Le rapport complet 2023 de la fréquentation vélo en France montre que le vélotaf en ville tire l’usage vers le haut, tandis que le loisir plafonne et reste très saisonnier.
L’an dernier fut morose en termes de ventes de vélos électriques, suivant la tendance d’autres pays en Europe. Toutefois, l’utilisation n’a pas baissé en France si l’on croit Vélo & Territoires (V&T). Son premier bilan donnait une hausse de 5 % de la fréquentation vélo, par rapport à 2022. V&T est allé plus loin dans ses données et son analyse, avec un rapport complet publié ce mois de mai.
On apprend que la fréquentation est bien supérieure à l’avant-Covid, en hausse de 37 % par rapport à 2019. Par contre, le rapport montre une disparité entre la pratique en ville (+40%) et en campagne (+22%). L’explication est assez simple. Le vélotaf tire les chiffres par le haut avec l’explosion du vélo électrique favorisant l’usage (+38%), ou du moins un usage mixte du vélo (+44%).
Et oui, le vélo purement de loisir, qu’il soit de route, gravel, VTTAE ou en cyclotourisme, n’a progressé “que” de 22% en 4 ans. La hausse a surtout eu lieu en 2021, plafonnant depuis, tandis que l’utilitaire ne cesse de croître, certes plus lentement en 2023.
Autre fait marquant : les cyclistes ne disparaissent pas l’hiver. Oui, ils sont plus nombreux entre mai et octobre quand le temps est plus doux, or seulement 40% de moins entre décembre et février.
“La quasi-absence de saisonnalité de la fréquentation observée au niveau national est surtout le reflet de la pratique utilitaire” explique V&T. L’hiver y participe pour 19 % (en hausse en 2023), contre environ 27 % pour les autres saisons. En analysant par type de territoire, les “ceintures urbaines” affichent le même lissage annuel que les grands centres urbains qu’elles entourent. Les petites villes et bourgs ruraux sont eux plus actifs en saison estivale.
“La pratique de loisirs demeure très saisonnière et fortement concentrée sur la période de juillet-août”, continue le rapport “avec 37 % des passages de l’année”.
La variabilité est aussi intéressante selon les jours. “La pratique cycliste est généralement plus élevée les week-ends dans les zones périurbaines et rurales” révèle V&T, “alors que dans les grands centres urbains elle prédomine durant la semaine”.
Là encore, le vélotaf montre son influence en ville, les zones rurales étant encore peu développées pour cet usage. Toutefois, même les samedi et dimanche conservent des niveaux d’utilisation élevés, montrant que les cyclistes continuent à utiliser leur vélo pour leurs déplacements.
Bien qu’avec 1 731 compteurs (+11% sur un an), les chiffres de Vélo & Territoires ne sont pas complets. Certaines parties de régions sont totalement absentes : dans le Massif Central, en Occitanie, dans le Grand Est, la Corse ou les DOM-TOM.
De plus, Vélo & Territoires n’a utilisé que 70% des données récoltées dans un souci de fiabilité, une part certes en hausse. Car même le compteur n°1, celui du boulevard Sébastopol à Paris (13 657 passages quotidiens en moyenne), a dysfonctionné plusieurs jours en avril dernier. Or il semble en mesure d’intégrer le bilan 2024, qui fixe une limite de 90 % de données validées.
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