(image : piqsels public domain)
Vous vous êtes mis au vélo ? Bravo, vous avez fait le plus dur, quelle que soit la raison. Si vous êtes convaincu de la démarche et que vous y découvrez un nouveau plaisir, reste maintenant à transformer l’essai en étendant son usage au-delà des loisirs et des petites balades du week-end.
Et, pourquoi pas, envisager de lâcher enfin la voiture ou les transports en commun pour tenter une nouvelle expérience, celle de vous rendre quotidiennement au travail à vélo. Autrement dit adopter une pratique déjà plébiscitée par 2 millions de français : le vélotaf.
Bien sûr, si cela vous titille, vous pouvez vous lancer dès aujourd’hui en mode aventurier de la jungle urbaine, mais vous constaterez assez rapidement que devenir un vrai vélotaffeur ne s’improvise pas complètement, et que cet usage du vélo suppose d’adopter quelques bonnes pratiques qui deviendront rapidement des routines, que ce soit en matière de confort, de sécurité et d’efficacité.
Bien que les pratiques de sécurité à vélo et l’aisance en selle deviennent une seconde nature après un certain temps, une personne qui n’est pas montée sur un vélo depuis des années (et qui n’a peut-être jamais roulé sur la route) peut avoir beaucoup plus de questions que de réponses en ce qui concerne les déplacements à vélo. Monter sur un vélo et faire sa première sortie peut être inconfortable, déroutant, voire carrément dangereux si l’on ne sait pas ce que l’on fait. Mais le vélo n’est pas dangereux, il y a juste quelques points à garder à l’esprit pour rendre votre expérience aussi sûre, confortable et pratique que possible.
Voici nos conseils pour pratiquer le vélotaf dans les meilleures conditions, issues de notre propre expérience.
Bien sûr, vous pouvez vous lancer dans le vélotaf avec votre bicyclette actuelle, mais vous vous apercevrez peut-être à l’usage qu’elle n’est pas vraiment adaptée. En fonction de vos capacités physiques, de votre taille et de la typologie de votre parcours, vous aurez peut-être besoin d’amortisseurs (pavés), d’une assistance électrique (pentes raides), de freins fiables et puissants (descentes, nombreuses intersections) et peut-être simplement d’un bon porte-bagages. Votre vélo actuel peut avoir des vitesses inadaptées, se révéler inconfortable sur les pavés ou ne pas être équipé de garde-boue. Chaque type de vélo répond à un usage et les déplacements quotidiens ne font pas exception. Des pneus plus larges assureront une conduite confortable, un système d’entraînement par courroie empêchera votre pantalon d’être souillé par la chaîne, tout comme un système de changement de vitesse caché dans le moyeu arrière.
Cela parait banal, et d’ailleurs cela ne concerne pas seulement les vélotaffeurs. Et pourtant, on a l’impression en croisant ces centaines de cyclistes chaque jour que seulement une petite partie parmi eux a pris le temps de bien régler sa monture à sa morphologie. Des réglages simples pourtant puisqu’il s’agit essentiellement de la hauteur de la selle et éventuellement de celle du guidon (et du bon ratio entre les deux), et parfois du réglage longitudinal de l’assise.
Bien régler son vélo n’est pas secondaire, c’est même un gage de confort et de sécurité qui peut tout changer dans votre pratique au quotidien. Il n’y a rien de plus inconfortable et inutilement fatigant qu’une selle trop basse pas exemple. Pensez-y et refaites-le régulièrement, car les réglages peuvent bouger avec les kilomètres et les vibrations. La distance moyenne d’un trajet en vélotaff serait de 12 kilomètres. Ce qui fait 24 kilomètres par jour, soit, sur une base moyenne de 230 jours de travail, 5520 kilomètres par an. Cela mérite bien un petit réglage, non ?
Jetez un bon coup d’œil à votre vélo avant de le mettre sur la route. C’est primordial pour votre sécurité, mais aussi pour son bon fonctionnement et sa longévité. Nettoyez et graissez la chaîne, gonflez les pneus et assurez-vous que les freins fonctionnent correctement. Si vous n’êtes pas à l’aise avec la mécanique de base d’un vélo, confiez-le à une coopérative ou à un magasin de vélos local pour une mise au point avant de partir. Pensez également à l’entretien régulier. Si vous vous déplacez régulièrement, votre vélo devrait être inspecté par un professionnel à la fin de chaque saison afin qu’il soit prêt pour l’année suivante. Ceux qui roulent toute l’année doivent faire entretenir leur vélo au moins tous les six mois.
Avant même de partir, vous devez penser à ce qu’il adviendra de votre monture à destination. Y a-t-il un parking dédié ou un garage à vélo sur votre lieu de travail ? Est-il sécurisé ? Peut-on y attacher aisément son vélo ? Est-il facilement accessible ? Si vous roulez en vélo électrique, pourrez-vous le recharger sur place le cas échéant ? Autant de questions dont les réponses pourront avoir un impact sur votre organisation de vélotaffeur.
