Fabricant des marques de vélos électriques Lapierre, Winora, Babboe, Haibike etc, le groupe Accell vient d’annoncer son intention de supprimer jusqu’à 150 emplois dans le cadre de la réorganisation de sa structure de production. Fusion de ses deux usines de Heerenvenn (Pays-Bas) et délocalisation de la fabrication de certains deux-roues dans d’autres usines européennes du groupe ; cette série de mesures drastiques viendra s’ajouter à celles déjà prises, en décembre 2023, pour permettre au groupe de retrouver un modèle économique pérenne.
En décembre, l’agence de crédit Fitch Ratings avait annoncé que les finances du groupe Accell étaient « insoutenables » et avait dégradé la note de l’entreprise. En cause, le trop haut niveau de stock résultant d’un ralentissement du marché et un bénéfice insuffisant pour financer la dette importante du groupe.
Pour faire face à cette situation, Accell a mené un premier plan de restructuration. Fermant son usine de Ghost (Allemagne), supprimant des emplois à Raleigh (Royaume-Uni), réorganisant complètement la production et la distribution de Babboe et recapitalisant l’entreprise à hauteur de 250 millions d’euros, les dirigeants pensaient avoir fait le plus dur. Ce n’est manifestement pas le cas puisque, sous couvert de modernisation et d’organisation plus efficiente du groupe, le PDG Tjeerd Jegen vient d’annoncer une série de nouvelles décisions qui devraient se traduire par la suppression de 100 à 150 emplois.
L’idée centrale du nouveau plan de restructuration ? Cesser d’associer marque et lieu de production dédié pour « tirer parti des solides installations de production européennes, réduire la complexité opérationnelle et améliorer sa position concurrentielle ». En d’autres termes, rationaliser la chaîne d’approvisionnement et basculer la production des modèles de vélos électriques les plus vendus des usines existantes en Hongrie et en Turquie.
À lire aussiLe marché du vélo sera compliqué en 2024 : Scott anticipe et emprunte 160 millions d’euros pour traverser la tempêteCette délocalisation ne sera pas sans conséquences. Les deux usines de Heerenveen seront fusionnées en une seule, destinée à devenir un centre d’excellence axé sur la R&D et l’innovation. Y seront notamment produites les marques Babboe et Carqon. Néanmoins, et comme l’on peut s’y attendre quand un industriel annonce vouloir délocaliser (même en Europe), « malheureusement, la délocalisation de la production ne peut avoir lieu sans la suppression de certains postes ».
Sur les 320 employés que comptaient des deux usines de Heerenveen, un peu plus de la moitié devrait être conservée. Pour la fédération des syndicats néerlandais, Accell indique vouloir « déplacer une grande partie de sa production vers la Hongrie et la Turquie, en poursuivant la production à Heerenveen uniquement pour les vélos cargo et quelques autres vélos électriques très exclusifs. Mais, s’il n’y a pas d’investissement rapide dans de nouveaux outils de production, nous prévoyons une deuxième vague de réorganisation à court terme. On est bien loin de l’ambition de Accell qui, fin 2022, avait exprimé le souhait de faire du site de Heerenveen une usine « haut de gamme ». Maintenant, on peut presque parler de « fin » pour Accell aux Pays-Bas ».
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