Oui, le vélo à assistance électrique est bon pour les muscles et pour le cœur. Et, à effort égal, il permet d’aller plus loin.
« Tu te déplaces à vélo ? Bravo sportif ! Ah c’est un électrique ? Feignasse. »
Quel possesseur de VAE, n’a pas déjà eu droit à ce type de réflexion, parfois agrémentée de « les batteries ça pollue » ?
Il y a quelques années, j’aurais répondu que le VAE remplaçait la voiture mais pas la salle de sport. J’ai changé d’avis depuis, il peut très bien remplacer les deux.
Certes, se mouvoir en vélo à assistance électrique fait un peu moins transpirer qu’à vélo musculaire, mais les contempteurs de ce mode de déplacement ignorent souvent deux choses. D’une part il est possible de régler l’assistance afin que celle-ci compense juste le surpoids de l’engin afin de fournir si on le souhaite le même effort qu’avec un musculaire. D’autre part, et c’est peut-être l’argument le plus intéressant, avec un VAE, à effort égal on va plus loin plus vite. Autrement dit, on brûlera le même nombre de calories en parcourant 50 kilomètres en VAE avec l’assistance maximum qu’en parcourant 20 kilomètres en vélo mécanique. Ou, a contrario, on se fatiguera deux fois moins à distance égale, ce qui est l’une des meilleures raisons pour lesquelles un nombre croissant de nos concitoyens optent pour le VAE en remplacement de la voiture pour se rendre à leur travail.
Et le fait d’avoir ce moteur avec une assistance au pédalage présente certains avantages. Voyons-en quelques-uns.
Certains peuvent penser que parce que le vélo est électrique et demande moins d’efforts, il ne s’agit pas vraiment d’un exercice. Une étude menée par l’université Brigham Young et publiée dans le Journal of Medical Internet Research a révélé que les personnes qui utilisent des vélos électriques font presque autant d’exercice que celles qui font du VTT sans avoir l’impression d’avoir fait un entraînement difficile. En réalité, même avec l’assistance au pédalage, les cyclistes doivent toujours pédaler, ce qui leur permet de brûler des calories sans s’épuiser. Il s’agit aussi d’un excellent exercice cardiovasculaire « doux » qui peut aider à développer l’endurance et les muscles.
Et puis le VAE permet à des milliers de personnes de passer au vélo, ce qu’elles n’auraient jamais fait avec un musculaire. Rien que pour cela, la démarche est totalement vertueuse.
Les vélos électriques rendent le cyclisme plus accessible et les gens sont plus susceptibles de s’y adonner parce que c’est plus facile, en obtenant à peu près le même entraînement avec moins d’effort. Pour les personnes qui mènent une vie sédentaire, le vélo électrique leur permet de bouger et d’être dans la nature. Cet exercice, ce changement de décor et cet air frais contribuent à améliorer l’humeur, à réduire le stress, à favoriser un sommeil plus réparateur et à augmenter la productivité. J’en fais personnellement l’expérience au quotidien depuis déjà 6 ans, pour vélotaffer mais également pour la balade le week-end. En fait, dans la plupart des cas, si je n’ai rien d’encombrant ni personne à transporter, je prends mon VAE pour tous les trajets inférieurs à environ 15/20 kilomètres, et même en ville, c’est un plaisir et même un bonheur chaque fois que je l’enfourche. C’est bête mais c’est vrai : cela met de bonne humeur (bon ok, sauf les fois ou un 19 tonnes un peu agressif manque vous transformer en steak tartare).
Le trajet que j’effectue pour me rendre à mon lieu de travail me prend exactement (dans des conditions identiques de circulation « normale ») 45 minutes en transports en commun, 40 minutes à pied (ce que je fais aussi régulièrement car j’adore marcher), 30 minutes en voiture (temps incluant le fait de me rendre au parking et de me garer à destination) et… 18 minutes à vélo. Le vélo électrique est parfait pour se rendre au travail à quelques kilomètres de distance et pour faire des courses rapides. Un chiffre : selon une étude réalisée par TomTom en 2021, la vitesse moyenne en voiture à Paris intra-muros la journée est de 13,1 km/h. A vélo, mon ordinateur de bord indique une vitesse moyenne cumulée de 21 km/h…
Rappelons qu’un VAE n’est pas un dragster mais juste un vélo légèrement assisté, avec une assistance qui se désactive au-delà de 25 km/h. Et si vous voulez aller plus vite, bon courage vu le poids et les frottements. Un VAE n’est donc pas plus rapide qu’un mécanique, il permet juste d’arriver à 25 km/h plus rapidement et de maintenir une meilleure moyenne. En cela il n’est pas plus dangereux qu’un mécanique. Les risques sont simplement différents. Les vélos électriques sont généralement plus sûrs que les vélos ordinaires parce que vous pouvez accélérer pour vous écarter plus rapidement et rouler à des vitesses plus élevées, en étant mieux inséré dans le trafic, si vous n’êtes pas sur piste cyclable. Ils sont également plus stables car plus lourds, sans parler des équipements de sécurité supplémentaires dont certains sont équipés (clignotants, feu stop, freins renforcés…). Seul bémol, la conception et le poids de certains VAE les rendent moins maniables, et peut-être plus difficiles à maîtriser dans des conditions difficiles (passages étroits, raidillons…)
L’assistance au pédalage donne un coup de pouce aux cyclistes. Elle aide à franchir les collines, les pentes et les terrains accidentés, ce qui permet une conduite plus souple et réduit le stress sur les articulations. Vous pouvez également rouler avec plus de puissance et de précision qu’avec un vélo ordinaire. Et il permet de faire du vélo à des personnes qui, autrement, ne pourraient pas utiliser un vélo traditionnel en raison de leur condition physique. En outre, vous pouvez faire de plus longues balades sans vous épuiser physiquement.
Même sans être un VTT, un VAE permet également de rouler plus loin. Une analyse des données relatives à la santé et aux transports dans sept villes européennes a révélé que les cyclistes utilisant un vélo électrique effectuaient des trajets plus longs que les cyclistes sans moteur. Par conséquent, les VAEistes (hum…) ont obtenu un gain de forme similaire à celui des cyclistes à pédales. L’autonomie varie énormément d’un vélo à l’autre, mais vous avez la possibilité d’installer une deuxième batterie pour l’augmenter. Cela vous permet de visiter des endroits plus éloignés, tandis que l’assistance vous aidera à gravir des côtes et à vous aventurer sur des terrains que vous n’auriez peut-être pas pu atteindre auparavant. Dans un contexte de balade et de découverte étalée par exemple sur quelques jours, il est très facile, même pour une personne pas spécialement sportive, de parcourir 50 à 70 kilomètres par jour sans s’épuiser. Prévoir juste une bonne selle et une tenue rembourrée au niveau du fessier pour les premiers jours car cette partie de l’anatomie est souvent le maillon faible du raid cycliste au long cours.
Rapide, bon pour la santé et le moral, pratique, pas polluant à l’usage, le VAE est un concentré d’avantages pour les muscles et l’air que nous respirons. Un truc de feignasse ? Peut-être, mais de feignasse en forme et qui va loin !
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