au monobras oscillant, qui dévoile la belle roue arrière façon Honda CB1000R.
Du reste, kits déco et autres détails comme la petite trappe de recharge participent à la qualité perçue. Pas grand-chose à redire du côté des assemblages non plus, si ce n’est quelques serrages (commodos) à parfaire. Mis à part ça, la petite moto électrique signée Tromox est assez sérieuse et réussie.
La Tromox Ukko S est bien finie et valorisante, de surcroît avec les valises latérales qui équipent notre modèle d’essai. Ces dernières accueillent une doublure intérieure capitonnée de bonne facture, idéale pour de petites affaires du quotidien.
Sans surprise, c’est avant tout sa compacité qui nous surprend. Ses dimensions : 1,85 m de long, 80 cm de large, et 1,04 m de haut. La selle n’est pas bien haute, et culmine à seulement 77 cm du sol. Le tout sur des jantes de 14 pouces, pour 110 kilos, batterie incluse. Un format peu commun, voire unique sur son segment. Quelque part entre un mini-roadster type Motron Vizion, et un dirt-bike avec ses « grandes » roues. Petite particularité : la trappe du faux réservoir accueille une zone NFC pour l’accès mains-libres. Elle s’accompagne de barrettes lumineuses à LED, aux lointaines évocations d’ailettes de refroidissement. Couleur rouge ou verte indiquant l’état d’alimentation du véhicule.
Au guidon : ferme mais bien équipée
Derrière son look atypique se cache une moto facile à prendre en main. À commencer par ses 77 cm de hauteur de selle, la rendant très accessible. Tellement d’ailleurs, qu’on la déconseille au plus d’1,80 m, qui est vraiment la limite. Au-delà, position de crapaud garantie !
À bord, les bras sont détendus et la position est relax. A la fois haut et large, le guidon facilite la maniabilité malgré le train avant « volatile » de par sa légèreté. La selle, confortable, est vite rattrapée par l’amortissement très sec de l’engin. Certes, l’arrière est réglable en précharge, mais cela ne fait pas tout. La Tromox Ukko S est ferme, trop ferme. Les routes pavées et autres aspérités en chemin nous remontent dans tout le corps. Du reste, repose-pieds et leviers de frein sont tous bien placés. La prise en main est naturelle dès les premiers tours de roues.
Côté ergonomie, la Tromox Ukko S introduit un peu de fantaisie. La dotation de série intègre commandes rétro-éclairées, régulateur de vitesse et marche arrière. Un port USB est présent, en plus du sympathique écran couleur de 5,5 pouces. De quoi personnaliser l’interface, afficher un diagnostic de l’engin, changer l’heure, la luminosité et les unités.
La télécommande permet quant à elle d’allumer ou d’éteindre la moto à distance. Mais notre petite préférence, c’est bien le fonctionnement intuitif de l’accès sans contact, avec le badge NFC. Il suffit d’approcher celui-ci de la petite zone indiquée sur le faux réservoir, pour allumer ou éteindre la machine. C’est instantané, et les barrettes LED nous indiquent le bon fonctionnement de l’opération.
Son seul défaut ? Le placement et l’inclinaison de la béquille latérale. Comme vous pourrez le constater dans notre vidéo, un léger appui sur la béquille suffit à faire basculer la moto de l’autre côté ! Traduction : soyez très vigilant en quittant la selle après avoir béquillé, même en posant la moto normalement. Une chute à l’arrêt est très vite arrivée.
Performances : jusqu’à 93 km/h
La Tromox Ukko S embarque un moteur électrique central de 4 kW (8 kW en crête) et 180 Nm, avec transmission par courroie. Ce qui lui permet d’atteindre une vitesse maximale honorable de 93 km/h réels (97 km/h compteur).
La puissance se gère via trois modes Eco (E), Drive (D), et S (Sport). En conduite très économique et pas du tout pressée, le mode E atteint 30 km/h en douceur. L’Ukko S se manie alors très bien, mais il faudra être très patient. À privilégier pour réellement ménager la batterie. Le mode D est un compromis idéal au quotidien, plafonné à 60 km/h. La réponse à l’accélération est plus que suffisante pour se faufiler dans la circulation urbaine.
