AccueilMoto électriqueNoil convertit à l’électrique votre Solex pour 499 €

Développant actuellement son réseau à travers la France, Noil s’active à convertir à l’électrique les deux-roues électriques et assimilés. Victor Breban, l’un des 3 cofondateurs, explique à nos lecteurs l’activité de la startup installée à Montreuil (93).
 
Avec une entrée en vigueur le lendemain, l’arrêté ministériel qui sert de cadre réglementaire à la conversion électrique des véhicules thermiques a été publié au Journal officiel le vendredi 3 avril 2020. Pour les véhicules motorisés à 2, 3, ou 4 roues du groupe L (cyclomoteurs, motos avec ou sans side-car, quadricycles divers, etc.) immatriculés depuis plus de 3 ans, l’aide gouvernementale s’élève à 1 100 euros. Peuvent en profiter : Les particuliers, les professionnels et les collectivités. Le rétrofit d’une voiture essence ou diesel risque bien d’être inaccessible pour au moins quelques années au plus grand nombre d’automobilistes. En cause, l’homologation du kit qui augmente les coûts et doit être réalisée pour chaque type de véhicule. Convertir un deux-roues dont la cote de popularité est élevée est en revanche bien plus intéressant financièrement.
 

Véritable engagement au service du rétrofit

« Avec Clément Fleau et Raphaël Setbon, nous pensions dès 2018 à convertir les deux-roues électriques. Nous avons créé Noil en mai 2019. Comme membre de l’association AiRE [NDLR : Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique], nous avons participé à la rédaction de l’arrêté d’application du rétrofit. Notre filière est encore un petit monde dans lequel nous nous connaissons tous bien », lance Victor Breban. Premier modèle à être transformé : le sympathique Solex.
 
« Nous avons développé des kits pour la conversion des modèles 3 300, 3 800 et 5 000 », commente notre interlocuteur. Pourquoi le Solex ? « Pour donner une seconde vie à ce véhicule mythique de l’industrie française ! Des millions d’exemplaires écoulés qui sont aujourd’hui malheureusement délaissés car difficilement utilisables à cause de problèmes techniques ou de contraintes règlementaires », expliquaient déjà les cofondateurs au lancement de Noil.


 

Un Solex convertit à l’électrique en 48 heures

Il ne faut pas plus de 48 heures pour convertir un Solex à l'électrique. Pour quel tarif ? A partir de 499 euros TTC, prime gouvernementale déduite, mais montage compris. C’est moins cher que d’acheter un vélo électrique neuf.
 
Le kit installé par Noil se compose d’un moteur d’une puissance de 440 W, alimenté par une batterie d’une capacité énergétique de 672 Wh. « Un Solex rétrofité dispose d’une autonomie de 30-34 kilomètres », précise Victor Breban.
 
Le travail réalisé par Noil est particulièrement soigné. A part la batterie amovible, fixée au niveau du porte-bagage, et la discrète gâchette d’accélération au guidon, rien ne trahi la transformation. « Le moteur électrique prend la place du volant magnétique, et le contrôleur est dissimulé sous la plateforme repose-pieds. Le galet d’entraînement original est conservé, ainsi que la possibilité de pédaler pour aider à faire avancer le Solex », détaille le jeune directeur qui fut élève-avocat.
 

De kits déjà amortis

Noil convertit également d’autres modèles, comme la mobylettes Peugeot 103 (899 euros, ou 30 euros par mois). « Faire homologuer un kit nécessite un budget de 20 000 à 30 000 euros. Avec les conversions déjà réalisées et les 200 réservations que nous allons traiter d’aujourd’hui à septembre prochain, nous pouvons déjà considérer que ces frais sont amortis », révèle Victor Breban. « Les profils de nos clients sont variés, avec une importante représentation des 40-55 ans pour le Solex. Certains sont des collectionneurs et des passionnés qui peuvent posséder plus de 15 exemplaires et souhaitent en convertir quelques-uns pour les utiliser régulièrement. Les premiers retours sont encourageants : Tout le monde est satisfait », souligne-t-il.


 

De nombreux projets en cours

 « Nous allons également convertir des Vespa, ainsi que le scooter BMW C1 pour lequel nous avons enregistré un nombre suffisant de réservations. Ce sera sans doute aussi prochainement le cas du modèle à 3 roues MP3 de Piaggio. Nous avons reçu pour lui plus de 2 500 demandes », chiffre Victor Breban.
 
Sur son site Internet, Noil indique quelques pistes supplémentaires : mobylettes Motobécane Bleue, Motobécane 51, Piaggio Ciao, et Yamaha X-Max. Pour produire des kits de conversion qui seront spécifiques à chaque modèle, la jeune entreprise a besoin de comptabiliser un minimum de réservations. Et ce, afin que la démarche d’homologation soit rentabilisée.

Le marché est potentiellement très vaste, avec 1 million de scooters à essence qui circulent en France et pourraient être rétrofités. Afin de motiver leurs propriétaires, Noil avance plusieurs arguments. En voici deux parmi les plus importants : Un scooter électrifié, c’est « 200 kilogrammes de CO2 économisés par an » ; « le coût d’usage [NDLR : Carburant, entretien, stationnement] est divisé par 2 après l’électrification ».


 

Une entreprise qui s’étend

« En plus des 3 cofondateurs, Noil compte une dizaine de personnes dans ses effectifs, dont 8 sont mobilisées à l’atelier de conversion », indique Victor Breban. « Répartis un peu partout en France, une vingtaine de partenaires effectuent des conversions avec nos kits », poursuit-il.
 
Ils sont, par exemple, situés à Cesson-Sévigné (35), Mérignac (33), Aire-sur-la-Lys (62), Mareuil-le-Port (51), Castres (81), Plombières-lès-Dijon (21), Montbenoit (25), Lyon (69), Pertuis (84), Lamanon (13) et Paris (14e arrondissement), etc. « Nous bénéficions également d’un partenariat avec Feu Vert pour une plus grande couverture au niveau national. Après formation, le personnel qualifié pourra effectuer les transformations localement », précise-t-il. Joli développement pour la startup incubée par Paris&Co et l’accélérateur autotech CarStudio de Mobivia. « Cette étape nous a permis d’obtenir des contacts et de bénéficier de synergies », met-il en avant.
 

Economie circulaire

 Des 3 cofondateurs, c’est Clément Fleau qui pousse le volet consacré à l’économie circulaire. Sous l’impulsion de cet ancien « acheteur industriel pour de grandes maisons de luxe françaises », Noil s’engage à recycler l’intégralité des pièces issues de la conversion.
 
Pour exemple, les pots d’échappement et les réservoirs d’essence sont revendus sur le marché de l’occasion, et les fluides sont collectés pour traitement. De façon plus globale, par son activité de rétrofit, l’entreprise s’inscrit dans une démarche citoyenne en évitant « d’envoyer à la casse un véhicule souvent encore en état de fonctionnement ». Les utilisateurs de deux-roues convertis n’auront pas à se préoccuper du développement des zones à faibles émissions (ZFE) pour circuler au quotidien.
 
eBike Generation et moi-même remercions Victor Breban pour sa disponibilité et sa présentation de Noil.
 
 

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