Voilà plus d’un an que nous avons craqué pour son look de petit roadster électrique et nous n’avons aucun regret, ou presque. Après des milliers de kilomètres à son guidon, vécu au rythme des quatre saisons, notre plaisir reste intact. Chaque virée en ville nous confirme que son style fait souvent l’unanimité et que cette petite moto a de sérieux arguments, mais tout n’est pas rose pour autant. On vous explique tout !
Vous n’êtes sans doute pas passé à côté de notre essai de la Super Soco TC Max, notamment réalisé par Maxime Fontanier sur notre chaîne YouTube. Une moto électrique qualifiée “d’équivalent à un 125 cm3” puisqu’elle est conçue autour d’un moteur délivrant une puissance nominale de 3500 W (maximale de 5 kW). A la différence de cet essai de courte durée, nous vous proposons désormais un retour d’expérience de plus longue durée puisque le membre de la rédaction qui vous écrit ici ces lignes est le propriétaire d’un Super Soco TC Max depuis plus de 18 mois et plus de 3 500 km.
Nous allons partager nos impressions sur le long terme, mais avant cela revenons sur quelques caractéristiques techniques. Outre la puissance de son moteur déjà évoquée, il convient de rappeler que la TC Max embarque une batterie Lithium-Ion de 72 V / 45 Ah offrant ainsi une capacité de 3,24 kWh. Celle-ci lui permet de prétendre à une autonomie de 110 km, mais comme nous allons le voir, celle-ci reste très théorique. La vitesse maximale annoncée est de 100 km/h et le couple maximal est de 180 Nm. A l’heure d’écrire ces lignes, la TC Max est proposée au prix public de 5 990 euros, sans compter le bonus accordé aux motos électriques. Voilà pour les bases, place désormais à notre retour d’expérience.
Vous savez ce qu’on dit sur les goûts et les couleurs. Cependant, dans notre quotidien de testeur, il y a bien des compagnons de route que nous assumons mieux que d’autres. Et ce n’est pas parce que cette Super Soco est là notre, mais même après autant de temps en sa compagnie, nous ne nous sommes pas lassé de son style – raison pour laquelle nous avions déjà craqué à l’époque.
Nous assumons toujours très bien son look de petit « café racer », avec sa selle courte qui, rappelons le aussi, rend les voyages à deux impossibles avec notre gabarit (1.75 m et presque 90 kg). D’ailleurs, ni l’espace sur la selle ni même les performances de la moto (nous y reviendrons) nous semblent adaptées à cela.
Selle qui même après autant de kilomètres sous notre poids (auquel s’ajoute parfois un gros sac à dos bien chargé) et les affres du temps ne souffre pas d’un tassement critique de la mousse qui assure le rembourrage. A vrai dire, le confort procuré par la selle neuve en son temps peine à se rappeler à nous, mais ce que nous pouvons en dire désormais c’est que même si ce n’est pas parfait, l’accueil reste très convenable. De toute façon, vous ne ferez pas des centaines de kilomètres par jour à son guidon.
Reste toutefois un problème de taille. Si les dimensions (113 cm de haut, 70 cm de large et 189 cm de long) et le poids (95 kg) de la TC Max en font un modèle citadin très agréable à manœuvrer, la hauteur de la selle de 81 cm seulement par rapport au sol est clairement un peu limitante. Avec notre mètre soixante quinze et notre carrure, nous avons déjà l’impression d’être un peu trop grand pour elle.
Le seul désagrément que nous avons pu noter – outre le look – sur la conduite, c’est qu’une sorte d’inconfort peut subvenir au niveau des chevilles lié à une position des pieds un peu contraignante. Rien d’insurmontable, mais c’est perfectible. En contrepartie, à l’arrêt on peut poser les pieds bien à plat sur le sol, sans problème.
Notre expérience vécue sur le long terme nous permet aussi de dire que les différentes parties en plastique de la moto ont très bien vieilli dans le temps. Au regard des réactions des autres utilisateurs de la roue, la lisibilité des clignotants semble être bonne, comme celle du phare avant puisque nous n’avons été que rarement exposé à une situation de freinage d’urgence face à une manœuvre un peu brutale d’un automobiliste qui ne nous aura pas vu, par exemple.