Enfin, le mode S déploie tout le potentiel de la Tromox Ukko S. On atteint la vitesse maximale très rapidement, mais il faudra bien tenir le guidon. Car pour rappel, le train avant, léger, peut nous inquiéter à 90 km/h en courbe. Après tout, cela reste une mini-moto électrique.
La réactivité est en tout cas optimale, parfaite pour s’insérer ou dépasser avec assurance. L’atteinte de la vitesse maximale est également très transparente, et ne provoque pas cette sensation de « frein moteur ». Le bouton « ABS » visible à droite n’a aucun effet ici. L’Ukko S en dispose sur d’autres marchés mais l’unique version importée en France n’en est pas équipée. Heureusement, le freinage combiné efficace est sécurisant même en situation d’urgence. Ce qui n’est pas toujours le cas des pneumatiques CST d’origine qui montrent vite leur limite, surtout sur le mouillé.
Autonomie et recharge : de 45 à 120 km
La Tromox Ukko S renferme une batterie de 3,86 kWh en 72 V / 55 Ah, pour 20 kg. Logée dans le faux réservoir, elle s’installe et s’extrait sans trop de difficultés. Enfin sauf une : rappelez-vous, la moto bascule pour pas grand-chose ! Placement côté béquille conseillé pour la manipulation donc.
Les plus pragmatiques l’auront relevé : une batterie sous la trappe signifie l’absence de tout espace de rangement. Sans valises latérales, l’Ukko S ne peut tout simplement rien emporter. Celle-ci demande environ 5h30 pour une recharge complète -et relativement bruyante- avec le chargeur externe 10 A. Pour les mieux lotis, elle peut se brancher directement derrière la petite trappe située sur la droite de la moto. Poids oblige, le transport répété entre un appartement et le lieu de stationnement se révèle pour le moins… fatigant. L’autonomie annoncée est de 160 km.
En pratique et au quotidien, nous atteignons 80 à 90 kilomètres en conduite normale (parcours mixte). À pleine puissance, soit 93 km/h quasi constants en Sport, l’engin autorise quelque 45 km. Enfin, abuser du mode Eco nous permet de dépasser les 120 km. C’est bien, c’est écolo, mais il faudra s’armer de patience sur les axes supérieurs à 30 km/h.
Dans l’ensemble, ce sont là des valeurs plutôt correctes pour un usage quotidien. Du reste, la fréquence de recharge dépendra bien entendu de votre kilométrage hebdomadaire.
Seule petite remarque, histoire de chipoter un peu : l’accès fastidieux au disjoncteur, situé plus en retrait sous la coque. On prend vite le coup de main, mais son emplacement ne facilite pas forcément la remise sous tension. Du reste, câbles, connecteurs, et autres éléments de maintien de la batterie sont de très bonne facture. Aucune plainte à formuler de ce côté-là.
Tromox Ukko S : à partir de 6 490€
La Tromox Ukko S est une bonne mini-moto électrique pour le quotidien. Parfaitement adaptée aux moins d’1,70 m, elle est accessible et d’une grande facilité en milieu urbain. En matière de style, c’est une alternative autrement plus sportive et racée que l’approche néo-rétro d’une Super Soco TC Max, par exemple. Le mini-roadster sportif électrique s’échange contre 6 490€ hors bonus moto électrique. Et mis à part les coloris proposés, pas de versions différentes ni de configurations de batteries à foison. Seuls les accessoires tels que les valises latérales et leurs supports, entre autres, sont susceptibles d’alourdir la facture. Mais là, ce sera une question de choix. Entre nous, le look de mini baroudeur sportif électrique, c’est 100% validé.
Pour tout vous dire, il ne lui manque pas grand-chose pour devenir un must-have. Un amortissement plus confort, des pneumatiques dignes de l’engin, et puis pourquoi pas l’ABS par chez nous ? Là, elle sera incontournable, d’autant que c’est une proposition pour le moment inédite sur son segment. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Tromox Ukko S : bilan de l’essai
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