Dès son entrée sur le marché du vélo électrique, Giant a misé sur l’innovation pour se différencier des autres fabricants. Le géant mondial du cycle veut capitaliser sur ce positionnement et offrir de nouveaux services aux possesseurs de vélos électriques de la marque, notamment grâce à son centre européen de recherche et développement de Lelystad (Pays-Bas). Moteur « maison », disponibilité des pièces détachées, réseau dense de détaillants… autant d’avantages que Giant veut mettre en avant.
Dès le lancement de ses premiers modèles de vélos électriques, Giant a choisi une voie différente de ses principaux concurrents en développant notamment ses propres moteurs et batteries. Plutôt que de se fournir chez Bosch, par exemple, il a développé en interne le moteur SyncDrive en collaboration avec Yamaha qui est alimenté par des batteries conçues avec Panasonic.
Comme le souligne Oliver Hensche, directeur général de Giant Deutschland GmbH, ce choix a surpris. « Au début des vélos électriques, de nombreux revendeurs sont venus me voir et m’ont demandé pourquoi nous nous compliquions ainsi la vie et n’allions pas simplement chez Bosch pour ensuite vendre nos vélos électriques plus facilement. C’est peut-être une option de court terme séduisante, mais à long terme, vous n’en retirerez aucun bénéfice. Nous considérons le vélo comme un produit intégré et, du point de vue commercial, nous savions qu’il était logique de développer notre propre système ».
Le présent semble lui donner raison, puisque alors que de nombreux autres fabricants sont en difficulté (Accell, VanMoof…), Giant poursuit son développement sur le marché du vélo, électrique, notamment en Europe, sans heurts.
Ce que confirme Oliver Hensche : « en Allemagne, par exemple, Giant détient une part de marché de 4 à 5 %. Cela montre qu’il s’agit d’un marché très encombré avec beaucoup de concurrence. Même les leaders du marché ne détiennent qu’une part d’environ 10 %. Les marques qui sont actuellement sous pression sont celles qui attendent beaucoup du marché des capitaux, mais dont l’histoire est très courte. À la différence de Giant, ils n’ont pas leur propre chaîne de valeur ».
Et Giant compte bien pousser plus en avant son avantage différentiel, en déployant une gamme de services exclusifs destinés aux possesseurs de vélos électriques de la marque. Avec l’appui de son centre européen de réparation, il est d’ores et déjà en capacité d’offrir à ses clients autrichiens et allemands la rénovation du moteur de leur vélo. Ce sont ainsi plus de 600 moteurs qui, suite à une panne, ou simplement dans la cadre d’une maintenance préventive sont pris en charge par Giant.
Grâce à son réseau de revendeurs extrêmement dense, tout moteur SyncDrive peut ainsi faire l’objet d’un aller-retour au centre de réparation, en un temps record ; et bénéficier d’un nettoyage/lubrification, de la mise à jour des logiciels, de la vérification des capteurs électriques et du contrôle des pièces mécaniques. Le service devrait bientôt être ouvert au marché français.
Pour Giant, l’avenir passe forcément par son réseau de revendeurs. La marque ne souhaite pas investir directement dans la commercialisation de ses produits online, mais plutôt soutenir ses 12 000 revendeurs au niveau mondial, par un appui marketing fort d’abord, mais surtout en leur offrant des gammes de services pour leurs clients. Oliver Hensche est convaincu que « Giant doit offrir à son réseau de concessionnaires une gamme de services à proposer à leur clients, car, dans 10 ans, les concessionnaires qui se porteront bien seront ceux qui offriront un bon service. C’est là que Giant veut être meilleur que les autres. Aujourd’hui, tout le monde parle du parcours client et un concessionnaire classique n’est pas en mesure de couvrir lui-même le parcours client. Ils ont besoin d’un partenaire solide. C’est ce que nous sommes. Nous ne nous contentons pas de vendre des pièces détachées et de vendre un produit ».
Fort d’une vision stratégique claire, le géant mondial du cycle, ne semble donc pas inquiet de ce qui est désormais considéré comme « la crise du vélo électrique » en Europe. Signe de cette sérénité, la sortie récente de l’AnyTour E+, équipé du nouveau moteur SyncDrive Sport 2 et est doté d’une nouvelle batterie développée avec Panasonic (22 700 cellules, 2 300 cycles de charge).
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