Tirer parti des pistes cyclables pour générer de l’électricité : l’idée n’est pas nouvelle, mais elle reprend de l’importance avec une expérimentation à grande échelle aux Pays-Bas. L’entreprise française Wattway vient ainsi de mettre en service deux pistes équipées d’un revêtement photovoltaïque.
En mai dernier, l’Europe accueillait sa première piste cyclable à ombrière solaire. L’expérimentation débutait alors à Fribourg, en Allemagne, avec la pose de pas moins de 6 000 panneaux solaires juchés au-dessus d’une piste cyclable de 300 m. De quoi produire jusqu’à 280 MWh d’électricité renouvelable par an, nous apprenait le média spécialisé Révolution Énergétique.
En France, on ne manque pas d’idées non plus pour générer de l’électricité renouvelable. À Bobigny, en Seine-Saint-Denis, on trouve depuis plusieurs années des dalles photovoltaïques intégrées dans le bitume d’une des pistes cyclables longeant le canal de l’Ourcq. La surface est toutefois petite, avec 56 m² seulement courant sur 27 mètres linéaires. Avec 3 kWc de puissance, cela suffit à alimenter en journée l’éclairage installé sous un pont situé non loin de là.
La technologie utilisée à Bobigny est issue de Wattway, une filiale française du groupe Colas qui avait présenté la première version de sa solution de pavés photovoltaïques en 2015. L’entreprise continue d’ailleurs ses expérimentations, notamment aux Pays-Bas où des installations d’une autre envergure viennent d’être mises en place. Deux pistes cyclables viennent ainsi d’être équipées de pavés photovoltaïques sur une superficie de 1 000 m² chacune. Ces pistes sont situées dans les provinces de Hollande-Septentrionale et du Brabant-Septentrional.
Les modules photovoltaïques sont de nouvelle génération et délivrent désormais 148 Wc/m² contre 119 Wc/m² sur les précédentes versions. Suffisant pour atteindre une production de 160 MWh d’énergie renouvelable produite durant la première de mise en service. Le suivi et la maintenance seront assurés pendant 5 ans par Colas.
« Wattway a connu une évolution considérable depuis son lancement en 2015, notamment grâce à la mise en place de plus de cinquante pilotes à travers le monde. Cette expérience unique sur le marché des revêtements photovoltaïques circulables nous permet de continuer à apporter des avancées technologiques et pratiques pour améliorer la durée de vie de nos installations et accroître leur compétitivité », déclare Laurent Le Boulc’h, Directeur général adjoint Infrastructures et Mobilité intelligentes et durables de Colas.
De telles installations permettront à terme de participer à la lutte contre le réchauffement climatique en proposant un nouveau support de production d’énergie renouvelable. Espérons toutefois que ces pistes cyclables solaires subiront un meilleur sort que la route solaire inaugurée par Colas et soutenu par Ségolène Royal, alors Ministre de l’Écologie, à Tourouvre au Perche dans l’Orne.
Le projet prenait la forme d’un tronçon d’un kilomètre, mais celui-ci s’est assez vite confronté aux critiques des riverains qui ne voyaient pas d’un bon œil tout le matériel devant être logé aux côtés de la route. Le journal Le Monde ira même jusqu’à parler de fiasco en mettant en avant la dégradation assez rapide de la solution et le rendement électrique bien en deça des prévisions. Les pavés étaient ainsi mis à rude épreuve par le passage des voitures, limité à 70 km/h pour l’expérimentation. Espérons que l’adaptation à des pistes cyclables soit bien plus pérenne, les vélos apportant des contraintes au sol bien moins importantes.
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