Pourquoi acheter un casque vélo Mips : on a visité le labo de cette entreprise qui veut protéger votre cerveau

Régis Jehl · 3 Juin 2024 13:30 ·

Un casque de vélo protège votre crâne. Un casque de vélo avec système de sécurité intégré Mips protège votre crâne et votre cerveau. Voilà une phrase qui résume un peu le système Mips, présent sur un nombre incalculable de casques vélo. Mais comment ça fonctionne et comment sont testés les casques qui en sont équipés ? Nous avons découvert le laboratoire de cette entreprise suédoise pour en savoir plus.

Pour beaucoup de personnes, Mips est inconnu au bataillon. Pour les autres, c’est souvent le synonyme d’un petit autocollant jaune apposé sur leur casque vélo. Mais peu de gens savent réellement ce qui se cache sous cette technologie suédoise qu’un nombre croissant de fabricants de casques vélos intègrent à leurs produits.

Cleanrider a pu visiter le laboratoire d’essais de Mips.

Nous n’allons ici pas refaire toute la genèse de cette entreprise basée en périphérie de Stockholm. En substance, celle-ci a été fondée en 1995 par le neurochirurgien Hans von Holst et Peter Halldin, un étudiant du Royal Institute of Technology, une école d’ingénieur basée dans la capitale suédoise. L’idée était très simple : concevoir un système qui atténue les traumatismes causés au cerveau lors des accidents à vélo. Car si un casque protège des fractures crâniennes, le mouvement rapide du cerveau peut causer des lésions cérébrales tout aussi graves.

C’est quoi un casque Mips ?

Mips a ainsi conçu un système pour diminuer les forces rotationnelles au niveau du cerveau lors d’un choc. Cleanrider a justement été invité dans le laboratoire suédois de Mips pour mieux comprendre comment cela fonctionne.

Pour bien comprendre le système Mips, il faut tout d’abord se rappeler que le cerveau « flotte » dans du liquide à l’intérieur de notre crâne. Un mouvement trop brusque de la tête entraîne alors un mouvement rapide du cerveau, ce qui peut cause des commotions cérébrales plus ou moins sévères.

Revenons maintenant sur notre vélo. Si l’on tombe, le casque va amortir le choc pour éviter que notre crâne se fracture où que ne cuir chevelu ne s’ouvre. Simple. En revanche, la force de l’impact n’est pas réellement amortie et se transmet directement dans la boîte crânienne. Car lors d’une chute à vélo, notre tête heurte le sol avec un angle qui est tout sauf plat. On parle alors de choc tangentiel avec vitesse. C’est là que le système Mips intervient !

Sur un casque classique, le système d’attache relie directement votre tête au casque. Sur un casque Mips, une membrane faite dans un matériau spécifique vient s’intercaler entre le système de fixation et le casque à proprement parler. Ce matériau est dit « à faible friction », cela lui permet de bouger sur 10 à 15 mm, suffisant pour absorber, voire déporter en partie la force de l’impact. Le cerveau est ainsi moins soumis à cette force rotationnelle et conserve plus de chance de rester intact après l’accident.

Des tests poussés pour s’assurer de l’efficacité du système Mips

Si cela peut sembler très théorique, il faut tout de même savoir que Mips réalise des tests poussés dans ses laboratoires pour s’assurer que son système fonctionne. L’entreprise réalise ainsi des essais sur des tissus morts, mais également des modèles informatiques qui se basent en partie sur de réels accidents, filmés. De quoi arriver à produire des systèmes de plus en plus efficaces à destination des cyclistes, mais également des motards, du domaine du BTP et, plus généralement, de n’importe quelle activité ou un casque est utilisé. L’idée étant que chaque type d’activité occasionne des chocs de nature différente : dans le BTP, on sera plus soumis à la chute d’objets qu’à vélo où on sera surtout sujet à des chutes, par exemple.

Les casques équipés de système Mips trustent d’ailleurs les classements des études indépendantes, comme celles menées par l’université Virginia Tech, aux États-Unis. Mips ne fabrique d’ailleurs pas ses propres casques. Max Strandwitz, le CEO de l’entreprise, nous a confié que c’était là une aventure assez compliquée. L’entreprise préfère se concentrer sur la réalisation de son système qu’elle fournit ensuite aux fabricants de casques.

Plusieurs profils de tête peuvent être utilisés. On voit par ailleurs le nombre de tests réalisés jusqu’ici par le laboratoire Mips.

Avant de lancer un casque à technologie Mips, les partenaires de l’entreprise doivent envoyer les plans de leur nouveau casque au laboratoire suédois. Celui-ci va alors développer une solution spécifique à chaque casque, en fonction de la nature de celui-ci (type de sport, d’activité) mais également en fonction de sa cible (adulte, enfant).

Passée cette étape, le fabricant intègre le système à son casque et envoie ensuite des échantillons à Mips qui leur fera passer différents tests. L’entreprise a pour cela développé des machines de tests spécifiques. Bardées de caméras à haute fréquence d’image et autres capteurs poussés, ces machines permettent de simuler tout un tas de chocs. Sur certaines d’entre elles, ce sont des mannequins – équipés de capteurs – qui sont utilisés afin de simuler parfaitement la réalité. Ces mannequins ont par ailleurs droit à des crânes de différentes tailles, pour pouvoir tester les casques de toutes tailles.

Combien coûte un casque Mips ?

Le système Mips permet ainsi de mieux protéger le cerveau lors des chocs. Une sécurité supplémentaire qui a néanmoins un coût. En effet, il faut compter entre 15 et 60 € de plus pour un casque équipé d’un système Mips comparé à un même casque dénué de cette technologie. Pour autant, on trouve déjà des casques avec insert Mips vendus à partir d’une cinquantaine d’euros, souvent proposés en promotion, il faut bien l’avouer.

Des casques Mips connectés pour prévenir les secours ?

Bref, c’est un système qui tend à se démocratiser et c’est tant mieux. L’entreprise n’a ainsi pas réellement de concurrents directs, quelques fabricants de casques proposent des systèmes plus ou moins similaires, mais jamais aussi poussé.

Et l’avenir dans tout ça ? Quelles nouveautés peut-on attendre pour ce système ? A cette question, le dirigeant de Mips a botté en touche. Mais l’acquisition de 25 % des parts de Quin Design pour un montant de 7,3 millions de dollars donne peut être un indice. La start-up américaine a mis au point une technologie avancée de détection de mouvement, de quoi détecter les chutes à la manière des iPhone et Apple Watch d’Apple (Crash Detection). Les prochains casques à système Mips pourraient ainsi être connectés afin de prévenir les secours en cas de chute. L’avenir dira si nous avons vu juste ou non.

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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