AccueilVélo électriqueOn a testé le combo vélo + train : la solution idéale pour voyager en toute liberté ?

On a testé le combo vélo + train : la solution idéale pour voyager en toute liberté ?

Vélo pliant train TGV
©Cleanrider/M. Lauraux

En déplacement professionnel entre Paris et Lyon, j’ai décidé de réaliser un défi en combinant une longue distance en vélo pliant combiné à un trajet un TGV. Praticité, effort, prix, équipement voici le récit d’une journée marathon.

Lorsque j’ai débarqué à Paris voilà 15 ans, j’ai tout de suite compris que le vélo était le moyen de transport le plus efficace et économique, tout en restant actif. J’ai donc procédé très tôt à ce que l’on n’appelait pas encore le vélotaf, roulant jusqu’à 20 km par jour. Malgré mes déplacements réguliers en train, je n’avais pas encore jamais franchi le pas de transporter un vélo vers une autre destination.

En cause, un vélo VTC alors trop lourd, suivi d’une expérience Vélib’ sans vélo personnel. Mais je gardais dans un coin de la tête, entre mes nombreux tests de vélos électriques en région parisienne, l’idée de réaliser un vrai voyage multimodal.

J’ai donc opté récemment pour un vélo pliant, acheté pour une bouchée de pain sur Leboncoin. D’abord pour quelques trajets en région parisienne, évitant le combo transports en commun / Vélib’.  A l’occasion d’un déplacement à Lyon pour le Salon du 2 Roues, accessible en TGV en seulement 2 heures de Paris, l’opportunité était donc à saisir. L’idée était simple : rouler jusqu’à la gare, prendre le train, rouler à Lyon jusqu’à l’évènement, puis revenir dans les mêmes conditions.

Malgré l’appréhension, tout s’est passé à merveille avec mon Decathlon Btwin Tilt 900 aka « Pépère Pliant » !

Un voyage qui rompt avec le « train-train » quotidien

Le coup d’envoi est donné à 5 heures du matin, le ventre vide, dans une ambiance froide – 0°C dans l’air – mais dopé par l’idée de ce nouveau défi. Les 10 premiers kilomètres de cette journée se déroulent sur un parcours cyclable connu par cœur, sur un parcours plutôt sécurisé, avec la tranquillité d’une circulation quasi nulle. Aucun imprévu. 35 minutes ont suffi pour rejoindre la gare de Lyon, et sur un vélo pliant, ça réchauffe au point d’oublier qu’il gelait presque dans la capitale !

Je laisse rouler le Pépère Pliant à mes côtés jusque devant les quais, avant de rejoindre mon wagon. Il est temps de plier et d’affronter le premier obstacle : monter dans le train et l’étage du TGV.

Plié dans le train, le vélo se loge dans la partie bagages sans souci. Pour rappel, c’est autorisé et gratuit sans réservation dans un TGV. Pour des raisons de sécurité, je l’attache avec un cadenas réputé pour empêcher le dépliage et avec un câble pour l’attacher à l’étagère des bagages. Ainsi, je pouvais dormir l’esprit tranquille avant d’attaquer un article.

Vélo plié TGV Inoui
Les TGV Inoui acceptent gratuitement un vélo pliant, considéré comme un bagage. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Une expérience lyonnaise soufflant le chaud et le froid

Après 2h de train, c’est parti pour 45 min de roulage entre Lyon Part-Dieu et Euroexpo pour rejoindre le Salon du 2 Roues, toujours par 0°C ! Ne connaissant pas Lyon, le trajet a été planifié sur Geovelo, pour concilier simplicité – et ne pas se tromper de route – et privilégier le plus de pistes cyclables possible. Si l’Avenue Cassagne n’est pas la plus « vélo friendly » avec sa bande cyclable peu visible des automobilistes et un revêtement inégal, le reste du parcours est sécurisé, exception faite de quelques bizarreries locales (un bout de piste sur un quai de tramway, un autre dévié par une sortie de garage individuel…).

Vélo pliant roulage Lyon
Une infrastructure vélo en progrès, mais inégale à Lyon. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Petit carton jaune à l’arrivée au Salon : aucun panneau n’indiquait l’espace dédié au stationnement des vélos, ce qui m’a conduit à emprunter l’entrée voiture-moto — et donc à faire un détour. Le personnel des parkings n’a pas vraiment su m’orienter. Pourtant, c’était déjà le deuxième jour d’un salon qui, rappelons-le , est aussi dédié au vélo…

Étonnant, car le Salon du 2 Roues a réitéré son opération “Défi Mobilité” créée l’an dernier. En venant à vélo, le visiteur est récompensé d’une entrée, d’un lavage et d’un diagnostic gratuits ! J’ai donc pu confier le Pépère Pliant (et mon casque, c’est encombrant aussi), qui a pu retrouver son éclat d’origine. L’équipe sur place est même allée jusqu’à réajuster les freins, le dérailleur et le porte-bagages !

