La Commission européenne envisage de revoir les règles encadrant les véhicules motorisés. Le secteur du vélo électrique s’inquiète d’une possible reclassification des VAE, qui pourraient perdre leur statut de simples bicyclettes.
La menace n’est pas nouvelle, mais elle devient plus concrète. À l’approche d’une révision des réglementations européennes sur les véhicules motorisés, le sort juridique des vélos à assistance électrique (VAE) est en question. Aujourd’hui classés comme des bicyclettes tant qu’ils respectent certaines limites, les VAE pourraient être assimilés à des cyclomoteurs si de nouvelles normes venaient à durcir le cadre. Une perspective qui inquiète constructeurs, distributeurs et défenseurs de la mobilité douce.
À lire aussiRéglementation des vélos électriques : que dit la loi en 2025 ?Pour anticiper cette réforme, les principales fédérations professionnelles — ZIV en Allemagne et CONEBI au niveau européen — ont proposé une nouvelle définition technique du VAE. L’idée : préserver son statut de vélo tout en prenant en compte les évolutions du marché. La puissance maximale du moteur pourrait ainsi être portée à 750 W, à condition que l’assistance cesse à 25 km/h et que l’accélération reste modérée. En parallèle, un rapport d’assistance de 1:4 serait imposé, avec une exception à 1:6 sous les 15 km/h, notamment pour les vélos cargos ou adaptés.
Cette approche vise à maintenir une certaine liberté d’innovation, notamment pour les VAE utilitaires, sans entrer dans le champ des véhicules motorisés soumis à homologation. En d’autres termes, on fixe des limites claires pour éviter que les VAE ne soient perçus comme des scooters déguisés.
Pour les experts comme Hannes Neupert, limiter trop strictement la puissance reviendrait à freiner des usages pourtant essentiels : vélos cargos familiaux, tandems, modèles pour personnes âgées ou en situation de handicap… Tous ces vélos ont besoin d’un coup de pouce plus musclé pour rester confortables et sûrs, notamment dans les côtes. Selon lui, l’industrie ne doit pas sacrifier ces publics au nom d’une vision trop restrictive du vélo.
Les propositions actuelles vont donc dans le sens d’un compromis : préserver l’assistance proportionnelle à l’effort, mais permettre des puissances adaptées à des usages spécifiques. L’avenir du VAE en tant que moyen de transport accessible, pratique et sans formalités administratives lourdes se jouera sans doute dans les prochains mois… à Bruxelles.
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