AccueilVélo électriqueNous avons essayé le Rockrider E-ACTV 100, le vélo électrique le moins cher de Decathlon

Nous avons essayé le Rockrider E-ACTV 100, le vélo électrique le moins cher de Decathlon

« Aujourd’hui, pour 1 000 €, on n’a plus rien », a certainement été le point de départ du projet Rockrider E-ACTV 100. Un vélo à assistance électrique vendu 999 €, répondant au cahier des charges issu de l’ADEME en matière de réparabilité et des clients de Decathlon côté utilisation. Nous avons été conviés à sa présentation. Nous l’avons roulé une quarantaine de minutes et le résultat est clivant.

Nous sommes un mardi après-midi. À Paris, les mardis sont visiblement gris. Qu’importe, le Rockrider E-ACTV 100 ne fait pas dans la couleur ! Le cadre est proposé en gris ou en blanc nacré. Le premier est à cadre haut, le second à cadre ouvert. Réduction des coûts. C’est d’ailleurs le mot d’ordre : retirer le superflu pour ne garder que l’essentiel. Mais est-ce suffisant pour en faire un vélo décent ? Plus ou moins.

©Cleanrider/ Jérémy FDIDA

Un contrôle de la chaine de production

Decathlon l’a visiblement joué comme Dacia. Le pragmatisme à son paroxysme. L’idée est de grappiller des euros à tous les niveaux de la conception, sans rogner sur la promesse de départ : vélotafer et/ou se promener.

C’est ainsi que le moteur utilisé est celui déjà éprouvé sur d’autres modèles. C’est également la raison pour laquelle, il est logé dans le moyeu de la roue arrière. C’est pour cela que la selle est un peu plus fine et sans marquage, que le contrôleur est dénué d’écran ou que le vélo n’est pas équipé de capteur de couple, ni de béquille.

Autant que compromis qui ont abouti à un vélo non dénué de qualités, qui ne cible non pas les cyclistes, mais ceux qui n’ont pas osé franchir le pas du vélo à assistance électrique.

Caractéristiques et design : entre bons choix et obligations

À première vue, l’E-ACTV 100 ne ressemble pas à un vélo low cost. Le cadre en alu moulé offre des courbes réussies. Le dessin est typique des VTC électriques. Le tube oblique massif accueille la batterie amovible de 356 Wh. Celle-ci s’extrait par le côté (bon point) et intègre une poignée de transport.

Nous trouvons un éclairage intégré (phare comme feu arrière) et alimenté par la batterie. Un effort a même été fait sur l’intégration des câbles. Une fourche suspendue, sommaire, mais présente, amortit quelque peu les aspérités de la jungle urbaine, grâce à ses 60 mm de débattement. Les pneus de type ballon à la structure assez fine offrent une faible résistance au roulement, malgré une largeur de 48 mm.

Il est possible de bloquer l’amortissement pour gagner en efficience sur le plat. ©Cleanrider/ Jérémy FDIDA

Le cintre est droit, avec des poignées confortables. Sur la gauche se trouve le contrôleur de la partie électrique. Dépourvu d’écran, il n’offre qu’une indication approximative de l’autonomie restante via un système de barres lumineuses. Sur la droite, la poignée de changement de vitesses. Elles sont au nombre de 6. La transmission a été confiée à Microshift.

La selle, sobre, s’est avérée confortable sur 40 minutes. À voir comment elle vieillira dans le temps. Les garde-boues sont de série, bon point. En revanche, la béquille est en option. Elle est vendue dans un pack intégrant le porte-bagage (capable de porter 40 kg). Un pack à 49 euros. C’est dommage, car une béquille est indispensable pour ce genre de vélo.

Sur la potence se trouve un connecteur SP Connect, issu d’un partenariat avec Decathlon. Un moyen de compenser l’absence d’écran par le smartphone du client. D’ailleurs, l’E-ACTV est connecté. Nous n’avons pas pu vraiment jouer avec l’application durant notre prise en main.