Dans l’ensemble donc, nous n’avons rien à reprocher à la moto électrique de Super Soco sur le style. D’ailleurs elle ressemble tellement à une petite moto que bien souvent les motards que nous croisons sur la route ne manquent pas de nous saluer de la main… Peut-être le regretteront-ils après coup, mais en tout cas, c’est un signe, cette TC Max a bien des airs de (petite) moto.
Du côté de ces petites choses qui contribuent à une certaine forme de confort au quotidien, citons le système de démarrage sans contact. Une pression sur la télécommande pour déverrouiller le coupe circuit et l’alarme et hop, la TC Max est prête à partir. Alarme qui n’a d’ailleurs rien de franchement dissuasive tant son bruit est faible, mais qui présente en revanche l’avantage de bloquer le moteur.
Impossible de tracter la moto sans que celle-ci ne provoque des à-coups. Et si d’aventure, comme nous le faisons toujours, vous pensez à bloquer la direction par un tour de clé et y ajoutez un bloc disque, vous êtes relativement tranquille, en fonction des coins, pour des arrêts de quelques heures en journée et sans doute même toute une la nuit. Notre TC Max est toujours restée au garage de nuit, voilà qui explique par ailleurs son très bon état de conservation.
Toutefois, une matinée de stationnement à la porte de Versailles en pleine période de salon aura suffi à ce qu’un autre propriétaire de deux roues garées à côté de notre monture prenne la peine (prenne la peine oui, car nous avions pris soin de lui laisser suffisamment de la place pour sortir) de percuter notre rétroviseur. Une fois le miroir éclaté au sol, on se rend bien compte qu’on touche du doigt les limites techniques du rapport qualité/prix de ce modèle. Celui-ci tenait en place par un simple adhésif double face et un montage à l’ajustement un peu serré dans la partie en plastique. Bref, l’une de ces petites choses qu’on ne voit pas, mais qui traduisent les petites économies réalisées de-ci de-là.
Tout cela pour partager une autre expérience, celle du SAV, en tout cas en région parisienne. Direction la boutique Super Soco à quelques kilomètres de chez nous pour acheter le rétroviseur cassé. “Oula, nous n’avons aucune pièce en stock en commentaire. On peut le commander mais il faut au moins compter 3 à 6 semaines.” Merci, au revoir. A
vec l’urgence d’un plan B nécessaire et aucune envie ni le temps de retourner écumé les magasins parisien, nous passerons par une commande en ligne. Nous opterons pour un duo de rétroviseurs adaptables à moindre frais et livré le lendemain au soir, histoire de pouvoir utiliser aussitôt notre destrier sans prendre de risque.
Après tous ces kilomètres aussi, nous regrettons toujours l’absence d’une commande de feu de détresse en série, précisons-le. Certains pourraient se laisser tenter par une installation optionnelle, ce que nous n’avons pas fait malgré le fait que cela manque dans bien des situations du quotidien. Nous avons en revanche tenté de pallier l’absence de la moindre horloge sur ce petit compteur par des choses achetées en ligne. Nous avons trouvé de petits compteurs dans le même style que notre TC Max, mais passé commande s’est avéré être une bien mauvaise idée.
Le duo de petits cadrans n’a pas tenu l’hiver. Dommage, l’un était censé nous indiquer la température, justement pour en comprendre l’impact sur l’autonomie de la batterie, l’autre devait nous aider à gérer nos déplacements. Et oui, rouler en électrique, c’est aussi rouler moins vite. Vous savez ce qu’on dit sur celui qui voyage sa monture… Quoi qu’il en soit, ce dernier cadran a vécu ses dernières heures sous des pneus après s’être éjecté de notre guidon au franchissement d’un nid de poule sur le périphérique parisien. Le capteur de température a eu trop froid, il a figé. En d’autres termes, si vous pensez que vous pourriez être tentés vous aussi de craquer, sachez que ceux-là sont nuls !
Ah oui, on l’aime bien notre TC Max et pourtant il y a bien une choses qui nous agacent à chaque fois qu’il nous faut la prendre pour de plus long trajets – on s’entend, dans les limites de son autonomie que nous allons abordé plus bas – c’est le manque de rangement. Ou plus précisément, l’absence de rangement pour le bloc secteur.
