Pour rendre sa moto électrique 125 encore plus verte, la startup Ambre Tech imagine utiliser des batteries de Renault ZOE de seconde vie. Une démarche vertueuse pour un engin à la conception 100 % française.
Sur son site Internet, Ambre Tech promet une moto électrique en équivalent 125 cm³ qui serait capable de rivaliser avec les modèles thermiques de la catégorie 300. Pourtant, les caractéristiques du moteur embarqué n’apparaissent pas particulièrement élevées. D’une puissance nominale de 5 kW, il grimperait à 15 kW en pic et développerait un couple jusqu’à 80 Nm. Pour comparaison, nombre de concurrentes disposent d’un bloc autour des 10 kW. C’est 11 kW, par exemple, pour la Zero S qui peut offrir 45 kW en crête et un couple jusqu’à 109 Nm.
Celui de Ambre serait fourni par Mahle. Cet équipementier allemand est bien connu pour ses appareils aux performances surprenantes sur le terrain, déjà avec des vélos électriques. Ce qui aurait tendance à crédibiliser l’annonce de la startup. De technologie asynchrone à induction, il serait dépourvu de terres rares dont le néodyme. Si on ajoute à cela une production géographiquement proche, on a déjà là de quoi améliorer l’empreinte environnementale de façon conséquente par rapport aux autres motos électriques.
« Le moteur d’une Tesla entre les jambes », promet Ambre. Ou encore : « Cette moto est équipée d’un bloc motopropulseur un peu spécial, conçu à partir d’un moteur de Tesla ». Non, mais vous êtes sérieux là !? Difficile d’être d’accord avec ces affirmations de l’ordre du raccourci et le mélange Nikola Tesla/Marque Tesla que l’on trouve par ailleurs et qui peut créer une certaine confusion. C’est dit, passons !
Rechargeable en deux heures, le pack lithium NMC qui sera monté sur Ambre offrirait une capacité utile de 10 kWh. De quoi parcourir a priori réellement 150 km en cycle mixte et 200 km en ville. C’est pas mal. Ce qui nous plaît en revanche vraiment, c’est l’origine de la batterie. Elle serait réalisée avec des cellules provenant du recyclage des Renault Zoé et fournies par Indra Automobile Recycling après contrôle de leur bonne santé.
Le bilan carbone des véhicules électriques est souvent plombé par la fabrication de la batterie. Il est question de 1 612 kg d’équivalent CO2 pour produire un pack de moto électrique. Ce que les fondateurs d’Ambre Tech traduisent par les émissions d’une voiture thermique pour parcourir 10 530 km. C’est pourquoi le choix effectué par la jeune entreprise est vraiment judicieux, lui permettant de communiquer sur un impact environnemental divisé par deux, grâce à la provenance du moteur et des cellules qui seront montés sur cette future moto électrique.
Deux autres informations chiffrées ont déjà été communiquées la concernant : une vitesse maximale de 135 km/h et un poids de 160 kg.
Est-il utile d’écrire que la démarche d’Ambre Tech est tout à fait inhabituelle pour aboutir à des motos électriques qui devaient être prochainement lancées ? Après deux ans pour parvenir à un prototype proche de la production, l’équipe estime que préférer son deux-roues permettrait de réduire les gaz à effet de serre de 80 % par rapport à une voiture électrique neuve, et 89 % s’il s’agit d’un modèle thermique.
Cette moto branchée, c’est avant tout un rêve dirigé par des ingénieurs, designers, et des passionnés réunis dans une association baptisée « Club des pionniers ». Dès le départ de l’aventure, Julien Vaissette a voulu une collaboration étroite entre cette structure et l’entreprise afin de parvenir le plus rapidement possible à une machine aboutie qui soit efficace et la plus vertueuse possible.
Bien plus que pourrait le faire, selon lui, les constructeurs historiques de motos et les nouveaux acteurs qui tardent à élargir le marché avec des offres saines et convaincantes. Il pointe une certaine opacité de la part de marques comme Zero Motorcycles, Super Soco, Harley-Davidson, Ebroh, Horwin, etc. Les personnes intéressées par la démarche de l’ingénieur en mécanique trouveront beaucoup de matière à creuser sur son site Construire-sa-moto-electrique.org.
Elle a de la gueule cette machine conçue avec une selle biplace pour « continuer les virées à deux du dimanche ». Elle en impose par ses volumes. Le bloc motopropulseur apparaît massif, sans se cacher derrière un carénage. Le faux réservoir recouvre l’électronique de puissance. La fourche, le guidon et le phare pourraient presque sembler frêles ou sous-dimensionnés, en barrant verticalement ces deux éléments. Mais le regard est vite happé par les roues qui apportent une importante touche de sportivité à l’ensemble.
En arrivant au terme du présent article, je n’ai qu’une impatience : recueillir les impressions des premiers motards qui auront essayé cette machine électrique fort originale à tous les points de vue. Quand sera-t-elle lancée ? A quel tarif ? Nous espérons de bonnes nouvelles sur l’avenir de ce concept.
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