Research Nester, société spécialisée dans les études de marché, estime, dans son dernier rapport, que les ventes mondiales de deux-roues électriques devraient quadrupler d’ici à 2030 et passer de 36 à 139 milliards d’euros. Côté vélos électriques, la dynamique de progression sera moins forte, mais reste cependant extrêmement positive avec un chiffre d’affaires 2030 évalué à 41 milliards d’euros (vs 25 en 2022).
Si, en France, le marché des vélos électriques connaît un ralentissement ces deux dernières années, cette situation n’est que conjoncturelle et non structurelle ; le marché français devrait retrouver son dynamisme antérieur, car porté par une tendance mondiale fortement haussière.
À l’origine de cette prévision mondiale optimiste, un certain nombre de facteurs : la lutte pour la réduction des gaz à effet de serre qui soutiendra le développement des mobilités douces (notamment en Europe), la nécessité de désengorger la circulation des grands centres urbains, une progression forte des ventes dans certaines régions encore peu équipées et les progrès techniques du matériel (en particulier des batteries).
Coté environnemental, force est de constater que l’industrie du transport est responsable d’une part importante de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Actuellement, on estime que les véhicules à moteur sont responsables de plus de 22 % des émissions directes mondiales de CO2. De plus, entre 1990 et 2022, le taux de croissance annuel moyen des émissions des transports était supérieur à 1 %.
C’est pourquoi, dans le cadre des efforts visant à réduire les émissions de carbone, nombreux sont les gouvernements qui adoptent des plans de soutien au développement des usages du vélo électrique : incitations fiscales à l’achat, investissement dans les infrastructures, soutien à l’industrie… nombreux sont les leviers activés. Et l’enjeu est de taille, car toutes les études montrent que le vélo électrique a un réel potentiel de décarbonation des transports. La dernière étude en date, menée en Angleterre, estime que les vélos électriques pourraient réduire les émissions de dioxyde de carbone de 45 %, s’ils sont utilisés pour remplacer la voiture sur les courts trajets du quotidien.
L’Europe, en particulier, s’est engagée dans le Green Deal (objectif de réduction des émission de CO2 de 50 % d’ici à 2030, avant la neutralité climatique prévue en 2050). Outre le développement de carburants (tels que l’hydrogène vert) pour diminuer la consommation de carburants fossiles, ou l’exploitation de la chaleur fatale industrielle ; l’Europe investit aussi dans le vélo électrique à travers un plan ambitieux. Ce contexte conduit Research Nester à estimer que le marché européen sera devenu le plus important d’ici à 2033.
Dans les autres régions du monde, même si la croissance est, pour l’instant, moins portée par des politiques publiques, celle-ci va nécessairement s’accélérer sous l’effet notamment des contraintes supportées par certains réseaux routiers. C’est notamment le cas de la région Asie-Pacifique et plus particulièrement, par exemple, en Inde.
En effet, l’Inde possède le second plus grand réseau routier au monde. Or le pays connaît une augmentation exponentielle de son trafic routier en raison d’une population croissante, d’un manque de transports publics et d’une circulation anarchique. Actuellement, un conducteur indien reste coincé dans des embouteillages plus de 132 heures par an en moyenne. Compte tenu de la nature des déplacements, le vélo électrique pourrait contribuer à désengorger partiellement les axes de circulation en Inde. Le gouvernement commence d’ailleurs à initier des actions pour stimuler son adoption.
Derrière ces problématiques d’émission de CO2 et de difficultés de circulation, il apparaît que ce sont principalement les grands centres urbains qui vont connaître, dans les années à venir, une massification des usages du vélo électrique. Ce qui, selon Research Nester, se traduira par une augmentation forte de la demande en vélo urbain (y compris vélos cargo électriques) soutenue aussi par un double phénomène : la baisse progressive du prix des VAE et l’augmentation du revenu disponible qui progresse régulièrement (+ 2 % au niveau mondial en 2022).
Dernier point souligné par Research Nester, les progrès techniques, notamment du côté des batteries, contribueront à faciliter l’adoption du vélo électrique dans les déplacements quotidiens. En effet, parmi les arguments des utilisateurs actuels de VAE, si le bien-être et l’impact écologique sont cités comme importants ; la facilité d’usage est un point fréquemment cité (avec comme corollaires l’accent mis sur les risques routiers et les récriminations fréquentes quant au stationnement sécurisé des VAE).
Sur le volet de la praticité, les batteries lithium-ion ont largement contribué à l’améliorer. Plus abordables, avec un rapport énergie/poids supérieur, elles représentent désormais une part importante du parc de vélos électriques. Selon Research Nester, la demande s’intensifiera fortement : elle devrait être multipliée par six d’ici à 2030, pour atteindre environ 4 térawattheures.
L’étude explore par ailleurs en détail les projections des futures ventes de VAE par segment (VTT, route, urbain…), en fonction du type de moteur (central, moyeux arrière…) et à travers une multitude d’autres filtres. Point intéressant si les perspectives de développement du marché du vélo électrique sont au beau fixe ; c’est en fait le cas de tous les deux-roues électriques. Scooters, motos, trottinettes devraient même connaître une croissance supérieure à celle des VAE dans les dix prochaines années.
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