On le sait, il n’existe absolument aucun système antivol totalement infaillible, mais certains dispositifs sont néanmoins plus efficaces que d’autres, et même certains vélos. Le temps est l’ennemi des voleurs, par conséquent, le meilleur système n’est pas celui qui est inviolable mais celui qui demande le plus de temps pour être neutralisé. Optez par exemple pour un antivol pliable de type de ceux que propose Abus par exemple, qui ont la réputation d’être parmi les plus solides.
Pensez aussi au système de fixation de votre antivol sur le vélo, généralement il est fourni avec et c’est très pratique et facile à caser. Vous pouvez aussi opter pour un traceur GPS que vous planquez quelque-part dans le cadre du vélo. Il n’empêchera pas le vol mais vous permettra peut-être de localiser votre vélo et de le signaler à la police pour qu’elle vous aide à le récupérer. Bon courage quand même…
À lire aussiVélos électriques : le marquage antivol bientôt obligatoire ?Si vous avez l’habitude de vous rendre à votre travail en voiture, en deux-roues motorisé ou en transports en commun, vous connaissez le trajet par cœur. Mais il se peut qu’il soit très différent à vélo car vous pourrez le plus légalement du monde emprunter des rues à contresens grâce à certaines voies cyclables, voire, selon la géographie de votre région, des pistes et chemins interdits aux voitures. Le mieux est de tester, voire même de jeter un œil par exemple sur Google Maps en cochant l’option trajet à vélo.
Bien sûr, c’est une bonne idée de tourner la page et vous avez l’intention de faire la navette entre votre domicile et votre lieu de travail tous les jours. Mais cet objectif est-il réalisable immédiatement ? Commencez par vous fixer l’objectif de vous déplacer une à trois fois par semaine. Une fois que vous aurez réussi, ajoutez des segments ou des jours de trajet supplémentaires.
Il se peut qu’une fois complètement acquis à la cause du vélotaf, cela devienne votre unique mode de transport, été comme hiver, quelle que soit la météo. Dans ce cas, vous vous apercevrez très vite que votre machine est comme une auto, elle a besoin d’un coffre ou en tout cas d’un moyen de transporter divers équipements et marchandises, comme votre ordinateur portable, votre chargeur, et, de plus en plus fréquemment, vos petites courses, que vous faites dans le quartier de votre lieu de travail avant de rentrer à la maison. Dans ce cas, vous pouvez opter pour des sacoches à l’arrière, et pourquoi pas un panier à l’avant. Personnellement je préfère un bon sac à dos, que je trouve plus adapté en termes de compacité, et donc d’équilibre de conduite.
Le vélotaf vient avec une petite contrainte, qui peut parfois agir comme un repoussoir pour certains. Il s’agit de la tenue vestimentaire. Pas toujours facile d’arriver au bureau en tenue de cosmonaute en hiver ou quand il pleut, et dégoulinant de sueur en été. Pour cela, il faut prévoir les bons équipements et être capable de s’en séparer une fois sur son lieu de travail. Idéalement, il faut donc que votre travail propose un lieu fermé pour pouvoir vous changer, et bien sûr une douche pour les saisons ou les régions chaudes.
Certains vélotaffeurs ont d’ailleurs deux tenues, la première pour le trajet, et l’autre, qui reste au bureau (avec une rotation quand même !) pour la journée. Du coup il faudra prévoir aussi un petit peu de temps supplémentaire pour se changer et se refaire une beauté. Nous parlons là des cas extrêmes, car la plupart du temps vous viendrez comme vous êtes, on peut aussi être très élégant à vélo par climat tempéré !
Internet regorge de sites, forums, groupes et communautés sur les réseaux sociaux dédiés au vélotaf. Si certains ne présentent pas beaucoup d’intérêt ou deviennent parfois le bureau des pleurs, d’autres valent vraiment le coup d’y faire un tour et de devenir membre car ils sont des mines d’informations sur tous les sujets liés au vélotaf (sécurité, pratique, accessoires, mécanique, innovations…), et l’entraide qu’on y trouve peut être précieuse.
Nous pourrions étendre cet inventaire à de nombreux points supplémentaires tant le sujet est riche et passionnant, mais vous avez déjà ici les fondamentaux pour bien commencer votre nouvelle vie de vélotaffeur. Il reste évidemment les questions de sécurité, mais elles concernent tous les cyclistes et pas seulement les vélotaffeurs, et nous considérons qu’elles relèvent de la responsabilité, du bon sens et de l’instinct de survie de chacun. Rappelons quand même que le port du casque est vivement conseillé, ainsi que celui d’un gilet fluo facilement visible. Et que le respect du code de la route et des règles de sécurité pour soi et pour les autres ne sont pas des options.
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