Fini le temps où les vélos-cargos étaient une curiosité urbaine. En 2024, ils s’imposent comme une solution incontournable pour repenser la logistique et le transport en ville. Avec 3 400 véhicules en circulation, ces nouveaux acteurs de la mobilité urbaine transforment le paysage des rues françaises.
Le rapport 2024 de l’Observatoire de la Cyclomobilité Professionnelle dresse un portrait encourageant de l’adoption des vélos-cargos en France. Pas moins de 650 entreprises ont déjà franchi le pas, utilisant ces véhicules pour des activités allant de la livraison du dernier kilomètre au commerce ambulant, en passant par les services et même la construction. Avec une capacité de charge moyenne de 117 kg et des trajets quotidiens pouvant atteindre 30 km, ces vélos musclés prouvent qu’ils ont plus d’un tour dans leur sacoche. Pas étonnant que des marques emblématiques comme Ligier s’y intéressent de près avec l’annonce récente du vélo cargo Pulse 2.
L’étude met en lumière les bénéfices économiques et écologiques des vélos-cargos. Les coûts de mobilité des entreprises qui les utilisent sont huit fois inférieurs à ceux des véhicules utilitaires légers, tandis que les émissions de gaz à effet de serre sont réduites par 15. En ville, leur flexibilité leur permet également d’éviter les embouteillages et de réduire les délais de livraison, un atout majeur pour les professionnels du transport.
Malgré ces atouts, le chemin vers une adoption massive reste semé d’embûches. Le coût initial élevé et le manque d’infrastructures adaptées freinent encore l’enthousiasme de certains entrepreneurs. Sans parler du regard parfois sceptique porté sur ces véhicules, notamment dans le secteur du bâtiment où ils peinent à se défaire de leur image « hipster ». Comme l’indique un artisan interrogé dans le rapport : « Un artisan, en camion, il est toujours pris ‘au sérieux’. Nous, à vélo, on a eu la question : ‘Mais vous êtes des vrais professionnels ?' ».
Si les chiffres témoignent d’une adoption croissante des vélos-cargos, plusieurs défis restent à surmonter pour une intégration à grande échelle. L’un des principaux obstacles identifiés concerne le cadre réglementaire et assurantiel. Actuellement, les cyclo-entreprises peinent à trouver des offres d’assurance adaptées, en raison d’un manque de reconnaissance de ces véhicules comme véritables outils professionnels. De même, la question du foncier pose problème : pour être efficaces, ces entreprises ont besoin de locaux accessibles en centre-ville, mais ces espaces restent rares et coûteux. Comme le souligne un entrepreneur interrogé dans l’étude : « J’avais failli arrêter à un moment donné, faute de locaux… ça a presque fait échouer le modèle. ». Pour accompagner cette transition, plusieurs villes commencent à repenser l’aménagement urbain, avec des zones de stationnement dédiées et des infrastructures spécifiques adaptées aux vélos-cargos.
Face à ces défis, les collectivités locales commencent à prendre les choses en main. Paris et Bordeaux montrent l’exemple avec des initiatives telles que des espaces réservés aux entrepreneurs à vélo ou des aides financières à l’achat. 93 % des flottes de vélos-cargos en France sont aujourd’hui concentrées dans les grands centres urbains, preuve que ces solutions séduisent particulièrement les métropoles.
Si la tendance se confirme, on pourrait bien voir les vélos-cargos devenir les nouveaux rois de la jungle urbaine dans les années à venir. Une chose est sûre : la révolution est en marche, et elle pédale fort.
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