Annoncé à la fin de 2018, le Plan Vélo était initialement doté de 350 millions d’euros sur sept ans et a été augmenté de 150 millions supplémentaires par le plan de relance. Prolongé jusqu’en 2027, Matignon a dévoilé ce jour que 250 millions d’euros seraient consacrés l’année prochaine aux infrastructures et au stationnement des vélos.
D’après Olivier Schneider, le président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), c’est la plus large enveloppe budgétaire jamais donnée par l’État sur un an pour développer l’usage du vélo. Dans une interview au Parisien, il déclare : « C’est une bonne nouvelle, car cela permettra à des villes périurbaines et rurales de pouvoir enfin s’y mettre ».
Un comité interministériel va être lancé dans les prochaines semaines. Il comprendra tous les ministres concernés par la mobilité durable et se réunira deux fois par an.
Le Fond Mobilités Actives, qui permet le financement d’infrastructures et qui sera doté en 2023 de 200 millions d’euros (les 50 autres millions étant destinés au stationnement), travaillera en étroite association avec les collectivités. D’après Matignon, « L’enveloppe pluriannuelle reste à définir, car elle s’inscrira dans la réflexion globale sur les infrastructures de transports, sur la base notamment du conseil d’orientation des infrastructures qui sera rendu cet automne. »
À lire aussiVélo électrique : l’Europe bat tous les records de venteDepuis le début du Plan Vélo, il y a quatre ans, 933 projets ont remporté les appels à projets du gouvernement et ont reçu 365 millions d’euros de subventions. Pérennisation des pistes cyclables temporaires, création de nouveaux itinéraires cyclables sécurisés, etc. : le Plan Vélo poursuit ces pistes et comprendra désormais un nouveau volet : « porter à l’intégralité d’une classe d’âge le dispositif « savoir rouler à vélo » à l’école primaire, dont ont bénéficié 160 000 enfants depuis trois ans ».
Même si ces nouvelles vont dans le sens de plus de démocratisation de la bicyclette, on est en droit de se demander si le Plan Vélo est assez ambitieux.
L’année dernière, la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF) a publié les résultats de l’étude The Costs of Cycling Infrastructure [Les coûts des infrastructures cyclables], indiquant que la construction de pistes et voies cyclables en Europe coûtait en moyenne 50 000 € / km pour une piste cyclable simple sur un terrain facile en dehors de la zone bâtie, 500 000 € / km en zone urbaine ou terrain difficile, et jusqu’à 10 millions d’euros / km en cas de piste surélevée, type pont cyclable au-dessus d’une rivière.
Si le rapport ne communique pas le coût moyen de ces constructions, on peut tout de même estimer qu’avec une dotation de 200 millions d’euros, les infrastructures cyclables construites ne pourront pas dépasser les 4 000 km dans le meilleur des cas. Est-ce assez pour réellement relier toutes les zones péri-urbaines du territoire ?
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