Decathlon LD920E
Les équipes de Decathlon l’annoncent, l’enseigne se doit de répondre à une demande de produits plus performants et plus qualitatifs de la part de ses clients. Ce modèle haut de gamme de la série “Long Distance” est l’une des premières réponses à cela, avec un 920 E qui inaugure un nouveau moteur plutôt impressionnant. Retour sur nos premiers tours de roues au guidon de la bête.
Parmi les innombrables modèles de vélos qui se déclinent sur les différentes marques de Decathlon, ce LD 920 E n’est assurément pas un modèle comme les autres. Pour s’en rendre compte, il faut s’y intéresser de très près et prendre le temps de discuter avec les équipes – ou les vendeurs dans votre cas. Pour le comprendre, il faut l’essayer ! Ce que nous avons eu la chance de faire à l’occasion d’un voyage de presse au BTWIN Village de Lille où nous avons pu échanger directement avec les chefs produits. Pour vous faire patienter jusqu’à l’arrivée de ce modèle en magasin prévu pour l’été 2023, Cleanrider vous éclaire en vous partageant ses premières impressions.
Un nouveau moteur à l’efficacité grisante
La balade a été de courte durée, mais elle nous a pourtant suffit à identifier LE gros point fort du futur vélo à assistance électrique haut de gamme de Decathlon : son moteur à variation continue ! Des termes qui vous évoquent sans doute quelque chose et qui se traduisent, en gros, par une sorte de boîte automatique directement intégrée au moteur. Oubliez le choix et le passage des vitesses au guidon, tout est géré de manière autonome.
Cette nouvelle motorisation est née de l’étroite collaboration des équipes de Decathlon avec une start-up Belge baptisée E2 Drives, dans laquelle Decathlon a d’ailleurs investi. Et pour en maîtriser encore un peu plus l’intégration à son vélo star, la firme française a décidé d’assembler le moteur en interne à partir des pièces détachées qui lui sont livrées. Des postes d’assemblage que nous n’avons pas pu découvrir, mais qui se trouvent bien sur le site BTWIN Village de Lille.
Si le Decathlon LD920E inaugure cette nouvelle motorisation, on nous confirme déjà qu’elle a vocation à s’étendre à d’autres modèles… et c’est tant mieux !
En effet, dès les premiers kilomètres (pour ne pas dire les premières centaines de mètres) parcourus, la motricité de ce vélo de ville se fait apprécier. Cette première prise en main s’est passée dans les rues de Lille, durant à peine 1h30 et c’est pourquoi il nous faudra impérativement y revenir plus longuement, mais les débuts sont très prometteurs.
Alors que nous sommes plutôt fans des vélos dotés de dérailleurs qu’on peut « configurer » à notre guise pour trouver le meilleur ratio entre assistance électrique et effort physique à produire, la simplicité déconcertante de l’utilisation de ce vélo est atout indiscutable sur la route. Très rapidement, on finit par apprécier de ne plus avoir à gérer les commandes de levier de vitesse pour choisir son braquet. Tout passe, d’une part, par le petit boîtier de commande installé sur le côté gauche du cintre et, d’autre part, sur le large écran couleur. Notez au passage que celui-ci offre une très bonne lisibilité.
Quoi qu’il en soit, les commandes permettent de changer le mode de conduite parmi lesquels figurent un mode éco, un mode normal et un mode turbo. Trois choix classiques qui délivreront plus ou moins de couple, dans la limite de la performance maximale annoncée, à savoir 65 Nm. Il nous tarde de le mettre à l’épreuve sur des routes où les dénivelés positifs plus importants viendront pimenter l’affaire. En tout cas sur le papier cette valeur est plutôt intéressante pour un vélo de ville.
Ce qui change sur le LD 920 E c’est qu’en l’absence de dérailleurs à contrôler, il faut indiquer au vélo son choix de cadence. Que les moins initiés se rassurent, c’est extrêmement intuitif et, dans le cas présent, d’une très bonne efficacité. Moins la cadence est élevée et plus vous aurez la sensation de devoir forcer pour aller vite et plus elle est élevée et plus vous devrez mouliner. Sachez que la plage de fonctionnement prévu par Decathlon va de 40 à 90 rpm (rotation par minute, ou round per minute) ce qui devrait convenir à une très large cible d’utilisateurs et un panel de routes diversifiées. Un test de plus longue durée est toutefois nécessaire pour en avoir le cœur net.
