Avec son modèle “Double Pony” adapté aux besoins féminins, l’opérateur de vélos en libre-service espère se distinguer dans la course pour le contrat parisien de 2025. Cette initiative, soutenue par une étude récente, vise à encourager davantage de femmes à se tourner vers le vélo dans la capitale.
À première vue, Paul-Adrien Cormerais, le jeune fondateur de Pony, pourrait passer pour un surfeur avec sa longue chevelure. La présence de ses vélos électriques sur la côte basque ne semble pourtant pas due au hasard. Installée plus au nord, à Bordeaux et issue d’Angers, cette entreprise de vélos en libre-service cible aujourd’hui Paris.
Nous avons rencontré Cormerais dans les locaux parisiens de l’Alliance des Mobilités à l’occasion de la présentation d’une étude que Pony a commandée au Cluster 17 sur les femmes et le vélo. L’enquête, menée auprès de 2 000 personnes dont 1 000 Parisiens, révèle des disparités significatives entre les genres dans l’usage du vélo.
Si 12% des femmes déclarent utiliser régulièrement le vélo, ce chiffre s’élève à 16% chez les hommes. Toutefois, l’étude montre qu’un nombre plus important de femmes souhaite adopter ce mode de transport (36% contre 32% chez les hommes) et se tourner vers les services de vélos partagés. Ces volontés, si elles se concrétisent, pourraient réduire l’écart entre les genres. Par ailleurs, 69% des femmes souhaitent des investissements publics accrus dans le vélo. Mais comment transformer ces intentions en trajets quotidiens ?
Malgré une infrastructure cyclable en pleine expansion, les femmes sont plus réticentes que les hommes à pédaler dans Paris : seules 11% d’entre elles se disent prêtes à l’adopter, contre 23% des hommes. Perçue comme une « jungle urbaine » dominée par la loi du plus fort – en l’occurrence les véhicules motorisés -, la capitale inquiète, notamment les femmes, qui se sentent plus exposées. Cette impression se reflète dans les chiffres : la moitié des hommes ont déjà utilisé un vélo en libre-service, contre moins d’une femme sur quatre.
Comment encourager les femmes à adopter le vélo ? La question de la sécurité apparaît centrale : 77% des femmes estiment que le vélo est plus dangereux que les autres moyens de transport, contre une perception bien plus faible chez les pratiquants réguliers. Pourtant, 82% de ceux qui pédalent souvent souhaitent en faire davantage.
Outre la sécurité, l’adaptation du vélo aux besoins des utilisatrices semble essentielle. Ainsi, 57% des femmes souhaiteraient un siège passager, dont 39% jugent cet équipement pratique, un chiffre supérieur à celui des hommes (53%).
Interrogé sur la manière dont Pony entend répondre aux attentes féminines, Paul-Adrien Cormerais explique : “Nous travaillons à adapter notre offre, notamment avec le Double Pony, devenu notre unique modèle en libre-service.” Ce vélo à assistance électrique biplace répond aux attentes de 39% des femmes, qui le trouvent plus pratique, et aux 21% qui le jugent plus sécurisant. Unique en son genre, il contraste avec les modèles classiques des opérateurs Dott, Tier ou Lime, présents à Paris. Le Double Pony, qui peut accueillir un passager dès six ans, a vu sa selle élargie récemment pour mieux convenir aux femmes.
L’entreprise se positionne pour le renouvellement du contrat parisien, prévu en septembre 2025, après une tentative en 2021. Elle prépare déjà une nouvelle génération de vélos plus pratiques et davantage orientés vers le public féminin, notamment avec une selle plus basse et un cadre au design plus accessible, offrant une position plus droite.
L’opérateur entend également renforcer la durabilité de ses vélos, visant une durée de vie de dix ans pour le Double Pony. Ce modèle sera également plus européen, avec des composants, tels que la fourche, en cours de relocalisation en Europe. La batterie, déjà fabriquée en France avec le partenaire Gouach, est conçue pour être facilement réparable.
Ce vélo biplace, pensé pour être plus écologique et plus adapté aux femmes, ambitionne de gagner du terrain. L’opérateur prévoit de passer de 500 à 5 000 vélos d’ici la fin de l’année dans 21 villes, avec l’objectif de déployer à terme “plusieurs dizaines de milliers” d’unités. Pour cela, l’obtention du contrat parisien, visant entre 6 000 et 9 000 vélos, pourrait être décisive. Réponse au printemps prochain.
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