Notre TC Max nous a été livrée avec le bloc de recharge dit rapide, dont les caractéristiques (83 Volts – 10A) permettent de refaire le plein de la batterie en 4 heures environ. De fait, entre la nécessité d’y loger les composants et un dispositif de refroidissement (autrement dit un petit ventilateur qui fait un boucan qui ne passe pas inaperçu dans un open space par exemple) celui-ci est plutôt imposant (dimensions sans le câble). Jusque là, pourquoi pas, mais si la miniaturisation n’était pas à l’ordre du jour lors de la conception, nous aurions apprécié que ceux en charge de dessiner le capot du réservoir aient eu cela en tête.
Celui-ci, qui est d’ailleurs plutôt bien dessiné, aurait pu être quelques centimètres plus haut afin de pouvoir ranger ledit bloc secteur dans le compartiment prévu à cet effet, juste au-dessus de la batterie. Mais non ! Il manque une petite poignée de centimètres pour être en mesure de refermer le capot si on y loge le chargeur. C’est d’autant plus débile qu’il n’y a aucune contrainte technique dans la conception du capot de réservoir pour faire mieux.
Conséquence de quoi il faut transporter l’encombrant chargeur dans un sac à dos. Notez alors que la chose pèse près de 2 kg et il est encombrant, comptez 25 x 6 x 11 cm pour le seul bloc secteur et il y a ensuite les câbles électriques. De notre côté, nous avons ajouté à cela un top case, bricolé au passage pour accueillir le chargeur et n’en laisser sortir que les prises nécessaires à la recharge sur une borne publique par exemple.
En effet, non seulement le chargeur est trop gros pour le compartiment dans la moto, mais il est conçu de telle sorte que si vous souhaitez lancer une recharge sur une borne publique, et bien celui-ci n’est pas du tout sécurisé. Une personne mal intentionnée pourrait décrocher le câble contenant le transformateur. Il n’y aucun moyen de l’accrocher à la moto : nous avons souvent imaginé créer une boîte sécurisée, fixée sous la selle ou encore lui ajouter une sorte de crochet riveté.
C’est donc enfermé dans notre top case que nous avons pu refaire le plein à quelques occasions. Partageons aussi pour l’occasion un retour d’expérience, partagé avec d’autres propriétaires de TC Max, à savoir que si l’emplacement de la plaque d’immatriculation fait que celle-ci heure le système de fixation du top case si jamais vous abordez un dos d’âne un peu trop vite.
Comme nous le disions plus haut, nous avons traversé les quatre saisons au guidon de notre Super Soco TC Max. De quoi nous faire une idée finalement assez précise de son comportement routier et de son autonomie. La première bonne nouvelle, si on peut dire, c’est que nous n’avons noté aucune perte de performance de la batterie. Malgré les nombreux cycles de recharge et parfois même après les semaines passées sans se préoccuper de son sort, les cellules ne semblent pas avoir souffert. Il convient alors de signaler que l’autonomie de 100 km promise par le constructeur, nous ne l’avons jamais atteinte.
Pas sous notre poids et pas avec notre utilisation sur des profils de route qui passe toujours par un peu de réseau secondaire. Est-il impossible d’atteindre une telle endurance en ville, en mode 1 ou 2, sans doute pas si on pèse environ 70 ou 75 kg – et peut-être même un peu plus si vous circulez beaucoup dans des villes où les limitations à 30 km/h sont appliquées. Quoi qu’il en soit, selon notre utilisation mixte (ville, autoroute et périphérique parisien), une autonomie de 80 km nous semble autrement plus réaliste.
Il nous faut bien insisté sur le fait que notre profil physique et le fait que nous avons toujours avec nous soit un top case, soit un sac à dos, donnait lieu à une charge de près de 100 kg (parfois un peu plus) durant notre utilisation. En effet, l’essentiel de nos déplacements ayant été pour le travail, le matériel emporté n’étant pas sans conséquence. D’ailleurs, durant ces milliers de kilomètres, sauf impératifs, nous avons toujours évité les longues portions d’autoroute tant l’autonomie est impactée. De la même manière, la conduite en ville est toujours coulée. Inutile d’essorer la poignée (entre chaque arrêts), mieux y aller progressivement.
Sur le réseau secondaire ou encore le périphérique, limité à 70 km/h , c’est mieux, beaucoup mieux. Un petit filet de gaz permet de maintenir l’allure avec une consommation plus modérée. Nous avons d’ailleurs pu constater qu’il était pour nous parfois plus pertinent de prendre le périphérique pour circuler autour de Paris sur quelques portes – quitte à faire quelques kilomètres de plus – que de passer par la ville où les nombreux (re)démarrages provoqués par les feux tricolores, stops, cédez le passage, embouteillages… étaient finalement plus énergivores. Ci-dessous, quelques chiffres de nos estimations.