Une conduite très intuitive
Une fois le choix du mode défini et la cadence sélectionnée, l’assistance électrique se calibre seule pour vous permettre d’atteindre la vitesse maximale offerte par le moteur (à savoir 25 km/h) avec un effort qui vous conviendra le mieux. Naturellement, ces paramètres peuvent être modifiés rapidement à la volée, mais le couple et la réponse du moteur son tel que sa polyvalence ne nous a jamais fait défaut – pour l’instant.
Il faut dire que le capteur de couple intégré contribue lui aussi grandement à ce confort d’utilisation. Celui-ci permet au LD 920 E d’opérer des démarrages vifs si on le souhaite, mais aussi de maîtriser la puissance de l’assistance lorsqu’il est nécessaire de se faufiler. Dans cette dernière situation, ce type de configuration permet de limiter les risques d’à-coups qui nous propulsent un peu trop sèchement en avant.
A l’inverse, sur les longues portions de routes, l’intelligence de l’assistance, qui sait à la fois se montrer progressive lorsqu’on l’accompagne ou réactive lorsqu’on appuie franchement sur les pédales, trouve grâce à nos yeux. A ce stade on ne peut qu’apprécier cet ensemble très intuitif et, finalement, ce sera exactement ce qu’on attend d’un tel compagnon de route en ville. Bonne nouvelle aussi : nous n’avons pas remarqué que ce vélo devient très lourd à emmener lorsqu’on dépasse la vitesse maximale de 25 km/h. En réglant la cadence à 40 ou 45 rpm, par exemple, il est très facile d’aller au-delà sans y laisser ses cuisses.
Une autonomie à confirmer
Précisons en revanche qu’un détail nous a chagrinés lors de notre test : l’autonomie annoncée en fonction du pourcentage de batterie restant ne variait pas en fonction du mode d’assistance sélectionné. En tout cas pas de manière prédictive. Quand bien même, au fil d’un usage quotidien de sa monture, on finit par en apprendre plus sur son endurance, disposer d’une estimation associée à chacun des modes s’avère toujours pratique. Et d’ailleurs, si nous tenions à mentionner cela, c’est aussi parce que nous y faisons référence dans notre vidéo. Sauf que, depuis, nous avons appris de la part du chef produit que cela sera mis à jour lors de l’intégration du logiciel définitif prévu pour ce vélo. C’est donc encore un coup du fameux « firmware », celui qui peut changer tant de choses quasi à la demande. Nous attendrons néanmoins de juger sur pièce avant d’en tirer la moindre conclusion.
Vous comprendrez également que nous ne souhaitons pas nous prononcer pour l’heure sur l’autonomie de ce LD 920 E tant la balade a été courte. Néanmoins les promesses inscrites sur le papier par Decathlon sont intéressantes avec 150 km annoncés en mode éco, 100 km en mode normal et environ 80 km en mode turbo. Lors de nos échanges, le chef produit de la marque nous promet que la batterie 48 Volts permet d’exploiter l’assistance sur une large plage de la charge de celle-ci, mais cela aussi, il nous faudra le vérifier plus longuement.
On nous assure également sur place que les câbles qu’on peut voir dans le cadre une fois la batterie enlevée seront logés derrière un cache dans la version finale du LD 920E. Il nous a été indiqué sur place que l’accu est réalisé à partir de cellules Samsung. Assemblé par Simplo, il s’agit d’une batterie de 702 Wh – avec une étiquette qui indique toutefois 47,19 V et 14,7 Ah, soit 694 Wh. La puissance de charge autorisée serait de 54,6 V / 6A, mais gageons que Decathlon s’en tiendra à un chargeur 2A car, comme nous l’ont précisé les équipes, ce type de chargeur de « haute puissance » sont assez couteux et le surcoût engendré est difficile à expliquer à la clientèle en magasin.
En vrac, sachez également que nous avons trouvé le confort de ce vélo finalement moins raide que ce à quoi nous nous attendions. Ô ne vous y trompez pas, le confort est assez rudimentaire et ce n’est pas la fourche Headshock LD 900 avec ses 30 mm de débattement qui rendront la route parfaitement suave. Cependant, sur les routes parfois pavées de Lille, le résultat est finalement tout à fait acceptable une fois installé sur la selle. A vrai dire nous nous attendions à bien pire.
Le freinage hydraulique Tektro s’est montré assez efficace, sans plus, mais avec un disque de 180 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière, le LD 920 E est correctement équipé. A noter enfin que les poignées sont plutôt agréables et que si le phare semble assez puissant, il n’est absolument pas orientable.
