Fondée en 2015, Orxa énergies a poursuivi son ambition de concevoir et proposer une moto électrique sans carénage pouvant rivaliser avec les meilleures machines thermiques. Retardé dans son projet par les crises successives qui ont secoué la planète, le jeune constructeur promet désormais de premières livraisons en avril 2024, réservée au marché indien.
Bangalore, au sud du pays, c’est un peu la Silicon Valley de l’Inde. C’est là que les premiers essais pour découvrir la moto électrique Orxa Mantis ont été programmés, à partir de juin dernier. Rangez votre dictionnaire des superlatifs, il n’est pas nécessaire pour décrire cette machine branchée dont la mission principale est avant tout de procurer du plaisir au quotidien, dans le silence, et sans pollution sur son passage.
Elle est animée par un moteur à refroidissement liquide d’une puissance de 20,5 kW (27,5 ch) qui développe un couple maximal de 93 Nm. C’est suffisant pour propulser les 182 kg de l’engin et ses passagers de 0 à 100 km/h en 8,9 secondes, dont 2,7 pour la tranche 0-20 km/h. En continuant d’accélérer, vous pourriez atteindre la vitesse de pointe de 135 km/h.
Il faudrait cependant être plus doux avec la Mantis pour espérer bénéficier des 221 km d’autonomie après recharge de sa batterie lithium-ion d’une capacité énergétique de 8,9 kWh. Avec le chargeur 1,3 kW fourni de série, il faut 5 heures pour régénérer de 0 à 80 % le pack surveillé par un BMS maison. Les plus pressés pourront opter pour l’appareil Blitz 3,3 kW au catalogue des accessoires et qui divise par deux le temps d’immobilisation.
Avec une garde au sol de 18 cm pour une hauteur de selle à 81,5 cm, la première machine de Orxa énergies s’appuie sur des roues en alliage 17 pouces chaussées en 110/70 à l’avant et 130/70 à l’autre bout. En leur centre, le système de freinage avec ABS. Il présente devant un étrier fixe à quatre pistons, et, à l’arrière, un modèle flottant monopiston. Ils enserrent respectivement un disque de diamètre 320 mm et 230 mm. Cette architecture est soutenue par le freinage régénératif du moteur qui transmet son mouvement par courroie.
La suspension est assurée en poupe par un mono-amortisseur réglable en précharge et par une fourche télescopique 41 mm sous le guidon. Le constructeur indien explique la relative légèreté de sa moto électrique par l’emploi d’aluminium de qualité aérospatiale pour le cadre.
Les pilotes de cette machine apprécieront sans doute l’éclairage Full Led avec double projecteur à l’avant, le détecteur de béquille latérale et l’afficheur digital TFT 5 pouces au design très jeux vidéo. Tournant sous OS développé par Orxa sur base Linux, et avec connectivité Bluetooth, il supporte le système de navigation et les notifications provenant du smartphone de l’utilisateur et restitue nombre de données concernant les trajets.
« Un chef-d’œuvre d’ingénierie conçu par des motards pour des motards, qui va bien au-delà d’une simple moto », assure Orxa énergies au sujet de sa Mantis. Cette machine se distinguerait dans le livre des records, selon le constructeur, comme une moto électrique ayant parcouru le plus long trajet au monde : 13 510 km en 54 jours.
Elles étaient deux, et c’était lors d’un événement baptisé « Bharatmala Ride ». Il constituait pour Orxa énergies un ultime essai, réalisé du 4 février au 29 mars 2022, en « couvrant tous les types de terrain et de conditions météorologiques qu’un pilote peut rencontrer en Inde ».
Le constructeur annonce deux présentations : noir urbain et gris jungle. Contre un versement équivalent à environ 110 euros selon les cours du lundi 4 décembre 2023, le constructeur promet aux mille motards les plus rapides de posséder son « Ultimate Street Predator ». Une seule réservation est acceptée par personne.
À condition de résider à Bangalore, les plus chanceux pourraient bénéficier des toutes premières livraisons et recevoir leur exemplaire dans le courant du mois d’avril 2024, contre une facture de l’ordre de 4 000 euros. La distribution des deux lots suivants est programmée en Inde pour juillet et octobre de l’année prochaine. Une garantie de trois ans et trente mille kilomètres s’applique à toute cette moto électrique, y compris sa batterie.
S’il fallait trouver un lien entre la France et cette moto électrique que nous ne sommes pas près de voir arriver sur notre marché, c’est du côté des fondateurs qu’il faut le chercher. Ranjita Ravi est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires obtenue à l’ESSEC de Paris, et Prajwal Sabnis est docteur es Mines Paris Tech.
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Interview10 novembre 2024
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