Eté | Hiver | |
Ville | 95 | 90 |
Mixte | 80 | 70 |
Extra-urbain | 70 | 55 |
Comme vous pouvez le voir, les parcours les plus rapides sont sérieusement impactées par les températures les plus fraîches.
Le temps nous aura aussi permis de constater que les pneumatiques à gomme dure s’usent très peu et ce n’est pas franchement une bonne nouvelle. Cela signifie en effet que les gommes dures n’offrent pas une très bonne adhérence, à froid en tout cas. Nous n’avons d’ailleurs jamais trouvé le réel point de rupture de ces pneus finalement assez durs à faire monter en température et assez peu rassurant aussi. Les débuts sur la route où nous abordions les rond-points avec un petit bruit de couinement qui n’inspirait guère confiance pour prendre de l’angle.
Ce n’est pas faute d’avoir pourtant une moto bien suspendue. La fourche inversée à l’avant, bien dimensionnée, fait indiscutablement partie des atouts de la TC Max. Tout comme le système de freinage à disque avec ses jolies durites aviations. Non seulement celui-ci est bien dimensionné, mais il est aussi très précis au dosage. Attention, on ne trouve pas sur la TC Max de système d’ABS ni même de répartition de couple. Le style de conduite plutôt zen instillé assez naturellement par cette petite moto nous a aussi permis de ne pas trop user les plaquettes de frein. Rien à prévoir sur les disques, ni les garnitures avant encore un bon paquet de kilomètres.
Rien à signaler non plus du côté de la courroie qui n’a pas bougé et en même temps tout cela est bien normal. Finalement, ce qu’on peut regretter sur cette partie conduite, c’est que la TC Max pourrait offrir une peu plus de puissance, ou en tout cas une configuration des accélérations un peu plus dynamiques. On ne s’est jamais fait surprendre – et encore moins fait peur – au guidon de la chose. La linéarité est convenable jusqu’à sa vitesse maximale validée pour 100 km/h, mais on l’aurait aimé plus vive. Peut être sommes nous trop lourd.
A noter aussi que la perte de performance intervient dès lors que le niveau de la batterie chute sous les 30%. Ne vous engagez pas sur une voie rapide, vous pourriez vous y sentir en danger. D’ailleurs, même batterie pleine, sa V Max à 100 km/h ne mets pas toujours très à l’aise sur une autoroute limitée à 110 par exemple. C’est pourquoi nous ne l’empruntons que sur quelques kilomètres.
Pour résumer, ces plus de 3500 kilomètres passés à son guidon, nous pouvons dire que malgré ses quelques défauts, nous l’apprécions autant qu’au premier jour. C’est certes une affaire de goût, mais elle nous séduit toujours autant par son look réussi (non ?). Nous étions convaincus par sa maniabilité et son aisance à se faufiler et jamais nous n’avons été déçus. Son poids d’environ 90 kg, son centre de gravité assez bas, mais le fait le plus gros du poids soit situé entre les jambes du pilote (a contrario des modèles qui ont le moteur dans la roue arrière) sont autant d’atout pour le pilotage comme pour les toutes manœuvres qu’on est emmené à faire au guidon d’un deux roues.
Toutes celles-ci se font vraiment très facilement et finalement, le fait que nous la trouvions un peu basse pour notre mètre soixante-quinze peut devenir un atout pour toute une cible d’utilisateur. Car oui, la TC Max est un bon modèle pour se convertir à l’électrique avec un équivalent 125 cm3 qui ne vous fera pas grimper aux arbres, mais qui, nous en sommes convaincus, vous permettre de profiter de belles virées « à la cool » – en raison de son typage et de sa puissance plutôt modeste.
Reste que l’absence de compartiment pour ranger le chargeur et les difficultés qui en découlent pour refaire le plein sur des bornes publiques, par exemple, sont à nos yeux des défauts à avoir en tête. Nous avons composé avec au cours de ces dernières années, parfois en faisant le choix de déjeuner en terrasse pour garder un œil sur la borne où elle était reliée. Il y a plus contraignant, non ?
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