À lire aussi VTT électriques Decathlon : les nouveautés Rockrider 2023Un vélo électrique connecté avec traceur intégré
Un test plus détaillé nous permettra aussi d’en savoir plus sur les fonctionnalités connectées de ce vélo. Le Decahtlon LD920 E intègre une connexion Bluetooth qui devrait permettre d’accéder à quelques informations, comme la localisation, ou encore l’accès à l’historique de ses déplacements. Mais c’est bien à une fonction bien spécifique associée au traceur (ou tracker) qui nous intéresse le plus, à savoir la possibilité de verrouiller son bien à distance en cas de vol.
Étant donné que Decathlon a travaillé en collaboration directe avec E2 Drives dans la création du moteur, il est important de noter que si le voleur tente de démonter le traceur, alors le moteur se retrouvera immédiatement hors service.
Les détails, notamment concernant le prix, nous seront communiqués plus tard, mais vous devez d’ores et déjà savoir que cette fonctionnalité sera soumise à un abonnement, en tout cas pour sa version la plus intéressante. En effet, moyennant un peu plus d’une dizaine d’euros par mois, vous serez couvert par une assistance en cas de vol et, surtout, Decathlon s’engage à remplacer votre vélo s’il n’est pas retrouvé dans les 48h. À titre d’information, Decathlon nous indique que grâce à ce programme déjà mis en place en 2022, 91 % des modèles volés auraient été retrouvés.
De petits défauts à améliorer
Le passage des câbles électrique derrière un cache n’est pas la seule amélioration que nous souhaiterions voir apporter à ce vélo d’ici sa commercialisation prévue pour le mois de juin 2023. En effet, dans notre vidéo nous évoquions que les soudures sur le cadre sont assez visibles.
Désormais, l’étape de développement de nos photos nous fait prendre conscience que les cordons de soudure sur ce cadre ne sont vraiment pas esthétiques et à vrai dire plutôt disgracieux même. Maintenant que nous avons eu l’occasion de visiter le BTWIN Village et rencontrer brièvement les équipes de l’atelier peinture, on regrette ce tel résultat qui, en l’état, n’est pas à la hauteur d’un vélo qui sera vendu aux alentours de 3 200 euros – même si le cadre n’est pas fabriqué sur place, mais en Chine.
Nous regrettons aussi la qualité de certaines intégrations qui restent perfectibles sur un vélo de ce standing. L’étanchéité de la batterie une fois installée dans le cadre est assurée par un épais joint noir qui a tendance « à rebiquer » légèrement s’il vient à sortir de son logement. Là aussi les équipes nous ont promis que cela ne serait pas le cas sur la version finale. Nous serions là sur les derniers détails à améliorer en phase de conception du produit. Nous ne manquerons pas de nous en assurer et nous vous invitons également à y prêter attention avant un éventuel achat.
Et qu’en sera-t-il alors pour l’intégration de la serrure qui permet de déverrouiller la batterie. Celle-ci est considérablement enfoncée dans le cadre et, justement, du côté opposé par lequel on extrait ladite batterie. Imaginer la manipulation : il faut se plonger vers la serrure pour parvenir à y enficher la clé, puis tourner tout en veillant à extraire l’accu de plusieurs kilos.
Une serrure intégrée soit du même côté, soit plus affleurante, sur le tube oblique aurait permis de gagner ce petit truc en plus sur le confort d’utilisation qui aurait rendu la critique moins amère. On apprécie en revanche la petite poignée permettant de porter la batterie à deux doigts et il est à noter que sur notre prototype utilisé durant l’essai, la serrure n’est pas habillée d’un joint de finition. Les équipes nous ont toutefois confirmé que ce serait le cas sur la version finale du LD 920 E.
À lire aussi Decathlon R500E : le vélo cargo longtail électrique va bientôt évoluerBilan de l’essai : un vélo électrique prometteur
Malgré ses quelques dernières critiques, le Decathlon LD 920 E nous aura fait forte impression. Le moteur est à n’en pas douter l’atout principal de cette nouvelle génération de vélo à assistance électrique.
Il s’est vraiment montré très agréable, intuitif et efficace et nous avons hâte de le soumettre à nos parcours de référence. Rendez-vous dans quelques semaines pour notre verdict définitif.
On a aimé | On a moins aimé |
Simplicité d’utilisation
Efficacité et fluidité de l’assistance électrique Autonomie prometteuse |
Finitions perfectibles
Confort limité (fourche rigide) |
A comparer à un Ultima multipath , je n hesite pas , je pars sur la solution Valéo plus coupleuse. Ici seulement 65nm qui vont se faire bouffer en partie par la boite de vitesse, faut habiter dans un pay où il n y a que des descentes 🙂
Quel est le poids de ce vélo ?