Spécialiste de la voiture sans permis, Ligier vient d’annoncer la fermeture de son usine de Montaigu-Boufféré, en Vendée. Le constructeur pointe notamment la concurrence accrue des marques généralistes comme Citroën avec l’AMI.
Ligier a confirmé ce vendredi 10 janvier qu’il allait fermer son site vendéen de Montaigu-Boufféré pour concentrer ses activités sur son usine d’Abrest, située dans l’Allier, où se trouve également le siège social de l’entreprise. Cette décision, révélée initialement par Ouest-France, se traduira par la suppression de 125 postes sur les 145 que compte actuellement le site vendéen.
Dans un courrier adressé à l’AFP, François Ligier, PDG du groupe, a expliqué que cette réorganisation vise à « transformer [le] modèle de production pour retrouver une rentabilité » et permettre de futurs investissements. Le constructeur, connu pour ses voitures sans permis, fait face à un marché en pleine mutation.
À lire aussiVentes de voitures électriques sans permis 2024 : l’insolente domination de la Citroën AMISelon le PDG, les difficultés du groupe s’expliquent en grande partie par la montée en puissance de grands constructeurs. Des groupes comme Renault avec la Mobilize Duo et Stellantis avec la Citroën AMI se sont positionnées sur le segment des micro-voitures électriques avec des coûts de production plus compétitifs. François Ligier pointe notamment des stratégies de production hors d’Europe (la Citroën AMI est assemblée au Maroc), qui s’opposent au choix du « made in France » de son entreprise. Une concurrence féroce qui se confirme dans les immatriculations 2024 de voitures sans permis en France où la Citroën AMI et la Fiat Topolino, toutes deux développées par Stellantis, ont très largement dominé les ventes du segment.
Résultat : malgré une dynamique de marché en hausse, Ligier recule sur le plan industriel. Les chiffres illustrent bien la situation délicate du constructeur tricolore : alors que 45 voitures sortaient quotidiennement de l’usine de Montaigu en 2023, ce chiffre est tombé à seulement 10 en 2024. Malgré un chiffre d’affaires de 187 millions d’euros l’an dernier, le bénéfice net du groupe s’est limité à 2 millions d’euros.
Mais la pression concurrentielle ne serait pas la seule cause des difficultés rencontrées par les Ligier. Les critiques fusent quant aux choix stratégiques de l’entreprise. Selon un délégué syndical, le lancement précipité de la Ligier Myli en 2023 a pénalisé la marque : « Nous n’étions pas au point au niveau qualité, et cela a porté préjudice », a-t-il déclaré à La Tribune.
Depuis le début de l’année, les salariés de Montaigu-Boufféré sont pour la plupart au chômage partiel, et la fermeture annoncée a suscité une vive émotion.
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