AccueilMarchéGiant veut investir prioritairement le marché européen du vélo électrique

Giant veut investir prioritairement le marché européen du vélo électrique

Young Liu, PDG de Giant, a confié à notre confrère Bike EU sa stratégie pour conforter la position de leader mondial de son groupe sur le marché du vélo. Dans cette interview, il révèle la nouvelle priorité accordée à l’Europe ; avec notamment l’accroissement de ses investissements productifs sur le Vieux Continent, mais aussi une meilleure prise en compte des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) pour renforcer l’exemplarité de son groupe.

« Dans le cadre de notre concurrence sur le marché européen, nous allons développer de nouveaux modèles économiques et intensifier nos activités en R&D, IoT et digitalisation. C’est pourquoi nous allons également agrandir notre siège social européen aux Pays-Bas ». Pour Young Liu, entré en fonction il y a quelques mois, la stratégie est claire : la priorité doit être mise sur le marché européen du vélo électrique et musculaire.

Certes, comme il le souligne, « la Chine est le principal marché en volume pour nos marques propres, et nous y distribuons environ deux millions d’unités chaque année », mais l’Europe est le premier marché en valeur, devant les États-Unis et relègue la Chine à la troisième place.

Au-delà même du potentiel économique que représente l’Europe, ce sont ses spécificités propres qui conduisent le PDG de l’entreprise Taïwanaise à miser massivement sur le Vieux-Continent.

Giant veut devenir un partenaire incontournable de l’industrie européenne du vélo

Que ce soit dans son activité de sous-traitance pour des fabricants européens ou pour ses marques propres (Giant, LIV, Cadex et Momentum), Giant compte bien tirer profit des difficultés persistantes de la chaîne d’approvisionnement européenne pour se placer comme un partenaire incontournable de l’industrie du vélo.

Agrandissement de son siège social, développement de la R & D, accroissement de la relocalisation de la production… Giant voit grand et compte investir massivement. Le géant chinois en a les moyens : il a moins souffert que ses concurrents de la crise du vélo et avec des stocks revenus à un niveau normal (-10 % par rapport à 2019), il a la trésorerie nécessaire pour financer ses investissements.

Même si, comme le rappelle Young Liu,  « la situation actuelle du marché suscite encore de nombreuses incertitudes, et nous devons d’abord les surmonter. Nous sommes toujours confrontés à la hausse des coûts et des prix de nos fournitures et de nos produits finis. Pour fonctionner efficacement et faire face aux futures perturbations du marché, nous allons réduire encore davantage nos stocks ».

Le groupe Giant doit montrer son exemplarité

Au-delà des problématiques industrielles, le PDG a, par ailleurs, bien compris que son entreprise devait aussi travailler à l’amélioration de son image. L’implantation taïwanaise de son groupe et ses usines chinoises suscitent des interrogations de certains de ses partenaires européens. Droit du travail, impact environnemental… le groupe Giant a besoin de montrer son exemplarité dans le domaine ; plus que d’autres (un récent article du Monde Diplomatique a souligné les conditions de travail déplorables dans l’industrie cycliste taïwanaise).

À la tête de l’Alliance cycliste pour le développement durable (BAS), qui s’est engagée à œuvrer pour le respect des conventions internationales relatives aux droits humains, Young Liu compte bien rassurer ses partenaires. Il est notamment à l’origine de la mise en place d’un audit externe qui doit évaluer chez chacun des membres « sept sujets clés liés à l’industrie du vélo, fondés sur les conventions des Nations Unies relatives aux droits humains et les réglementations locales ».

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