Plaidoyer pour le scooter électrique, qui résoudrait certainement de nombreux maux de la circulation urbaine.
C’est acté, 2035 sonnera le glas de la voiture thermique. Avec cette décision forte, l’Union Européenne entend accélérer la transition vers des transports décarbonés en interdisant la vente de véhicules thermiques neufs à compter de cette échéance.
Ce n’est malheureusement pas la même chose pour les deux-roues. Mais, que l’on s’en félicite ou qu’on le déplore, il y a de bonnes raisons à cela. Tout d’abord, la pollution produite par ces engins ne représente qu’une part infime des émissions du secteur des transports (environ 1%). Ensuite, contrairement à celui de l’automobile, le marché est loin d’être mûr, et il faudra encore certainement de longues années avant que ce soit le cas, notamment du côté des prix (une moto électrique est encore inabordable face à son équivalente thermique), de l’autonomie et de la vitesse de recharge.
Il est cependant un secteur dans lequel le législateur pourrait faire bouger plus vite les choses, celui du scooter. En effet, dans ce domaine, l’évolution semble bien plus rapide. De par la nature même de ces engins, souvent destinés à de petits trajets urbains, la conversion à l’électrique semble plus facile et déjà plus avancée. Il suffit de voir l’offre déjà disponible pour comprendre que le pas peut être franchi assez aisément.
Car il faut bien reconnaître – sans être ni réactionnaire ni extrémiste de l’écologie ou de la décroissance – que les scooter thermiques sont assez rapidement passés de symbole d’un certain art de vivre à un véritable fléau en milieu urbain. Incivilités, non-respect du code de la route, comportements agressifs et dangereux, roulage sur les trottoirs, parking sauvage et autres joyeusetés semblent être devenus la norme, le pompon dans ce domaine étant détenu par les livreurs de repas à domicile.
Pour tenter d’apporter un début de solution à cette jungle, peut-être que l’électrification serait à considérer. Si elle ne règlerait pas tout, elle apporterait probablement un début d’apaisement à nos villes, à commencer par la disparition de la pollution sonore et des odeurs d’échappement qui agrémentent aujourd’hui les trottoirs, notamment devant les « restaurants Deliveroo Uber Eats »…
Peut-être d’ailleurs que l’état ou les municipalités pourraient commencer par ce volet, à savoir imposer aux sociétés de livraisons en ville (repas et autres colis) l’interdiction de scooters thermiques et l’obligation de remplacer leurs flottes par de l’électrique. Et pourquoi pas – on peut toujours rêver – d’inciter à remplacer les scooters thermiques par des vélos à assistance électrique ?
Au-delà ce cette catégorie spécifique, les scooters électriques pourraient vraiment changer de façon positive la façon dont nous nous déplaçons en ville. Avec leurs nombreux avantages par rapport aux modèles thermiques, il est clair que tous les scooters devraient passer à l’électrique dans un avenir proche. Voici les principales raisons pour lesquelles ce changement est inévitable et bénéfique pour tous.
La combustion des carburants fossiles est une source majeure de pollution atmosphérique dans nos villes. Les émissions de gaz toxiques comme le dioxyde de carbone (CO2), les oxydes d’azote (NOx) et les particules fines sont nocives pour notre santé et contribuent au changement climatique. Les scooters électriques, alimentés par des batteries rechargeables, ne produisent aucune émission directe pendant leur utilisation, ce qui contribue à améliorer la qualité de l’air et à réduire notre empreinte carbone individuelle.
Au-delà des avantages pour la communauté, à titre individuel, bien que le prix d’achat initial puisse être légèrement plus élevé, les scooters électriques s’avèrent beaucoup moins coûteux à l’utilisation.L’électricité est nettement moins chère que l’essence, et les frais d’entretien sont également réduits grâce à la simplicité mécanique des moteurs électriques. Sur le long terme, cette économie devient substantielle pour les utilisateurs.
Les prix du carburant peuvent fluctuer, mais une chose reste constante : le coût de l’électricité est généralement plus bas que celui de l’essence, surtout dans le cas de recharges à domicile. En passant à un scooter électrique, vous pouvez réduire vos dépenses de carburant à long terme, ce qui est non seulement bon pour votre portefeuille, mais aussi pour l’environnement. Concernant les recharges, l’argument souvent brandi (et réel) de la difficulté de recharge en ville pour les voitures électriques n’a plus lieu d’être en ce qui concerne les scooters puisque l’écrasante majorité d’entre eux sont désormais équipés de batteries amovibles comme c’est le cas avec les VAE. On peut donc faire sa journée et recharger sa batterie chez soi la nuit ou au bureau pendant une pause.
Pour les autres cas, notamment celui de la recharge en journée au milieu d’une tournée, les constructeurs devraient se pencher sur la possibilité de développer des batteries à charge rapide et de déployer des stations recharge urbaines dédiées aux scooters.
Les moteurs électriques sont généralement beaucoup plus silencieux que leurs homologues à combustion interne. En optant pour un scooter électrique, on contribue à réduire la pollution sonore dans les rues de nos villes, créant ainsi des environnements plus paisibles et agréables pour tous.
Les scooters électriques sont souvent plus simples sur le plan mécanique que les modèles à essence. Avec moins de pièces mobiles et moins de maintenance nécessaire, ils offrent une solution de déplacement pratique et économique pour les citadins. De plus, le frein régénératif, présent sur de nombreux modèles électriques, permet de récupérer de l’énergie lors du freinage, prolongeant ainsi l’autonomie de la batterie.
En choisissant un scooter électrique, on participe à la transition vers une mobilité plus durable et respectueuse de l’environnement. Chaque petit pas compte dans la lutte contre le changement climatique, et le remplacement des scooters à essence par des modèles électriques est une étape significative dans la bonne direction.
Alors certes, il n’est jamais aisé d’imposer un tel changement de paradigme à une partie importante de la population sans être rapidement taxé de vouloir pratiquer une politique d’écologie punitive, mais dans ce cas précis il nous semble que tout le monde y trouverait son compte, y compris les premiers concernés, les utilisateurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels.
Qui osera proposer une telle mesure ?
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