Vélo pliant Salon 2 Roues Lyon
Un lavage et un diagnostic gratuits, c’était la promesse du salon m’ayant motivé à relever ce défi ! (©Cleanrider/M. Lauraux)

Fait froid et faisceau

La fin du service ayant lieu à 18 heures, j’étais large pour revenir à la gare. Le temps de se perdre dans l’immense parking, encore une fois mal orienté par le personnel (me faisant partir tout droit vers Grenoble plutôt que Lyon).

Comme pour le départ matinal, ce trajet a montré l’importance de choisir un bon éclairage vélo. Avec un étroit faisceau et une luminosité faible sur le vélo d’origine, je l’ai doublé d’un éclairage additionnel avant et d’un feu arrière sur mon casque vélo. Ce fut nécessaire en raison de portions sans infrastructure cyclable et/ou non éclairées.

En attendant le train, on remplit le ventre vide. Notons que j’ai pu parcourir le centre commercial Part-Dieu en faisant rouler le Pépère Pliant en mode compact pour me restaurer ! 21h, il est temps de reprendre le TGV, où le format pliant et surtout le poids plume permettent d’escalader jusqu’aux quais. Là encore, avec un vélo bien attaché, la sieste est permise sans peur du vol et pour travailler sans arrière-pensée.

Une fois à Paris, je quitte le cocon du TGV pour une température sous les 5°C. Une fois encore, le vélo me réchauffe et m’évite les transports en commun bondés du vendredi soir.

Vélo pliant conduite nuit
Avec un salon en périphérie de Lyon, l’éclairage additionnel est nécessaire de nuit. (©Cleanrider/M. Lauraux)

Bilan d’un marathon vélo + train très vert : on valide !

Le marathon d’une journée a été presque littéral avec précisément 43,5 km parcourus. L’avantage du vélo pliant mécanique sans avoir à dépenser de billets métro/tramway, un transport sans pépin gratuit via le TGV (considéré comme une valise), un vélo contrôlé et peaufiné pendant le salon : bref, la journée parfaite ?

Pensons aussi au coût environnemental très faible. Par confort, j’aurais très bien pu me résoudre à prendre un taxi vers l’aéroport, sachant que celui de Lyon est accolé au lieu du salon. Or cela aurait entraîné 205 kg de CO2 selon la SNCF (+8 kg du taxi), contre… 2,4 kg pour le TGV (sachant que l’utilisation du vélo se compte en grammes, le vélo étant mécanique, un vélo électrique pliant n’aurait pas ajouté beaucoup plus).

Le vélo pliant, l’arme fatale pour se déplacer léger et pratique

Aussi, le choix de vélo a été confirmé, j’adore mon « Pépère Pliant » :

  • Un poids dépassant à peine 10 kg pour pouvoir le porter dans les escaliers de la gare ou dans le train,
  • Un mode trolley pour le pousser facilement (même si le modèle récent 560 est encore mieux avec sa poignée), reste un aimant pas assez fort
  • La facilité d’atteindre les 25-30 km/h sur le plat sans trop forcer, ce qui explique le choix de ne pas opter pour un VAE pliant, qui aurait été certes plus facile au pédalage, mais au détriment d’un poids doublé… et d’un coût bien supérieur.
  • Une transmission Shimano Sora 9 vitesses facilitant la conduite, même si les quelques pentes lyonnaises ont montré ses limites (mon vieux corps de non coureur cycliste aussi, approchant les 40 ans. L’âge me fera peut-être passer au VAE dans quelques années).
  • Le choix d’un vélo d’occasion, afin de compenser l’impact sur l’environnement du cadre en aluminium, matériau plus polluant qu’en acier, environ 4 fois plus selon les études. Au passage, le vélo a coûté le tiers du prix d’un modèle neuf !
Vélo pliant Decathlon Tilt 900
Vélo pliant électrique ou mécanique ? Un dilemme, mais j’ai cédé pour ce léger Tilt 900, car étant encore en forme physique. (©Cleanrider/M. Lauraux)

De rares inconvénients, mais pas de quoi freiner l’envie

Bien entendu, il y a quelques inconvénients à ce défi vélo + train. La première est l’effort physique. Si la couverture du salon fatigue en parallèle, l’impact spécifique s’est fait sentir le surlendemain avec quelques courbatures. Un vélo électrique aurait été probablement plus adapté à une telle distance, mais pas question d’abandonner mon Pépère Pliant pour le moment !

J’ai noté que mon éclairage adapté pour la ville affichait ses limites en périphérie lyonnaise avec des portions dans le noir. Pour ce genre d’exercices, plus de lux et un vêtement complètement réfléchissant sont recommandés.

Rien de grave cependant dans un océan de qualités. Hâte de recommencer : on refait la même l’an prochain ?

Et vous ? Avez-vous déjà eu l’occasion de tester le combo Train + vélo ?  Quelles sont vos impressions ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans notre fil de commentaires…

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