Ce spécialiste du vélo cargo électrique pourrait bientôt mettre la clé sous la porte

Deux-roues électriques et entreprises Vélo électrique

Par Jean-Luc PoncinPublié le 15 octobre 2024

Le fabricant berlinois de vélos électriques cargo Onomotion a été déclaré insolvable par le tribunal de commerce. L’entreprise n’est pas rentable, faute de débouchés suffisants sur le marché allemand. Les mois qui viennent seront déterminants pour son avenir, d’autant que des interrogations entourent l’usage fait de trois millions d’euros levés en 2022 par crowdfunding.

DPD, Hermes, UPS, Mercedes-Benz, Sixt … Onomotion avait remporté, depuis sa création en 2020, quelques beaux succès en signant des partenariats avec de gros acteurs de la logistique du dernier kilomètre. Il y a encore quelques semaines, l’entreprise faisait la « une » des sites spécialisés pour son projet de vélo cargo électrique autonome. Malheureusement, il ne s’agissait là que de succès d’estime, car le développement commercial n’a, lui, pas atteint les objectifs fixés.

Des ventes insuffisantes de vélos cargo électriques

C’est notamment sur le marché intérieur allemand que Onomotion et ses deux filiales (Onomotion eCargobike GmbH (Berlin) et Onomotion Niedersachsen GmbH (Salzgitter)) ne sont pas parvenues à trouver leur place. La faiblesse de la demande en vélos cargo électriques, conjuguée à des choix coûteux de production décentralisée, ont conduit à la mise en cessation de paiement de l’entreprise. La procédure, ouverte le 27 septembre, a débouché sur la nomination d’un administrateur provisoire dont l’entrée en fonction doit permettre le maintien de l’activité, le temps de trouver de nouveaux investisseurs.

Même si celui-ci est confiant, cela ne sera pas chose facile. En moins de 4 ans, Onomotion a épuisé les 21 millions d’euros mis sur la table par les banquiers et les investisseurs ; signe d’une inadéquation structurelle probable au regard de la réalité du marché. De plus, les milieux spécialisés bruissent d’un potentiel problème autour d’un prêt de 3 millions d’euros souscrit via la plateforme de crowfunding GLS Crowd ; dont l’usage final n’a pas été celui qui avait été prévu. Une entreprise consommatrice de liquidités, qui en plus pourrait être impliquée dans une affaire opaque… voilà qui n’est pas très séduisant pour de futurs investisseurs.

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