William Perrier, nouvellement nommé à la tête de Accell France, prend, de ce fait, les rênes des cycles Lapierre. Si les autres marques du groupe sont naturellement au cœur de sa stratégie de développement, il porte néanmoins une attention très particulière à l’entreprise dijonnaise. Parmi ses priorités, retisser des liens de proximité avec la communauté des aficionados de Lapierre, valoriser le savoir-faire à la française, renouer avec l’innovation permanente.
William Perrier œuvre dans l’industrie du cycle depuis une dizaine d’années. D’abord en charge pour le groupe Accell de la direction commerciale France, il vient de prendre la tête de la filiale française du groupe néerlandais. Cycliste amateur passionné, fin connaisseur du marché français du deux-roues, il a décidé de relever le défi de « l’après crise du vélo » qui a fragilisé nombre d’acteurs mondiaux de la filière.
« Suite au Covid, comme tout le monde, nous avons subi les difficultés à approvisionner le marché, suivies ensuite en 2023 d’une baisse importante de la demande qui a conduit à des stocks pléthoriques chez tous les fabricants. Pour le groupe Accell, plus de 320.000 vélos étaient stockés à fin 2023. Heureusement, nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel et, à fin 2024, le niveau de stock sera revenu à la normale, tant en France que pour le groupe dans son ensemble ».
Certes, comme Cleanrider l’a relaté ces derniers mois, cette situation a affecté directement le groupe Accell, et donc Lapierre. Mais William Perrier considère que les réponses adéquates ont été apportées (restructuration et réorganisation au sein du groupe, injection de nouveaux capitaux…) et que désormais le temps est venu de « réinvestir le portefeuille des marques du groupe Accell, et notamment, pour la France, Lapierre, Winora et Haibike ».
Pour Lapierre cela passe, en particulier, par la valorisation du savoir-faire français, la redynamisation de la gamme et une présence accrue dans toutes les compétitions de haut-niveau.
Dans cette perspective, Lapierre a été une des chevilles ouvrières, avec d’autres acteurs de la filière vélo, de la mise en place du label Cycloscore. Celui-ci fournira au consommateur une information quant aux conditions de production de son vélo et notamment son impact sociétal et environnemental. Un label taillé sur mesure pour Lapierre et William Perrier !
En effet, comme il aime à le rappeler, « sur les 80 000 vélos que nous vendons chaque année, 20 à 25 000 vélos sont assemblés à Dijon ; les autres l’étant en Europe (Hongrie pour les VAE, par exemple). De plus, comme dirigeant, je crois beaucoup à la force de la marque employeur. Pour un client, savoir que son vélo est fabriqué en Bourgogne, par des personnes respectées par leur entreprise, c’est une valeur ajoutée supplémentaire. Le Cycloscore vient ainsi rendre visible ce qui ne l’est pas ».
À lire aussiTest Lapierre e-Explorer 4.5 High : un VTC électrique endurant qui manque de performanceCôté produits, si William Perrier reste plutôt mystérieux sur les nouveautés à venir, il annonce cependant « la sortie très prochaine de trois nouveaux vélos route/gravel et le montage de la nouvelle motorisation Bosch pour tous les vélos électriques de la gamme ». À défaut d’en savoir davantage, on se contentera du sourire gourmand de William Perrier qui s’autorise néanmoins à ajouter « ce que je peux vous dire, c’est qu’en 2025, on se focalise sur le musculaire, mais qu’en 2026, le focus sera porté sur notre gamme électrique. En effet, si Lapierre est surtout identifié pour ses vélos musculaires, un virage s’est amorcé puisque, désormais, 45 % de nos ventes sont portées par des vélos électriques ».
Dernier volet de la stratégie de reconquête de la communauté cycliste en France, l’engagement encore plus massif dans le sport de haut-niveau. Il ne vous a probablement pas échappé que, lors des JO de Paris, quatre de nos athlètes ont porté haut les couleurs de Lapierre (Léonie Périault, Cassandre Beaugrand et Dorian Coninx en triathlon, Gwladys Lemoussu en paratriathlon). Par ailleurs, Lapierre est aussi partenaire (jusqu’à la fin de l’année) de l’équipe féminine FDJ-Suez. Mais cela ne suffit pas à satisfaire William Perrier, « on doit nous voir dans toutes les disciplines avec des équipes top niveau… y compris sur le World Tour (Tour de France, entre autres) avec une équipe de stature internationale ».
Lapierre reste bien le fer de lance du groupe Accell en France. Les propos de William Perrier ne laissent aucun doute. Mais, pour autant, le nouveau directeur général d’Accell France, est bien conscient du formidable atout que représentent les 19 marques du groupe. Il veut s’appuyer sur son réseau de 450 revendeurs et de nouvelles collaborations, telle celle signée avec le réseau Cyclelab, pour accroître sa part de marché sur le segment du vélo électrique grâce à Winora et Haibike.
Première initiative qu’il veut marquer de son empreinte, le Lapierre Test Tour (40 dates à travers la France) pour inviter les clients à venir essayer les deux-roues du groupe. Si William Perrier était bien présent sur le Roc d’Azur, avec un vélo qui a attisé la curiosité de nombreux participants ; il ne peut se démultiplier. Il compte donc sur ses collaborateurs et ses revendeurs pour « écouter les clients, leur parler… car leur parler, c’est aussi les conquérir ».
La suite de votre contenu après cette annonce
Annonce partenaire
Zero Motorcycles : « Notre modèle est proche de Tesla »
Interview10 novembre 2024
Annonce partenaire
Annonce partenaire
Annonce partenaire
On a découvert les premières motos électriques Can-Am !
Interview14 novembre 2023
Annonce partenaire