Avec son nouveau moteur onduleur EMCE et sa batterie de 21,5 kWh, l’Energica EsseEsse9 RS est-elle une bonne moto pour partir en week-end en duo ? A-t-elle suffisamment d’autonomie, sa recharge sera t’elle facile, performante et économique ? Rien de tel qu’un road trip de Nantes à Saint Martin de Ré pour mettre la moto à l’épreuve…
C’est grâce à Vincent Toulgoat concessionnaire à Haute Goulaine (44) sous l’enseigne Electroad que j’ai pu réaliser ce voyage et tester l’Energica EVA EsseEssE9 RS en conditions réelles sur un long trajet. Passionné de motos et complètement engagé dans la transition énergétique, le gérant d’Electroad distribue la marque Energica dans douze départements en Bretagne et Pays de la Loire, principalement. Au sein du magasin pas de fumantes, du deux roues électriques et que cela. Ici on connait le métier !
Devant l’établissement la bête est là, toute belle et immatriculée en Italie, normal c’est une machine du parc presse. Une belle moto électrique forte de 109 ch offrant une autonomie mixte de 246 km selon le constructeur. Soit largement de quoi rejoindre l’ile de Ré depuis Nantes.
Départ plein de watts de la concession direction La Genétouze en Vendée pour une halte déjeuner et recharge chez des amis électromobilistes. Un premier parcours sur routes départementales de 60 km.
Avouons-le tout de suite : je partais avec un brin d’appréhension. A regarder des vidéos d’essais, j’avais le sentiment que mes oreilles souffriraient d’un bruit de transmission désagréable et que le poids conséquent de la machine – 256 kg – réduirait le plaisir de pilotage. Suivant les conseils de Vincent, j’ai réglé la moto en mode Urban – l’un des quatre modes proposés avec le Sport, l’Eco et le Rain – et activé le niveau « Medium » pour la récupération d’énergie.
Evidemment le poids de l’engin est conséquent et je me rends vite compte dès le premier giratoire serré que je ne ne chevauche pas un agile roadster de moins de 200 kilos. Mais rien de bien gênant et cette appréhension disparait vite pour un motard habitué à des machines d’un poids conséquent. En dehors de cet aspect rien à signaler, la machine file avec aisance sur un filet de Watt, la puissance est bien là et le bruit ne me gêne nullement pas plus que ma passagère. Pas de différence avec un BMW C Evo par exemple. Au guidon les sensations sont très proches de la Zéro SRF que j’avais essayée à sa sortie.
Au premier arrêt, restauration de l’homme et de la machine. Parti avec 97 % d’autonomie, j’arrive avec 62 %. J’utilise le câble de recharge domestique de mon ami électromobiliste pour 2 heures 50 de charge sur une prise renforcée Green Up de Legrand. La machine charge en 10 A puis 13 A. Nous regardons amusés les leds du phare avant tourner en cercle durant la charge. Plutôt joli.
Pour la seconde partie de notre périple, nous prenons la direction l’ile de Ré que nous rejoignons après 117 kilomètres via Luçon (85) où j’envisage de tester la borne de recharge rapide des quatre chemins exploités par le Syndicat d’Energie de la Vendée , le SyDEV. Bien que Vincent m’a demandé au départ si j’avais une carte de recharge, je découvre que je n’en ai aucune avec moi, toutes restées à la maison. Pas grave, ici je suis en terre de connaissance et je saurais trouver un électromobiliste qui m’assistera si besoin.
Route sans encombre plutôt chargée en fin de journée, passage du péage au pont de l’ile de Ré (3 € pour une moto). Au démarrage une Ducati Pannigale me regarde avec étonnement et hésite à me décrocher. Il s’arrête en bas du pont sur l’ile pour me regarder toujours aussi surpris par cet engin silencieux.
A l’arrivée à l’hôtel l’autonomie restante est de 36 %. Prévenu l’établissement me donne accès au garage fermé et je branche la machine sur une simple prise qu’il dédie à la recharge des batteries des vélos à assistance électrique. L’ordinateur de bord prévoit un temps de charge complet de 3 heures 35.
Le bilan de cette première journée est très positif et j’ai apprécié tout autant la facilité de pilotage que sa très grande souplesse et équilibre dans les petites rues pavées de Saint Martin. Débarrassé de l’embrayage on se concentre exclusivement sur la trajectoire. Les quelques habitants croisés dans les rues étroites sont étonnés et plutôt ravis par l’absence de bruit ou plutôt le léger sifflement de l’Energica. Pas de fatigue au guidon et ma passagère ne se plaint pas de sa position et du confort de suspension. Très bien accueilli par Amélie de l’hôtel Le Galion, un très bon établissement en plein cœur de Saint Martin de Ré qui me permet de rentrer la moto dans son garage fermé.
Au matin du deuxième jour, nous reprenons la route batterie pleine sans changer les réglages. Je me demande pourquoi la marque a retenu le mot Urban et pas Road pour mon mode de conduite tant il y a de puissance à la poignée. Vincent m’avait prévenu qu’elle était très réduite par rapport au mode sport. Dans l’optique d’un voyage en duo et en éco tourisme je n’en vois pas l’utilité.
Après un tour par le vieux port de la Rochelle, on file à bonne allure à travers le marais poitevin vers la borne rapide de Luçon où des amis électromobilistes allemands présents en Vendée viennent nous rejoindre pour nous permettre une recharge rapide avec leur carte personnelle. La force de cette Energica c’est sa recharge en AC (courant alternatif) et DC (courant continu).
Comprenez bien qu’elle n’est pas adepte du groupe ACDC encore que, en mode Sport, c’est plutôt du « heavy Watt » pour costauds, mais la belle aime tout autant la simple prise de votre garage qu’une borne rapide qui délivre du courant continu. Son port de charge sous la selle est de type Combo CCS. Arrivé avec 65 % d’autonomie je repars avec 95 % en moins de 10 minutes la puissance moyenne de recharge étant indiquée à 23 kW et encore 10 kW à 90 % de recharge. Comme pour une voiture électrique, inutile de prolonger longtemps l’exercice. Nous arrêtons la charge à 95 % et prenons la route de Nantes via La Roche sur Yon. Facturée au kilowattheure et non au temps comme sur le réseau Ionity, par exemple, cette recharge aura coûté environ 2,50 euros pour 7 kWh injectés. Cela équivaut à 3 euros maximum pour 100 km de route, des valeurs proches d’une Renault Zoé par exemple.
Il faut bien retenir que la présence de bornes rapides DC en France comme à l’étranger permet à cette moto électrique d’élargir considérablement son rayon d’action au-delà de l’autonomie initiale.
Sur le trajet retour, la route vers Nantes est avalée à une allure soutenue avec quelques accélérations pour des dépassements. Je reste convaincu que le mode Urban est parfaitement adapté à ce déplacement offrant souplesse et puissance suffisante.
A l’arrivée chez Elecroad, après une étape de 74 km, la moyenne relevée est de 8 kWh/100 km sur la dernière section. Ce qui donnerait en théorie 220/240 km d’autonomie réelle en usage routier. Une estimation proche des valeurs annoncées par le constructeur. En solo et en mode Eco on consommerait sensiblement moins.
Mes remerciements très chaleureux à Vincent Toulgoat d’Electroad qui a mis la moto électrique à ma disposition et prodigué de bons conseils d’utilisation et l’hôtel le Galion à Saint Martin de Ré qui nous a accueilli avec enthousiasme. Plus Alain, Annie Dunja et Thomas qui m’ont facilité des recharges test sur le trajet.
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