Les freins, Tektro pour les disques et étriers, Decathlon pour les manettes sont donc à disque, mais mécaniques. À ce tarif, de l’hydraulique était impossible. Enfin, le moteur est celui des Riverside 100E. Decathlon annonce 100 000 exemplaires en circulation et un contrôle total de la chaine de réparation.

L’ensemble affiche 23 kg sur la balance, un poids plutôt contenu.

Sur la route avec le Rockrider E-ACTV 100

Un tour parisien de 40 minutes ne suffit pas à juger d’un vélo, mais il permet d’avoir une première idée de ce qui attend les utilisateurs.

L’E-ACTV 100 offre une géométrie des plus classiques. Dos droit, peu d’appui sur les poignets, avec des manettes de freins qui tombent sous l’index, vous n’aurez pas envie de jouer la carte du sport. Le vélo mise sur le confort.

Dès les premiers tours de roues, nous constatons la petite latence propre au Microshift. Rien de rédhibitoire pour autant.

En mode Éco, le moteur semble être resté chez lui. Nous passons alors au niveau intermédiaire. Là, il se réveille. L’assistance sert à quelque chose. C’est d’ailleurs ce rapport qui offre le parfait compromis entre effort et assistance. Ce n’est pas le cas du troisième et dernier palier. Le moteur se met à partir sans raison. Il suffit de donner un rythme au pédalage, sans effort, pour avancer. Au point qu’en arrivant à un feu, le moteur continue de délivrer du couple. Si vous ne souhaitez pas faire d’effort, c’est définitivement le mode à choisir sur le plat. De notre côté, nous avons préféré le mode 2. La sensation reste cependant peu agréable pour qui cherche un pédalage assisté naturel. Mais le parti pris est cohérent avec l’usage de vélotaf pratiqué généralement, à savoir, pousser l’assistance au maximum.

Arrive le moment de freiner. Les freins à disque mécaniques impliquent un rodage. Ce n’était pas le cas ici. Il a fallu presser fort les manettes et anticiper un peu. C’est un point essentiel à prendre en compte lors de l’achat, faute de quoi, vous serez bon pour un carton. Surtout en ville.

Le rodage sera impératif. ©Cleanrider/ Jérémy FDIDA

Le moteur ne semble pas débrayer une fois les 25 km/h atteints. Il faut alors forcer pour lutter contre le poids du vélo et la résistance du moteur, en plus de l’énergie à fournir pour se déplacer. Le sport n’est pas de la partie et l’E-ACTV 100 servira à se divertir plutôt qu’à se dégourdir. La fourche suspendue a fait son travail. Plutôt dubitatif sur l’intérêt financier de son intégration, nous avons admis qu’elle n’était pas superflue.

L’absence de béquille est pénalisante. ©Cleanrider/ Jérémy FDIDA

Les pneus n’ont pas montré de problème d’adhérence. À vérifier sous la pluie. Les 40 minutes par temps frais sont passées assez rapidement. Il en ressort une assistance qui pourrait être un peu mieux calibrée, quitte à offrir un cran supplémentaire entre le second et le troisième niveau. Les freins sont à revoir. Pour le reste, le vélo ne s’en sort pas trop mal. Surtout pour le prix demandé.

Premier contact : pas pour tous, mais pour ceux qui veulent s’y essayer

Le problème du vélo électrique est son prix. Factuellement, devoir se délester de 2 000 à 3 000 € pour rouler à vélo n’est financièrement pas à la portée de tous. Il sera possible de dire que c’est rentable sur le long terme. Encore faut-il que le court terme le permette. Avec le Rockrider E-ACTV 100, Decathlon renoue avec ses origines en proposant à qui veut s’essayer au VAE un modèle cohérent et financièrement accessible. Il ne conviendra pas aux cyclistes et autres habitués de la pédale, mais ce n’est pas le but ici. De prime abord, le cahier des charges semble rempli.

Il nous reste à vérifier l’autonomie, la durabilité, la capacité à grimper quelques pentes et donc l’usage qu’il peut en être fait au quotidien. Mais ça, ce sera pour une prochaine fois. Sachez que vous pourrez vous le procurer dès le courant du mois de mars, pour les fameux 999 €.

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